Explication de texte : Introduction à l'esthétique, Hegel

On a coutume d’associer à la création artistique le « talent », qui est en quelque sorte l’appellation vernaculaire donnée au « génie » dans sa conception Kantienne. En effet, pour Kant le public général, la capacité de création de l’esprit humain est un don naturel. L’on pensera à Mozart l’enfant prodige, Auguste Rodin le sculpteur autodidacte, et à bien d’autres.

Et pourtant le savoir artistique se transmet et se maîtrise, c’est ce que l’on peut conclure de l’existence même des écoles d’art. Le génie artistique est-il donc inné ?

Dans Introduction à l’esthétique Hegel soulève cette question : il commence par pointer la dualité de l’artiste à la fois génial et apprentis, dans un deuxième temps il montre que tout art nécessite une maîtrise technique, et il rajoute le travail d’introspection aux tâches de l’artiste.

« Le génie, pour être fécond, doit posséder une pensée disciplinée et cultivée »

C’est sur cette concession que le texte s’ouvre. En effet, de Hegel de ne pas réduire l’artiste à un génie ou à un artisan. L’auteur n’écrit pas que le génie s’acquiert, mais qu’il doit être rendu « fécond », pour lui le génie artistique est donc inné ; mais sa possession ne suffit pas à être artiste, il faut l’exercer pour l’extirper de son silence.

L’expression de ce génie dépend de trois facteurs dit Hegel. Le premier est une « pensée disciplinée », a contrario de l’image de l’artiste fantaisiste, l’artiste doit soumettre le cours de sa pensée créatrice à des lois : cela sous-entend une méthode de création. Le deuxième est une « pensée cultivée » qui nécessite donc des connaissances et acquis. Et le troisième « l’exercice » qui implique la perfectibilité du génie.

Dans cette première partie, Hegel défend la thèse selon laquelle l’artiste possède un don inné, mais que ce don reste inexploitable sans apprentissage. Par la suite, l’auteur démontrera sa thèse par des exemples.

Hegel prendra comme premier exemple « les arts qui comportent une dextérité manuelle », cela est des plus pertinents car l’exercice de ces arts requiert les trois facteurs précédemment énoncés.

Une pensée disciplinée, donc une méthode s’applique dans le domaine de l’architecture ou de la sculpture, car ces arts manuels demandent à ce que les procédés soient exécutés en vue de nombreuses contraintes (les lois de la physique, la nature des matériaux, …). La pensée du sculpteur ou de l’architecte est alors « cultivée » car en connaissance de ces contraintes et capable de solutionner. De plus, comme toute technique, puisque de natures humaines, l’architecture et la sculpture sont perfectibles.

On ne pourra pas reprocher à Hegel de réduire l’art aux tâches manuelles car il soutiendra sa thèse par l’autre exemple de la poésie. La poésie n’est certes pas une tâche artisane, mais l’inspiration et la sensibilité seule de l’artiste ne suffisent pas à lui enseigner « l’art de rimer ».

Finalement, chez Hegel, la connaissance s’acquiert à la fois par le travail manuel et le travail d’introspection. Le génie artistique est donc d’autant plus dépendant de l’étude que ce-dernier trouve « les sujets de ses représentations » en

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