Liberté de la pensée à la fois dans l’ordre politique et dans celui du savoir
Commentaire de texte : Liberté de la pensée à la fois dans l’ordre politique et dans celui du savoir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar benedict brodrick • 29 Novembre 2015 • Commentaire de texte • 944 Mots (4 Pages) • 859 Vues
Dans ce texte consacré à la liberté de la pensée à la fois dans l’ordre politique et dans celui du savoir, Alain affirme que la pensée libre et soucieuse de vérité se sépare de l’opinion qui acquiesce et rejette les croyances, ; elle est négation de la certitude. Cette thèse est exprimée de façon spartiate par « Penser, c’est dire non », et elle est soutenue par un premier argument [1-8] selon lequel la vraie pensée est une opposition à ce qui parait être la vérité, ce qu’elle a d’abord pensé et accepté. Alain illustre ceci en le comparant à ce qui arrive dans le cas contraire [8-16] : en s'imposant d'emblée, le consentement et la croyance mènent à l’esclavage intellectuel et l’illusion . On peut déduire de cette position contraire que la vérité ne s’atteint pas, qu’elle n’est pas un résultat mais l’effort constant de penser.
N’est-il pas apodictique qu’il y ait au principe de toute pensée un appui positif, un “oui” voire une croyance fondamentale qui rende possible la réalisation de la pensée ?
Selon Alain, la pensée libre refuse ce qu’elle a d’abord acceuilli, elle est négation de la certitude. « C’est à elle-même que la pensée dit non. Elle rompt l’heureux acquiescement. Elle se sépare d’elle-même. Elle combat contre elle-même ».
L'auteur focalise sur la négation parce qu’elle est la condition de la liberté de la pensée. Pour Alain, l’esprit se remplit d’abord des informations venant de l’extérieur, il les accepte d’emblée et il n’a pas besoin d’être vigilant pour cela, conscient sûrement mais peu attentif et, en ce sens peu éveillé. La réele activité de l'esprit est dans le refus de ce qu’il a d’abord accepté, pour ainsi dire malgré lui : « Penser, c’est dire non ». Cette expression ne cherche pas à décrire le processus de la pensée mais à exposer ce qui lui donne une valeur primordiale, essentielle. Nous pouvons donc affirmer que la véritable et bonne pensée est négation.
Cette pensée est négation d’elle-même, pas des objets qu’elle a accueillis, pourquoi?
Le refus et l'agrément sont des jugements, ils impliquent donc la conscience. La pensée est la pensée consciente et en tant que telle attentive, vigilante par rapport à ce qu’elle reçoit ou contient. La conscience réfléchie est la reproduction de ce qui arrive dans l’esprit en venant du dehors. Au-dehors il y a le monde apparent, et la société ou je reçois ce qu’on me dit. A priori, si ma pensée accepte ou refuse quelque chose, c’est ce qui m’apparaît ou ce qu’on me dit, non elle-même. Mais lorsque je perçois quelque chose ou qu’on me communique quelque chose, ce contenu devient en mi pensée, représentation de ces choses. Il n’est pas seulement une sorte d’“image” mais une représentation acceptée et intégrée dans un complexe de représentations interconnectées. Ainsi lorsque la pensée entre en négativité, quand elle dit “non”, elle ne rejette pas tant la chose que la représentation de la chose, voire l’acceptation de cette représentation des choses. Ce n’est pas la douleur musculaire que rejette le sportif dans l’effort ou même la représentation de cette douleur, c’est l’acceptation de cette douleur comme étant ce qui le domine.
...