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Desobeir peut-il être un devoir ?

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Par   •  6 Janvier 2022  •  Dissertation  •  2 004 Mots (9 Pages)  •  1 470 Vues

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            Dissertation philosophie : Desobeir peut-il etre un devoir ?

L’avortement, a pendant de nombreux siècles été un acte illicite et donc une infractions aux lois. Durant le procès de Bobigny, Gisèle Halimi va affirmer avoir desobéi aux lois et avoir eu recours elle même à l’avortement; elle affirme: “je commencai par un aveu-provocation: j’ai avorté, j’ai commis ce délit”. Elle va également proscrire à sa cliente, Marie Claire agée alors de 16 ans, de reconnaître son avortement comme un tort et de s’en excuser. L’avocate, mais également la “faiseuse d’anges” ayant avorté la jeune fille et les nombreux autres praticiens acceptant de faire des interruptions volontaires de grossesses vont ainsi violer les lois de l'époque.
Ce procès politique est plutôt paradoxal car Gisèle Halimi étant juriste a pour devoir d’appliquer la loi, et non pas d'y désobéir. A-t-elle procédé ainsi car elle estimait qu’il était de son devoir de désobéir ? Afin de le comprendre il est d’abord nécessaire de se pencher sur les notions d'obéissance et du devoir.

Désobéir c’est par opposition ne pas obéir à quelqu’un ou bien a quelque chose, faire ce qui est défendu. Obéir du latin obœdire "prêter l’oreille à quelqu'un" voudrait dire percevoir, entendre le propos d’untel (“audire”) et s’engager à le suivre. Il y a ici l'idée d'être confronté à un propos (préfixe “ob” désignant “en face”) d’y réfléchir et de s’y commettre. Néanmoins aujourd’hui obéir peut également avoir une connotation tout autre de l'étymologie originelle, comme nous le montre l’expression "obéir au doigt et à l'oeil", il y a cette connotation de passivité et de non-réflexion. Désobéir serait donc dans ce cas une forme de révolte face à l'ignorance comme l’affirme Jean michel Wyl “chercher à comprendre c’est commencer à désobéir"
Il est possible de désobéir à plusieurs entités et de plusieurs façons, que ce soit un enfant qui transgresse l’ordre donné par ses parents, la decision de rejeter des procedes sociaux et d’agir outre les normes ou bien le viol d’une loi imposee par la consitution, tous ces procedes relevent du domaine de la desobeissance.

Le devoir, lui, est une obligation qui est imposée par la morale ou bien par une loi. Il existe donc plusieurs types de devoirs qui peuvent être d’ordre juridique ou moral et qui s’appliquent à chacun. Mais le devoir peut également s’appliquer à des institutions comme l'État. Ainsi ce dernier, du moins lorsqu’il est democratique, à des devoirs envers ses citoyens et vice versa ces derniers ont également des devoirs envers l'État. Par exemple on emploie souvent l’expression “accomplir son devoir de citoyen” lorsqu’on évoque le vote durant des élections; de plus sur les cartes électorales il est écrit “voter est un droit, c’est aussi un devoir civique”.
Le devoir est donc lié à la reconnaissance d’un don: le donataire est l'obligé du donateur, ce qui est à l'origine d’un lien de dépendance qui mène à agir en rapport avec celui-ci. Cela nous permet d’affirmer

que le devoir n’est pas une contrainte, l’individu prend connaissance de l’obligation qui lui est présentée, il peut ensuite choisir de la respecter ou bien de ne pas se soumettre à cette dite obligation et donc désobéir au devoir.

Ainsi l'obéissance et le devoir sont étroitement reliés. Depuis des millénaires ces deux notions occupent une partie considérable dans nos sociétés. Un bon croyant est considéré comme tel s'il applique bien les règles de sa religion. Dès notre plus jeune âge nous sommes exposés à ces principes: il est exigé des enfants qu’ils obéissent aux adultes. Ces derniers doivent obéir, eux a des lois, à des autorités.
A premier abord, désobéir et devoir ne sont donc pas des termes faisant bon ménage. Toutefois chaque enfant va désobéir à ses parents, chaque adulte va a un moment donné désobéir à un devoir qu’il soit moral ou juridique. Ce processus de désobéissance à un devoir est comme indispensable à chaque humain, tout le monde y est confronté à un certain moment. Est-ce toutefois quelque chose de nécessaire, que se passerait-il si chacun obéissait au pied et à la lettre à tous les devoirs ? L'obéissance ne serait-elle pas un frein à l'évolution, voire même un danger pour nos libertés dans certains cas ?
Cela nous mène à penser que désobéir serait vital pour l'humanité, mais qu’en est-il vraiment ?

Au premier abord, il serait naturel de penser que désobéir est une déviance. Un individu outrepassant toutes les obligations ancrées dans nos sociétés serait même perçu comme dangereux, c’est ainsi que notre devoir serait plutôt d'obéir et non le contraire.
En effet, si nous prenons l’exemple du chirstiannisme, dans le Décalogue de la Bible, des commandements sont imposés à l’homme: (“ Tu ne tueras point” ; “tu ne déroberas point”) et ils sont perçus comme un devoir par les pratiquants. Les appliquer revient à être ce qu’on appelle “un bon chretien”. Mais en réalité ces commandements s’appliquent quelque part aussi aux athées vu que ces obligations relèvent d’un devoir juridique mais surtout moral; il est logique pour l’homme de ne pas se livrer à ces actes répréhensibles afin de garantir la paix dans la société dans laquelle il vit. Ainsi comme l’affirme Emmanuel Kant (“agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle”) ce devoir moral est “impératif”, et il est indispensable d’y obéir afin de garantir la bonne cohabitation des individus à l'intérieur d'une société.
D’un autre côté, l'obéissance est également un devoir de type juridique qui est indispensable et inscrit dans le cadre légal de nos sociétés.
Appuyons nous sur l’exemple des lois qui interdisent entre autres les excès de vitesse pour un conducteur. Ces lois fixent un cadre d’obligation; c’est un devoir auquel chaque individu doit obéir afin d'éviter les potentiels accidents et les conséquences qui pourraient s’en suivre et donc d’assurer la sécurité des ses congénères.
Il en est de même dans le domaine de l'administration ou le cadre juridique régit le principe du devoir d'obéissance: Selon l’article 29 de la loi n *3-634 de 1983 “Tout fonctionnaire doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique" chaque employé a donc pour obligation d'obéir à son

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