La Logique de Port Royal, explication de texte

Ce texte de Antoine ARNAULD et Pierre NICOLE extrait de La Logique ou l'Art de penser (La Logique de Port-Royal) rédigé entre 1662 et 1683 a pour sujet la raison dans le discernement du vrai et du faux. Les auteurs définissent tout d'abord le rôle de la raison dans ce discernement et le rapportent aux sciences, ils évoquent ensuite l'application quotidienne que les individus devraient faire de la raison.

En quoi la raison nous permet-elle d'accéder à la vérité et quel usage, en tant qu'individu sage, devrait-on faire de la raison afin de distinguer le vrai du faix ?

Dans un premier temps nous étudierons les outils de la raison et les situations dans lesquelles elle est utilisée concernant l'accession à la vérité. Ensuite nous analyserons l'usage et l'application de la raison, en tant qu'individu sage, que les auteurs préconisent afin de distinguer le vrai du faux.

Tout d'abord, la raison est la faculté à connaître, à bien juger, à discerner le vrai et le faux, c'est l'ensemble des qualités d'un individu qui sait se rendre maître de ses impulsions et de son imagination dans son comportement et dans ses actes. La vérité consiste, quant à elle, à la correspondance entre une idée et ce qu'elle représente dans la réalité. « L'exactitude de la raison » est ici définie comme « utile dans toutes les parties et dans tous les emplois de la vie » (ligne 4). C'est à dire un outil nous servant quotidiennement quant à nos actions et à nos agissements. Les auteurs affirment que « rien n'est plus estimable que le bon sens et la justesse de l'esprit dans le discernement du vrai et du faux » (lignes 1 et 2), ils soutiennent donc que « la justesse d'esprit », qui est une qualité permettant d'appréhender la réalité et d'exécuter une tâche selon la logique, et le « bon sens », qui est la faculté à juger de façon juste et avec discernement, sont fondamentales, et même les seules propriétés utiles quant à la distinction que l'on fait du réel et du fictif. En effet, ils affirment que « toutes les autres qualités d'esprit ont des usages bornés », ils pensent donc que les autres propriétés de l'esprit n'ont pas une force et une amplitude d'action assez étendue pour nous permettre de faire la différence entre le vrai et le faux. Cependant, considérant que le bon sens permet d'avoir un jugement juste, il est possible de dire que la justesse d'esprit et la qualité qui en découle et que les deux sont essentiels quant au discernement de la vérité.

De plus, les auteurs sont d'avis à dire que « ce n'est pas seulement dans les sciences qu'il est difficile de distinguer la vérité de l'erreur, mais aussi dans la plupart des sujets dont les hommes parlent » (lignes 5 et 6). Pour eux les sciences ne sont pas les seules concernées dans la difficulté concernant la différentiation entre l'exactitude et l'erreur mais que la vérité est aussi difficile à trouver dans la plupart des discours que tiennent les individus. En effet l'erreur, qui consiste à se représenter le réel en se trompant de manière involontaire, est rendue possible de par le fait que la réalité ne se donne pas d'emblée à voir telle qu'elle est en elle-même. Ainsi trouver l'inexactitude pour en faire ressortit la vérité devient donc difficile. Le vrai étant avant tout la conformité à la réalité telle qu'elle est en elle-même, le fait d'avoir un esprit juste et du bon sens serait alors, selon les auteurs, les éléments principaux nous permettant de discerner la vérité de l'erreur. En effet pour eux, « ceux qui choisissent bien sont ceux qui ont l'esprit juste » et « ceux qui prennent le mauvais parti

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