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Existe-t-il une violence légitime ?

Dissertation : Existe-t-il une violence légitime ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Avril 2019  •  Dissertation  •  2 811 Mots (12 Pages)  •  2 665 Vues

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NEVERS Othilie                                                                                                      L1 DROIT

Dissertation : Existe-t-il une violence légitime ?

           Le droit occupe une fonction centrale dans nos sociétés. Il a pour but de définir si nos actions sont justes ou injustes en fonctions des lois en vigueur. Les affaires de la société, des Hommes en générales sont compliquées et parfois conflictuelles. La justice joue donc un rôle essentiel et déterminant pour maintenir l'ordre et punir toutes infractions commises. Mais la justice et les lois civiles ne peuvent être parfaites, et des doutes se fondent. La rigidité et l’imprécision de la justice peut mener à de l'injustice. C'est pour cela, que l'on peut parfois penser à suivre plutôt notre propre morale et notre conception d’une vie juste même si, dans certains cas, cela nous amène à désobéir à la loi.

 La justice ainsi que les lois ont un rôle prédominant dans notre société. Sans elles, on ne peut imaginer ce que le monde deviendrait. Ce sont les limites de nombreux débordements, puisqu’un nombre important de personnes ne franchissent pas les barrières. Elles ne veulent pas commettre des actes illégaux à cause de la crainte d'être puni par la loi que ce soit à petite échelle comme des amendes ou à grande échelle à savoir une peine de prison. La loi règlemente notamment la violence. Mais est ce que ces règles sont toujours justes ? faut-il toujours les appliquer ? Plus généralement la violence est-elle légitime ?

Si une cause est légitime, cela signifie qu’elle est justifiée et nécessaire à soutenir d’un point de vue moral, et qu’elle n’est pas simplement légale d’un point de vue juridique. Quant à la violence, on peut la définir comme étant l’exercice d’une force pour contraindre autrui. On peut souvent assister à des manifestations de violences qui sont la représentation d’actes horrifiants. Pour la plupart du temps, la violence n’apparait pas comme légitime et justifié du point de vu de la morale et du point de vue du droit. Cependant la question ici : « Existe-t-il des violences légitimes ? » nous invite à réfléchir et à nous positionner sur la justification de certaine violence dans certaines situations. La violence émane de personnes physiques que ce soit individuel ou collectif, ou de personne morale. Elle peut être d’origine anarchique ou encore étatique. On peut s’apercevoir que dans ce domaine, l’imagination de la société humaine est sans limite et que la violence se traduit de diverses manières. La violence, c’est le plus souvent le droit du plus fort, mais le plus fort va-t-il toujours raison ? Par ailleurs, malheureusement, dans certains cas de figure, n’y a-t-il pas d’autres solutions que la violence, que le recours à la force pour régler certains problèmes ? Et la violence est-elle toujours négative ?

         Cela étant, on peut affirmer que (la violence est contraire à la raison, elle ne fait pas d’elle un droit) mais on peut nuancer ce propos en déclarant que (la violence est légitime : seul moyen de répondre à la violence).

                La violence est contraire à la raison, elle ne fait pas d’elle un droit. Une notion importante permet de comprendre cette affirmation : l’échange d’idées contre l’échange de coups.

  1. L’échange d’idée contre l’échange de coups

     

Cette définition, formulée par Aristote, signifie que si l'homme est un être vivant parmi tous les autres, il s'en distingue cependant en ce que lui seul est doué du langage ou de la parole. On dira que le langage est la « différence spécifique », qui définit l'homme, ou qu'il est « le propre de l'homme.

Cette première définition ne saurait être comprise indépendamment d'une seconde, suivant laquelle : « l'homme est un animal politique », autrement dit un être qui ne saurait vivre qu'en communauté. C'est en effet seulement parce que les hommes disposent d'un langage commun, qu'ils sont capables de s'entendre et de vivre ensemble. Mais peut-on vraiment affirmer que les hommes sont capables de vivre ensemble ? Bien que l’homme soit doté de cette faculté, recourir à la violence reste une réaction primaire car la violence est un mode de communication plus primitif que le langage que nous partageons avec les bêtes. La violence en général est un réaction épidermique instinctive, spontanée et irréfléchie face à tel ou tel obstacle rencontré dans la vie concrète, et ce n’est pas dans la plupart des cas une réponse murement réfléchie, c’est pourquoi cette forme de réponse est illégitime. L’Homme reste un être doté de corps et d’esprit et recourir à la violence reste le moyen de facilité. La communication est donc le maitre mot de la légitimité.

           On a pu voir que la violence était illégitime car elle correspond à notre état primitif, au-delà du corps, l’esprit joue un rôle prédominant et permet d’atteindre la communication qui est une forme de légitimité.

  1. Distinction entre force et violence

Un monde sans lois et sans justice fonctionnerait sur le principe de la loi du plus fort. Les plus forts régneraient sur les plus faibles et ils dicteraient la justice. Comme le dit la célèbre fable de la fontaine : « La raison du plus fort est toujours la meilleure » Or, est-ce vraiment le cas ? La violence qu'utiliseraient les plus forts ne pourrait en aucun cas dicter le juste et l'injuste puisqu’ils agiraient selon des envies et des pulsions. Le plus faible ne serait alors pas libre d'obéir ou pas au plus fort, mais il y serait obligé car la force est une réalité physique, alors que le droit est surtout une réalité morale et symbolique ; la force contraint tandis que le droit oblige. On peut prendre comme référence Rousseau dans du contrat social il y établit clairement que d'un fait on ne peut tirer aucune norme, que dominer le monde par la force ne nous donne aucun droit, et que le plus fort n'est jamais assez fort pour rester maître. Pour lui, imaginer ce droit ne serait qu'un galimatias inexplicable, puisque comment qualifier un droit qui péri quand la force cesse ? La force physique procure un pouvoir non durable puisqu’elle rentre rapidement en rivalité avec d’autres forces physiques qui veulent dominer comme la première.  La force doit donc en permanence prouver qu’elle est effective et susceptible d’agir sur les autres puissances physiques qui rentrent en contact avec elle. La force est donc politiquement faible ; car la force physique n’a pas de légitimité en soi. Il faut distinguer les puissances de fait et les puissances légitimes que l'on peut voir dans des relations inter individuelles comme un père ou un mari qui userait de sa force pour contrôler ou soumettre les autres membres de sa famille sous prétexte qu'il serait le plus fort. C'est sur ce principe que s'est fondé l'esclavage. Pouvoir abuser de personnes qu'on a qualifiées d'inférieures afin de les traiter comme des animaux. On peut voir que l'argumentation de Rousseau se termine sur une phrase très explicite ; « Convenons donc que force ne fait pas droit, et qu'on n'est obligé d'obéir qu'aux puissances légitimes ». Cependant est ce que la violence physique peut acquérir de la durabilité et se légitimer ? On peut répondre à cela en explicitant que la violence physique doit devenir une puissance symbolique et spirituelle.

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