Interprétation Gargantua, Rabelais

                                           Dans cet extrait de Gargantua, Rabelais nous décrit le déroulement d’une journée typique pour le géant rythmée par des activités minutieusement réparties sur la journée aussi bien pour le développement de l’esprit, de l’âme et du corps. Ce récit rend compte de la richesse de l’enseignement prodigué au héros grâce à un enchainement logique d’exercices propices à un apprentissage complet.

Dans un premier temps, ce récit a une forme stratégique qui permet de bien comprendre le programme du géant et comment il le suit. En effet, il est séparé en paragraphe et s’enchaine grâce à des connecteurs logique de temps. Rabelais à fait en sorte de séparer les différentes étapes de la journée du héros par des retours à ligne afin de nous faire constater la diversité des moyens d’apprentissages utilisés ainsi que ce que chacun d’entre eux apporte à Gargantua. Dans le premier paragraphe par exemple il expose le réveil matinal du géant et nous indique que tout de suite réveillé « on lui lisait quelques pages des Saintes Écritures » il commence ainsi sa journée par un apprentissage spirituel. De plus, le paragraphe suivant lui se porte sur l’importance du bon fonctionnement du corps pour bien travailler l’esprit. En effet, le second paragraphe commence par « puis il allait aux lieux secrets » si Rabelais le précise c’est bien que cette étape soit essentielle pour le déroulement de la journée. Enfin, les nombreux connecteurs logiques de temps instaurent dans le récit une forme de succession des différentes étapes et installe un rythme. Il est vrai que l’utilisation de par exemple « puis », « ensuite » ou encore « après » répété à plusieurs reprise instaure un ordre d’évènements précis à respecter.

Au-delà de l’organisation pointilleuse et de la forme utilisée pour réciter celle-ci, Rabelais utilise des procédés littéraires qui viennent renforcer l’idée que Gargantua bénéficie d’une éducation extrêmement dense. Ainsi, les accumulations « on l’habillait, on le peignait, on le coiffait (…) » et les énumération « Pline, Athénée, Dioscoride (…) » donnent au lecteur une impression d’une multitude de connaissances. De plus ces formes installent une certaine cadence ainsi qu’une rapidité qui accentue un rythme soutenu d’apprentissage. Par ailleurs, chacune des étapes de la journée se succèdent de manière chronologique. En effet, Rabelais expose le quotidien de Gargantua comme une course au savoir, son éducation ne manque pas une minute pour apprendre de nouvelles choses.

Enfin, il est vrai que Rabelais expose une masse d’activités à un rythme précis mais ce qu’il fait la richesse de l’enseignement de Gargantua n’est pas seulement le nombre mais la qualité des savoirs qu’il acquiert. En effet, les différentes performances du géant comme l’écoute de « quelques pages des Saintes Écritures » pour le développement de son âme, ou encore pour l’enrichissent de son esprit « ils considéraient l’état du ciel » et aussi pour la forme physique de son corps « jouaient à la balle, à la paume ». C’est grâce à la diversité de ces exercices que le rythme du récit rend compte de la richesse de l’enseignement de Gargantua.

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