Le coup de foudre au bal : La princesse de Clèves explication linéaire
Commentaire de texte : Le coup de foudre au bal : La princesse de Clèves explication linéaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tretetr • 24 Avril 2021 • Commentaire de texte • 2 298 Mots (10 Pages) • 3 544 Vues
Explication n°2 : Le coup de foudre au bal
Introduction :
– présentation de l'auteur
– résumé de l’œuvre
– résumé du texte : Alors que Mlle de Chartres vient d'épouser M. de Clèves, devenant Mme de Clèves, elle rencontre au bal en l'honneur des fiançailles de la Dauphine le duc de Nemours. Cet instant magique et hors du temps, orchestré par la Cour, révèle le coup de foudre entre les deux protagonistes.
– lecture du texte
– problématique : Comment Mme de Lafayette met-elle en scène le coup de foudre entre les protagonistes pour mieux mettre en valeur la fatalité liée à ces sentiments ?
– mouvements du texte :
I/ l.666 à l.684 « Elle passa tout le jour à se parer ... » [...] « ...un murmure de louanges » → Les protagonistes se rencontrent dans un moment hors du temps et tombent sous le charme l'un de l'autre.
II/ l.684 à l.718 « Le roi et les reines ... » [...] « qu'avait eue le chevalier de Guise. » → Le temps reprend son cours et les représentants de la Cour considèrent le nouveau duo.
III/ l.719 à l.733 « Le lendemain, la cérémonie des noces... » [...] « ...ne se plussent infiniment » → Mme de Clèves devient obnubilée par le duc de Nemours.
Développement :
I/ Le coup de foudre magique
– l'amour au premier regard et deux âmes sœurs
→ « elle crut d'abord » = « elle pensa à première vue » - Mme de Clèves identifie immédiatement le duc de Nemours en dépit de ne l'avoir jamais vu.
→ L'adjectif « surprise » apparaît à la ligne 677, alors que Mme de Clèves aperçoit pour la première fois le duc de Nemours. Au XVIIe siècle, cet adjectif dénotait déjà l'étonnement. Cependant, dans la langue précieuse, son sens gagne en intensité. Plus qu'une simple surprise, il s'agit d'un énorme choc (Le grand dictionnaire des précieuses, A. Badeau). Le tout est renforcé par la tounure négative de la phrase « il était difficile de n'être pas ».
→ hyperboles liées à ce sentiment de surprise pour Nemours comme Mme de Clèves « un grand étonnement » 680, « tellement surpris » 681 → même réaction des protagonistes
→ Les deux personnages se ressemblent par l'attention portée à leur parure (l.666/678) + pour Nemours « augmentait encore l'air brillant qui était dans sa personne » → Mme de Clèves prend comme référence toutes les informations entendues à la Cour sur Nemours et avait déjà « cristallisé » (Stendhal) une image de cet homme et ajoute encore à son « éclat ».
→ L'étonnement est lié à la beauté et la fameuse aura des personnages (ex : complément du nom « surpris de sa beauté » - Il n'y a pas de communication verbale entre les personnages – Nemours exprime son « admiration » l.683 physiquement durant la révérence => Tout passe par le regard.
– une atmosphère envoûtante
→ le champ lexical du regard et de l'apparence « admira (668), cherchait des yeux (672), vit (674), voir (677), avait vu (677), voir (679) » insiste sur cette admiration mais permet aussi de créer un effet de théâtralité + la scène de bal correspond à un topos littéraire. Il s'agit d'un environnement très codifié où tout est un jeu de représentation (ex : révérence avant la danse).
→ L'arrivée au bal des deux personnages est dramatisée – l'arrivée de Nemours, paraît en dehors du champ possible du réel. Tout est métaphore et exagération, on note principalement : « qui passait par-dessus quelques sièges pour arriver où l'on dansait ». On voit ici une référence au prince galant qui se précipite auprès de sa dulcinée (avant même de savoir qui elle est), bravant tous les obstacles (les chaises …). Il est plus chevaleresque de l'imaginer enjamber ces chaises que de le voir slalomer péniblement dans la foule. La métaphore « passait par-dessus quelques chaises » renvoient donc au passage d'épreuves successives pour atteindre Mme de Clèves.
→ l'arrivée de Nemours se réalise comme un coup de théâtre. La porte se ferme avec un grand bruit pour marquer son arrivée et la foule reconnaît son importance et lui laisse champ libre. Il se démarque tout de suite.
→ Démonstratif « ce soir-là » insiste sur le caractère exceptionnel de la soirée.
→ L'enchaînement des événements est marqué par la valeur du passé simple, « le bal commença », soit un passé simple de narration qui vient insister sur la succession des faits et nous faire oublier tout ce qui peut se passer entre ces faits.
→ On ne trouve pas au début de l'extrait, et très peu par la suite, d'imparfait de description. Aucune description de la salle du bal n'est donnée.
→ multiplication des ellipses narratives pour concentrer l'attention du lecteur sur le bal et faire abstraction des éléments qui briseraient la magie – ex : entre la première et deuxième phrase, le lecteur passe directement de l'habillage à l'arrivée au bal puis dans cette deuxième phrase « le bal commença » laisse directement place à la fin de la danse entre Mme de Clèves et le duc de Guise = création d'une « bulle magique » entre le duc de Nemours et Mme de Clèves
– une rencontre orchestrée
→ « comme quelqu'un qui entrait et à qui on faisait place » l.670 → comparaison étrange – Nemours n'est pas actif à son arrivée : la tournure impersonnelle « on faisait » et la comparaison mettent en avant les actes de la foule. C'est bien la Cour qui laisse passer Nemours.
→ « le roi lui cria de prendre celui qui arrivait » l.673 → Le roi ne nomme pas le duc + élément déclencheur du coup de foudre imminent
→ « il s'éleva dans la salle un murmure de louanges » l. 683 – le « murmure » est un bruit sourd qui peut prouver l'absence d'attention pour la Cour des protagonistes mais aussi révéler les manigances de la Cour qui accorde trop de mérite à cette réunion : effectivement le complément « dans la salle » globalise l'émission de louanges à tous les membres de la Cour => pousser la rencontre des deux protagonistes devient un plan de la Cour.
II/ Le regard critique de la Cour
– le piège de la Princesse Dauphine
→ changement de point de vue mis en valeur par le verbe de pensée « se souvinrent » _ on quitte l'esprit des deux protagonistes pour celui du roi et des reines.
→ « sans leur donner le loisir » la préposition marque l'impossible liberté de Nemours et Mme de Clèves et renforce l'autorité du roi et des reines sur la Cour
→ l'interrogation indirecte (ll.688-689) est totale : ce qui renforce la démonstration de pouvoir du roi et des reines. Cette question, de plus est rhétorique puisque la subordonnée circonstancielle « s'ils ne s'en doutaient point » expose en fait la certitude cachée par la potentialité que les protagonistes se sont reconnus.
...