La biologie nous donne-t-elle la meilleure connaissance du corps?
Dissertation : La biologie nous donne-t-elle la meilleure connaissance du corps?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yamina Maghribya • 22 Janvier 2018 • Dissertation • 2 349 Mots (10 Pages) • 643 Vues
De nos jours, on a tendance à dire que la vie ne garde plus son mystère car la science dévoile tout. La biologie, qui est la science de la vie, nous apparaît comme une science récente. En effet, le philosophie Michel Foucault dans les Mots et les choses nous rappelle que « jusqu’à la fin du 18ème siècle, la vie n’existe pas ». La biologie, que l’on appelle aussi science du vivant est une science moderne qui aujourd’hui est à son apogée suite à la découverte de l’ADN qui a conduit à de nombreuses autres découvertes moléculaires mais aussi à la biologie de synthèse.
La biologie nous donne-t-elle la meilleure connaissance du corps?
Dans une première partie nous verrons que la biologie est à l’origine de la connaissance du corps. Cependant, dans une deuxième partie nous étudierons les limites de la biologie et nous verrons dans une dernière partie que cette science peut même devenir un danger pour le corps.
La Biologie, ou Science de la vie et des êtres vivant a fait de tels progrès ces derniers siècles que pour beaucoup, elle est devenue la science universelle Summa Scientix « La science Générale » selon Leibniz, l’incarnation du seul mode de connaissance que nous puissions avoir. Par exemple, la littérature, et les arts lui ont emprunté ses procédés et ses méthodes, la psychologies et la morales se sont fondus complètement en elle, la philosophie y est très attachée également. Toutes les sciences semblent y être attachées, d’ailleurs, on déclare qu’une science n’existe plus du moment qu’elle ne rentre pas dans les lois et les moyens de démonstration de la Biologie.
Le corps à longtemps été considéré comme sacré. D’un point de vue religieux, le corps était à l’image de Dieu, façonné par Ses soins et donc l’abîmer serait une profanation. De plus, avant la modernité l'homme se pense comme corps et âme. C'est pour cela qu'on pense que si on conserve le corps, on conserve la personne. Ensuite, après la banalisation de la dissection du corps humain, l''homme va comprendre que le corps n'est pas que le corps subjectif, mais le corps du médecin. On prend donc distance avec ce corps, qui devient un « avoir » plus que notre être profond. La science montre que le corps peut être étudié, modifié. Cette coupure donne un dualisme. L'âme n'est pas toujours solidaire du corps. Avec Descartes, et les autres dualistes, on a une sorte de divorce entre la personnalité de l'individu et son corps, qui devient quelque chose d'observable objectivement contrairement à notre personnalité, et même une machine parfois.
En effet, ce n’est qu’à partir du XVème siècle qu’ont lieu les premières dissections du corps humain. On commençait à se poser des questions sur sa structure alors on se mis à disséquer le corps de condamnés à mort, considérés sans valeur car ces personnes n’auraient pas le droit de prétendre à l’au-delà à cause des crimes qu’ils ont commis. Au XVIIème, cette pratique se banalise et David Le Breton en parle dans son œuvre Anthropologie du corps et modernité. André Vésale qui a pris part à ces dissection est considéré comme le père de l'anatomie moderne, et Harvey a découvert les mécanismes de la circulation sanguine.
On découvre que le corps est un ensemble d'organes, de vaisseaux, qui ont une hiérarchie, une place et un rôle précis. Le corps est une force motrice, alimentée par le cœur, entretenue par les muscles qui sont eux-même commandés par le cerveau. Le corps est comme un petit monde, avec sa complexité.
Ces études ont apporté une telle connaissance, que le corps en est devenu fascinant. Voire un preuve de l’existence de Dieu pour certains car tellement complexe et parfait. D’ailleurs, Léonard de Vinci dessina l’Homme de Vitruve illustrant la perfection du corps humain en mêlant plusieurs disciplines telles que les mathématiques, la géométrie, l’art, l’anatomie et donc la biologie.
Le corps apparaît comme un objet de logique, et certains, notamment Descartes iront comparer le corps humain à une machine dont le coeur serait le moteur et où Descartes « branche » le système nerveux sur le système sanguin. En effet, Descartes va appliquer les lois de la mécanique à la biologie, c’est-à-dire aux mouvement des corps vivants. Par exemple, le cerveau est un réservoir gonflé d’esprits animaux prêts à affluer, dès que le clapet de l’un des nerfs s’ouvre (dans le cerveau) du fait de la sollicitation qui advient aux extrémités nerveuses. L’alimentation du cerveau est branchée sur le coeur; les nerds sensitifs et moteurs sont branchés sur le cerveau. Le système nerveux est donc bien mécanique: Descartes le compare à un orgue avec son air comprimé, ses tuyaux et son clavier dans son oeuvre l’Homme et il y ébauche une théorie du mouvement réflexe.
Ainsi, la biologie apparaît comme la discipline à l’origine de la majorité des connaissances que nous avons aujourd’hui du corps.
Cependant, malgré tous les apports de la biologie à la connaissance du corps, cette discipline semble connaître certaines limites. Au commencement, la principale limite était d’un ordre social, religieux. On refusait l’étude des corps car cela serait une profanation du Sacré. Avec le temps, les moeurs ont évolué et les avancées scientifiques également. Mais une autre limite est arrivée, une limite matérielle. Il était difficile de connaître précisément le corps sans posséder le matériel adéquat. Ainsi, les premières découvertes au sujet du corps n’étaient que grossière et à l’échelle de l’oeil humain et de ce que son scalpel était capable de montrer. Au fur et à mesure du temps, l’homme a développer des techniques, des outils. Et si l’on considérait le biologiste comme un enquêteur, alors les microscopes, les radios et tous les équipements médicaux ont été considéré comme ses renforts. Cependant, ces apports technologiques et techniques n’ont fait que complexifier la tâche de compréhension du corps humain.
Le corps étudié par la biologie peut être considéré comme un corps non réel. En effet, le réel de ce corps, au fur et à mesure de son approche par les moyens de la science, se pulvérise en plusieurs morceaux qui parfois ne coïncident pas entre eux. En effet, chacun des corps est appelé par un nom justifié par le discours qui le définit. Après l’homme historique de cro magnon à l’homo sapiens, on assiste aujourd’hui à plusieurs conceptions scientifiques du corps de l’homme : l’homme hormonal, neuronal, immunitaire, génétique… Ce qui indique donc l’impossibilité de la biologie à définir complètement le corps humain dans le réel.
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