Est-on capable de s’émanciper de cette société basée sur le travail, où en sommes-nous intrinsèquement liés ?
Commentaire de texte : Est-on capable de s’émanciper de cette société basée sur le travail, où en sommes-nous intrinsèquement liés ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emilie57845 • 4 Janvier 2015 • Commentaire de texte • 494 Mots (2 Pages) • 842 Vues
Est-on capable de s’émanciper de cette société basée sur le travail, où en sommes-nous intrinsèquement liés ? Peut-on encore se rebeller face à ces nouveaux conformismes auxquels nous sommes tous plus ou moins confrontés, où en sommes-nous totalement aliénés ? Des questions de ce type, nombreux sont ceux et celles à s’en poser, surtout “Par ces temps qui courent”, la nouvelle exposition du Grand café au Life. Dont la prétention n’est pas d’apporter des réponses, mais bien d’ouvrir encore plus grand le champ des interrogations sur ce thème artistiquement productif qu’est le monde du travail.
Preuve à l’appui avec cette manifestation collective qui marche à l’international ! Cubain, Finlandais, Anglais, Allemand, Espagnol… Au total, quatorze artistes vont s’approprier, dès le 7 décembre, les 2 000 m2 de l’alvéole 14 de la base sous-marine. Et investir cette masse de béton armé en y implantant leurs productions. Pour la plus grande majorité, des vidéos. Sur « un ton “tragi-comédique”, ces œuvres raconteront l’histoire de ces grandes mutations liées à la fin du monde industriel et à l’avènement de l’ère tertiaire », souligne Sophie Legrandjacques, directrice du Centre d’art contemporain de Saint-Nazaire, qui a profité de la tenue récente, dans la ville, d’un colloque national sur le travail pour aborder cette question, une première pour le Grand café qui n’avait encore jamais traité le sujet sous cet angle.
Qu’à cela ne tienne, cette exposition, bien que non exhaustive, pose un regard décapant et plein d’humour sur cette société du travail filmée par des artistes qui pointent ici ses failles, ses aberrations, ses incohérences, sa complexité, sa standar-disation, les formes de rébellion encore possibles et la solitude de l’individu face au système… Un tableau noir certes, mais qui ne s’affiche pas sur le mur des lamentations. Cyniques souvent, ubuesques et angoissants parfois, humoristiques et légers surtout… Voilà à quoi ressemblent ces films qui s’apparentent davantage à des fictions, des documentaires théâtralisés que des documentaires bruts.
Une exposition conçue comme un voyage dans l’espace immense de la base… Une première séquence s’ouvrira sur cette évocation du monde industriel et ses transformations ; fermetures d’usines, conséquences sur l’organisation sociale y seront question… Au travers des œuvres de Bertille Bak qui a invité une vingtaine d’habitants d’un village du Pas-de-Calais – Barlin – à “faire le mur” pour résister aux menaces d’expulsion. Le sculpteur Antoine Nessi, le seul du groupe, présentera un atelier figé dans le temps, un genre de Pompéi des mécanos ! Cristina Lucas, elle, a fait le choix de filmer ces grands-mères et autres anciens salariés qui reviennent (re)canarder leur usine de Liverpool, tel un ballet esthétisant de la révolte… Et Tu Van Tran reprendra l’histoire des usines Renault en s’inspirant du texte de Marguerite Duras. Son défi ? Lire en une minute les 199 491 noms de tous ceux qui ont travaillé dans ces usines ; 199 491 étant le dernier numéro matricule à Billancourt, celui du dernier ouvrier qui y fut embauché avant la fermeture du site en 1989.
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