Lorsque nous évoluons avec le temps, devenons-nous autre chose que soi-même ? Est-il possible de ne plus être soi-même ?

D’après Montaigne, « l’Homme est un sujet instable, changeant et contradictoire et en contrariété fréquente avec lui-même dans ses sentiments, ses opinions, ses volontés, ses actes. ». Pour le montrer, on remarque que depuis la nuit des temps, les hommes et les femmes transforment, modifient, sculptent leur corps ainsi que leur mentalité afin de rentrer dans un « moule » bâti par la société. Toutes ces améliorations participent à un souci de paraître plus beau tout autant aux yeux des autres qu’à nous-mêmes. Ainsi, on peut traduire cette volonté d’amélioration par un désir de changement, évolution ou régression de l’être, tant par le corps que par l’esprit, une métamorphose amenée par le temps, l’expérience ou les aléas de la vie, le point de départ étant que notre corp, ne correspond pas forcement à la personne que nous sommes ou que souhaiterions être.

Le verbe changer désigne donc un acte, celui de devenir différent, il désigne une modification. En effet, avec les années, nous changeons, nous évoluons, en quelque sorte nous devenons quelqu’un d’autre tout en restant nous-même. Nous ne sommes plus celui que nous étions hier, nous ne sommes déjà plus la même personne lisant ses mots quelques secondes auparavant, et fatalement, nous ne sommes pas encore la personne que nous devons être dans le futur. Pourtant, sommes-nous réellement différents ? Notre « moi présent », est-il réellement indépendant de notre « moi passé » et de notre « moi futur » ? Ces deux questions montrent paradoxalement une discontinuité entre notre identité et le temps et nous amène donc à nous questionner sur notre propre identité.

Le problème posé nous a amené à nous demander si le changement faisait-il forcément naître en nous un nouvel individu totalement isolé d’un soi passé ? Lorsque nous évoluons avec le temps, devenons-nous autre chose que soi-même ? Est-il possible de ne plus être soi-même ?

Nous le savons, l’être humain, avec le temps, est inévitablement voué à changer (I). Néanmoins, le temps n’est pas le seul facteur de changement, les sentiments, la raison, et l’espoir influent sur notre esprit et donc sur notre désir de changement à la recherche d’un soi parfait (II).

Depuis le début de notre vie, nous sommes sujets à une métamorphose physique, une évolution nous menant premièrement à compter nos premiers poils qui poussent, puis plus tard, supporter le bruit de nos os qui craquent. Un bébé grandit, se développe, mais n’en prend pas conscience, sa mémoire est inexistante ainsi sa conscience l’est de même. L’enfant, lui, observe. Sa raison et sa réflexion se développe, il commence à se poser de nombreuses questions et se rapproche alors de l’adolescence. A ce moment-là les premiers boutons apparaissent ainsi que de fortes envies d’émancipations, mais aussi d’attirance vers l’autre, vers l’inconnu, l’adolescent se cherche. Il expérimente, tente de nouvelles choses qui jusque-là lui était interdite, il échoue, il réussit, toutefois il prend aussi conscience qu’il n’est pas seul sur sa petite planète et découvre alors le monde sous un angle différent à travers les lois, l’éducation de ses parents et la société. Ses trois facteurs feront de lui l’adulte plus ou moins responsable qu’il devait être et par la suite l’Etre sage enterrant ses idéaux faute

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