Commentaire Merleau-Ponty
Commentaire de texte : Commentaire Merleau-Ponty. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bastien Lefranc • 4 Mars 2019 • Commentaire de texte • 2 333 Mots (10 Pages) • 904 Vues
D’un point de vue purement anatomique et biologique, l’Homme peut être défini comme une espèce quelconque. Cependant, par la complexité psychologique et la diversité culturelle de ses individus, sa nature profonde semble insaisissable. Par l'intermédiaire d'un extrait du livre philosophique de Maurice Merleau-Ponty, "Phénoménologie de la perception", le sujet si controversé d'une potentielle existence d'une nature humaine est présent. De tout temps, les Hommes et plus particulièrement les philosophes, autant scientifiques qu'écrivains, ont cherché à définir la nature humaine. En utilisant la phénoménologie, qui est une pensée philosophique où seules l'observation et la description de phénomènes permettent de définir une chose, le philosophe expose sa vision des faits : il est très difficile de donner une définition à une notion abstraite telle qu'une nature car il n’y a pas lieu d’opposer aussi radicalement chez l’homme ce qui relèverait de la nature et ce qui relèverait, au contraire, de la culture.
Le "naturel" relève de l’être biologique. Cela s’inscrit dans le corps de l'Homme et détermine ses conduites vitales qui caractérisent sa vie animale. Alors que la "culture" est inventé. Elle relève d’une institution et détermine les conduites culturelles qui caractérisent chaque être humain.
Ainsi, d'après l'auteur, les deux notions se confondent tant dans la vie que dans les manifestations de l’être humain ; tenter de les isoler serait une erreur.
Dans une démarche presque anthropologique, l'auteur traite de la nature humaine qui est l'essence universelle de l'homme. Elle partage des caractéristiques communes à tous les hommes qui permettent de les regrouper dans un même groupe. Après avoir exposé sa thèse, l'auteur propose une possible définition du propre de l'humain.
Ainsi, en s'appuyant sur l'extrait, nous allons répondre à la problématique suivante : est-il possible de dissocier les aspects culturels et naturels des Hommes dans l'optique de le classer dans un de ces aspects ?
Dans un premier temps, nous exposerons la thèse et pensée de l'auteur . Dans un second temps, nous verrons que l'auteur traite d'un socle commun à la base chez l'Homme. Enfin, nous analyserons une certaine relativisation de l'auteur où il nous apprend qu'il n'y a pas d'absolutisme de la nature humaine.
Dans ses observations anatomiques et physiques de l'Homme, Maurice Merleau-Ponty présente l'Homme comme un être indéfinissable car il est à la fois culturel que naturel.
Tout d'abord, "il n'y a pas chez l'Homme de signe naturel". Dès le début de l'extrait, dans sa manière de vivre et d'être lui-même, on nous apprend que l'Homme n'a jamais les mêmes réactions ou "signes" lié à son "organisation anatomique". Les signes sont des manifestations visibles, des expressions corporelles qui traduisent une émotion. Or, pour avoir des émotions, il faut un corps qui, grâce à lui, l'Homme aura des perceptions conscientes à l'aide de ses sens. Cette émotion se traduira intérieurement mais elle sera éprouvée subjectivement.
Le champs lexical du corps : "mimiques", "anatomique", "rougit", "pâlit" fortement présent tout au long de l'extrait n'est pas négligeable : l'écrivain insiste sur le corps car il est au coeur du débat. Rappelons qu'un corps constitue la matérialité d’un être vivant, c'est sa dimension physique.
Les "mimiques" ou "gestes" sont des arguments en faveur de la thèse ; ces caractéristiques très différentes à travers tous les Hommes rendent difficile une potentielle nature humaine. En effet, deux Hommes, qui peuvent être proches génétiquement ou très éloignés géographiquement et aveugles à l'idée de l'existence de l'autre, vont toujours réagir diffèremment lorsqu'ils seront interpellés par des sensations identiques; deux Hommes énervés, amoureux, tristes, joyeux ou animés d'autres sentiments, vont avoir des "mimiques" diffèrentes suivant le degré, lieu, moment ou environnement d'expression de ces-derniers : un rougira quand l'autre deviendra pâle par exemple.
D'ailleurs, "Rien qui ne se dérobe" dit l’auteur, c’est-à-dire : rien ne se soustrait à la pure détermination biologique. Par là, nous pouvons penser à la différence entre le besoin et le désir où le besoin est une nécessité biologique alors que le désir est construit par des perseptions culturelles.
De même, l'analogie "la différence des mimiques recouvre une différence des émotions elles-mêmes" appuie cette idée que les réactions des Hommes sont toujours différentes et propres à chacun. D'ailleurs, l'Homme peut avoir en commun un composition anatomique identique "les mêmes organes et le même système nerveux" mais pas obligatoirement "les mêmes signes" correspondant aux mêmes émotions.
De plus, l'emploi répétitif de la forme négative alimente l'idée qu'il n'y a pas de nature humaine selon Merleau-Ponty : "on ne pourrait parler", "ce n'est pas", "il ne suffit pas". Ces affirmations place l'auteur parmi les partisans d'une inexistance de cette nature. L'Homme aura toujours un comportement différents ; des facteurs comme l'organisation culturelle, la manière d'accueillir une situation et de la vivre expliquent ces réactions uniques. Ainsi, nous comprenons qu'il n'y a aucun systématisme qui lie une perception culturelle et une réponse anatomique dans la nature humaine.
Ensuite, l'auteur expose une très grande diversité culturelle à travers le monde entier. En effet, le Japonais "sourit" lorsque quelque chose lui deplaît. L'Occidentaux, quant à lui, "rougit et frappe du pied ou bien palît et parle d'une voix sifflante". Ces réactions opposés sont dûes à la culture enseignée et inculquée à l'Homme dès sa naissance. D'ailleurs, comme le titre de l'oeuvre l'indique, les "perceptions" jouent un rôle déterminant dans car elles ne sont pas fixées mais subjectives.
Ici, avec les exemples du philosophe, nous comprenons deux choses.
D'une part, les perceptions culturelles sont propres à chacun. Ainsi, l'Homme réagira toujours différemment aux éléments de son entourage et de sa vie. D'autre part, l'existence
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