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Explication de texte Nietzche "observe le troupeau..."

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Par   •  21 Décembre 2020  •  Étude de cas  •  2 489 Mots (10 Pages)  •  2 588 Vues

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Friedrich Wilhelm Nietzsche naît le 15 octobre 1844 en Prusse.

Ayant grandi dans un milieu cultivé, il se met tôt au piano ainsi qu’à la composition d’œuvres musicales et de poèmes. Élève brillant, angoissé de son avenir et ayant une grande soif de connaissance, il se lance sur les traces de son père en étudiant la théologie.

Vers 17 ans, il se passionne toutefois pour la poésie et rêve de devenir musicien.

C’est à ce moment-là que Nietzsche commence à se questionner sur la religion et la philosophie. Toujours aussi bon élève, il réussit ses examens et poursuit ses études en théologie à l’université de Bonn. Se désintéressant de la philologie et souffrant de solitude, Nietzsche découvre alors les ouvrages d’Arthur Schopenhauer, qui éveille sa vocation de philosophe.

 

Naissance d’un philosophe

Nommé professeur de philologie à l’université de Bâle après ses études, il commence l’écriture de son premier ouvrage, La Naissance de la tragédie. Sa publication en 1872 suscite de vives critiques dans les milieux universitaires, nuisant à sa réputation de philosophe. 

 

En 1875, Nietzsche tombe gravement malade et se détache du compositeur allemand Richard Wagner. Un an plus tard, il écrit une première critique dans Richard Wagner à Bayreuth, quatrième volume de ses Considérations inactuelles commencées en 1873.

Nietzsche publie ensuite Humain, trop humain et se rapproche de Paul Rée. Toujours aussi malade, le philosophe obtient une pension et abandonne son poste de professeur pour partir visiter les villes d’Italie. Lors de ces voyages, il rencontre Lou Andréas-Salomé, avec qui il vivra sa seule histoire d’amour, purement platonique. 

S’il continue de publier des livres, notamment avec Par-delà le bien et le mal (1886), Le Cas Wagner (1888) ou encore Crépuscule des idoles (1888), Nietzsche commence doucement à sombrer dans la folie. Au début de l’année 1889, il est pris d’une crise de folie et se jette en larmes au cou d’un cheval qu’un cocher était en train de fouetter. Après cet événement, il se prend pour le Christ et Dionysos, et sombre de plus en plus dans la démence, finissant par devenir partiellement paralysé. Placé en institution, il finit les dix dernières années de sa vie dans un état pittoresque avant de s’éteindre à Weimar le 25 août 1900. 

Les falsifications d’Élisabeth Nietzsche 

La sœur de Nietzsche, Elisabeth, entreprend de publier les derniers ouvrages de celui-ci. Elle tente de rendre son frère célèbre pour pouvoir en profiter ; car à ce moment-là Nietzsche a basculé dans la folie. Elle va faire passer La Volonté de puissance (1901) comme l'œuvre résumant toute la pensée de Nietzsche alors qu’en réalité il ne s’agissait que d’un des projets abandonnés et inachevés de celui-ci.

La pensée de Nietzsche

Ayant perdu la foi vers 17 ans, Nietzsche cherchera toute sa vie la vérité. À travers ses ouvrages, il remet en question toute la culture occidentale et critique toutes les valeurs humaines, de la religion à la politique, en passant par la philosophie. 

Rejetant toute forme de surnaturel, il déclare que « Dieu est mort » et que c’est en lui-même que l’homme doit trouver la force de se dépasser pour devenir ce qu’il appelle un « surhomme », c’est-à-dire l’idéal de ce que chaque homme souhaite atteindre.

Nietzsche n’est pas vraiment connu de son temps et c’est vers le XXème siècle qu’il va commencer à influencer de nombreux artistes, notamment Sigmund Freud.

“Observe le troupeau qui paît sous tes yeux : il ne sait ce qu’est hier ni aujourd’hui, il gambade, broute, se repose, digère, gambade à nouveau,

et ainsi du matin au soir et jour après jour, étroitement attaché par son plaisir et son déplaisir au piquet de l’instant, et ne connaissant pour cette raison ni mélancolie, ni dégoût.

C’est là un spectacle éprouvant pour l’homme, qui regarde, lui, l’animal du haut de son humanité, mais envie néanmoins son bonheur – car il ne désire rien d’autre que cela : vivre comme un animal, sans dégoût ni souffrance,

mais il le désire en vain, car il ne le désire pas comme l’animal.

L’homme demanda peut-être un jour à l’animal : « Pourquoi ne me parles-tu pas de ton bonheur, pourquoi restes-tu là à me regarder ? »

L’animal voulut répondre et lui dire : « Cela vient de ce que j’oublie immédiatement ce que je voulais dire » – mais il oublia aussi cette réponse, et resta muet – et l’homme de s’étonner.

Mais il s’étonne aussi de lui-même, de ne pouvoir apprendre l’oubli et de toujours rester prisonnier du passé : aussi loin, aussi vite qu’il court, sa chaîne court avec lui.

C’est un véritable prodige : l’instant, aussi vite arrivé s'évanouit, aussitôt échappé du néant que rattrapé par lui, revient cependant comme un fantôme troubler la paix d’un instant ultérieur.

L’une après l’autre, les feuilles se détachent du registre du temps, tombant virevoltant et reviennent soudain se poser sur les genoux de l’homme. Celui-ci dit alors : « Je me souviens », et il envie l’animal qui oublie immédiatement et voit réellement mourir chaque instant, retomber dans la nuit et le brouillard, à jamais évanoui.”

INTRODUCTION

Situation :

- On peut rapprocher ce texte qui fait référence au temps destructeur avec le débat philosophique du temps tragique. Sartre affirme que le temps ne nous définit jamais car on n’a toujours un choix donc la fatalité du temps n’existe pas. Les Vanités quant à elles font une référence artistique au temps fatal qui ne cesse de s’écouler et malgré l’existence que l’on a pu avoir on est destiné à la mort. 

On peut aussi faire référence au stoïcisme qui nous invite à vivre pleinement l’instant présent sans se préoccuper du passé et du futur comme les animaux. Néanmoins, nous verrons que Nietzsche donne à cette initiative de l’homme un caractère impossible.

Thème :

- Bonheur inaccessible à l’homme car le temps passe et chaque instant vécu est détruit

- La conscience du temps/ mémoire est favorable à l’homme au niveau des connaissances mais par rapport au bonheur celle-ci le désavantage  

- Combat de l’homme avec le temps : il est incapable d’oublier son passé ce qui l’empêche d’être heureux

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