La mort donne-t-elle tout son sens de notre existence ?
Dissertation : La mort donne-t-elle tout son sens de notre existence ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lazeya • 22 Mai 2022 • Dissertation • 2 117 Mots (9 Pages) • 1 203 Vues
La mort donne-t-elle tout son sens de notre existence ?
Si beaucoup d’entre nous nourrissent des fantasmes d’immortalité, il n’est pas certain qu’ils aient réellement réfléchie aux conséquences que pourraient avoir pour eux une vie aussi inter- minable qu’une journée qui ne trouverait pas sa conclusion dans le sommeil, cette petite mort qui vient clore chacun des jours de notre vie. En effet la mort, la cession de la vie, est quelque chose que beaucoup d’humain redoutent terriblement. Or, celle-ci peut aussi être synonyme de bonheur et de libération lorsque nous nous sentons plus heureux vivant, la mort viens nous libérer de ce malheur pour nous emmener vers un monde qui nous correspondra plus. En outre, si la mort donne, met à disposition, tout son sens donc l’ensemble de ce qui appartient au fait de signifier quelque chose, de notre existence ou de notre réalité. Mais alors la mort est-elle une fin à notre existence ? Est-elle une autre façon d’exprimer son envie de vivre ? Nous rend -elle heureux à trouver les raisons de notre existence ? La mort nous libère-t-elle des fardeaux de la vie ? Une vie d’immortel aurait le même sens que la vie de mortel ? Ou bien en est -elle un en elle-même ? La vie peut-elle avoir un sens si une des caractéristiques qui la compose est sa finitude ? Nous allons donc voir cela en expliquant d’abord que la mort donne tout son sens de son existence, puis que celle-ci peut néanmoins limiter fortement notre vie et enfin comment vivre malgré le fait que la mort soit présente tout le long de notre vie.
( I oui, la mort donne tout son sens de notre existence )
S’il est permis de penser que la mort n’est pas inscrite dans l’essence même de la vie et que, nous sommes tous animé par « la rage de vivre », cet effort pour persévérer dans la vie qui s’exprime en l’homme sous la forme du désir, il n’en est pas moins vrai que sans cet inévitable accident qu’est la mort nous ne serions peut-être pas motivés comme nous le sommes pour entreprendre toutes les taches et pour réaliser tous les projets qui font notre vie et qui lui donne le sens qu’en elle-même elle n’a pas.
Ainsi, l’enfant qui ne sait pas qu’il va mourir vit un éternel présent sans nourrir de réels projets, il vit plutôt dans un éternel présent et son avenir est plutôt constitué de rêves que de véritables projets. Quant à l’adolescent qui sait qu’il va mourir mais n’y croit pas vraiment, il a plutôt tendance à se croire immortel, il se dit parfois qu’il a le temps et sacrifie parfois à la jouissance immédiate les efforts nécessaires pour atteindre des buts qui lui paraissent trop lointain. Les choses sont certainement bien ainsi, elles ne peuvent que difficilement être autres. Rien de plus déprimant, en effet, que ces adolescents adultes avant l’heure qui oublient de rêver et de jouir du temps présent. Cependant, lorsque l’on atteint l’âge de ce que certains appellent la maturité, on se dit que le temps nous est compté et qu’il faut faire les choses, qu’il faut impérativement satisfaire les désirs qui nous sont les plus chers et qui parfois nécessitent de notre part des efforts dont la difficulté́ nous avait jusque là incité à repousser à plus tard leur satisfaction.
On se dit alors qu’il faut vivre, vivre non pas pour la mort, mais vivre pour être sauvé. Vivre parce que l’on va mourir, parce l’on va mourir nécessairement trop tôt, parce que le jour ultime on aura l’esprit encore plein de tous les projets que l’on n’a pas réalisés. Il s’agit donc de vivre en se disant que si la vie n’a pas de sens en elle-même, nous pouvons lui en donner un en nous projetant sans cesse hors de nous-mêmes en proposant aux autres les fruits de notre travail, aussi modestes soient-ils, de notre créativité́ et de notre générosité́. On va mourir nécessairement trop tôt, parce que le jour ultime on aura l’esprit encore plein de tous les projets que l’on n’a pas réalisés.
Si nous n’avions pas conscience de notre mort peut-être serions-nous moins empressés à atteindre nos buts. Il nous faut donc peut-être considérer notre mortalité́ comme une chance et vivre, sinon dans la conscience heureuse de la mort qui nous attend, en nous disant que la conscience de notre immortalité ne serait certainement pas une condition de notre bonheur, nous ne sommes pas des dieux et finirions probablement par trouver le temps un peu trop long. Notre mortalité́ est donc probablement une chance, celle de nous éviter d’être un jour fatigué de la vie. Elle nous permet de considérer notre vie comme une histoire et de la vivre comme on écrit un récit ayant un début et une fin, fin qui peut n’être que l’achèvement d’un processus, mais qui peut aussi être un accomplissement si l’on a atteint, ou si l’on s’est tout simplement efforcé d’atteindre les buts que l’on s’est fixé. La mort est donc par la même occasion la chose qui va animer et rythmer notre vie car c’est elle qui va la déterminer.
( II , mais la mort peut aussi représenter des limites à notre existence )
La mort peut en effet donner tout le sens que nous avons à la vie, cependant pour d’autres humains, la mortalité est quelque chose de bien plus complexe, néfaste ou encore terrorisant en fonction de sa vie actuelle ou de son passé.
Le « sens », c’est la signification qu’a une chose pour une personne et constitue sa justification. Le sens d’une action, c’est sa raison d’être, c’est l’argument qui légitimise son existence. Par exemple le sens de l’action « manger », peut-être le fait de rester en vie, que la nourriture soit bonne, ou même la curiosité de gouter un nouvel aliment. Ce sont les raisons pour lesquelles l’action peut être fait. Au contraire lorsqu’une action n’a pas de sens, c’est que rien ne donne une bonne raison de la faire. Par exemple, le sens de la « guerre » semble déjà plus dur à trouver. Pour quelles raisons pourrions-nous vouloir la guerre ? Pour certains, il n’y a jamais aucune raison de la vouloir, elle n’a donc pas de sens pour eux. Pour d’autres, elle peut se justifier, elle peut avoir un sens dans certaines circonstances, comme par exemple pour ramener la paix, ou pour défendre des intérêts. On remarque d’ailleurs que le sens d’une chose n’est pas une donnée objective. Certains diront que la guerre a du sens, d’autre diront que non. Le sens qu’a une chose pour nous, c’est nous, nos expériences, nos devoirs et règles, qui lui donnons. De plus, le sens d’une chose est changeant, il peut apparaitre ou disparaitre en fonction des situations. Dormir alors qu’on n’est pas fatigué n’a pas de sens, mais si on attend quelques heures le temps que l’envie de dormir vienne, alors l’action est justifiée Ainsi, si le sens qu’a une chose pour nous est personnel et est soumis au changement, comment pourrions-nous trouver un sens à la vie ? D’autant plus qu’une chose vient compliquer la tâche : la mort. Il est vrai que la mort peut être ce qui donne du sens à la vie, puisqu’en lui donnant une date de fin, il en fait une ressource rare, qu’il faut soigneusement entretenir, il n’en demeure pas moins que la mort est une force qui réduit les choses au néant, qui efface l’existence, qui met un point d’arrêt à un mouvement, une chose qui évoluait. La mort apparait donc comme un enjeu important dans la quête d’un sens à la vie.
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