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Comment Baudelaire représente-t-il son Spleen et comment participe-t-il à l'alchimie poétique?

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Par   •  7 Octobre 2021  •  Fiche de lecture  •  2 205 Mots (9 Pages)  •  917 Vues

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Dans la première section du recueil, intitulée « Spleen et Idéal », quatre poèmes portent le titre de « Spleen ». Celui que nous allons analyser est le dernier de la série. C’est sans doute celui qui exprime avec le plus d’acuité (intensité) le mal-être du poète. En effet, dans les cinq quatrains en alexandrins aux rimes croisées, le poète évoque à travers des images de plus en plus oppressantes la montée progressive de l’horreur et de désespoir.

Comment Baudelaire représente-t-il son Spleen et comment participe-t-il à l'alchimie poétique?

I La structure du texte:les trois mouvements du texte

1) La structure syntaxique.

Le texte est composé de deux phrases. La première, la « plus longue s’étend sur les quatre quatrains. Les trois premières strophes sont des propositions subordonnées circonstancielles de temps, marquées par l’anaphore de la conjonction de subordination « quand » (vers 1-5-9) et la reprise de « et que » aux vers 3 et 11. Les propositions principales apparaîssent l'une dans la quatrième strophe et l'autre dans la cinquième strophe reliée à La précédente par la conjonntion de coordination « et » et précédée par un tiret qui introduit toujours chez Baudelaire une rupture.

2) La signification de la structure.

Cette structure est à mettre en rapport avec l’évolution Psychologique du poète.On peut distinguer trois mouvements:

a) Les trois premières strophes, c’est-à-dire les temporelles, correspondent à la montée de l’angoisse du poète;elles évoquent l'emprisonement et l'enfermement du poète Les trois sujets des subordonnées introduites par « quand » indiquent les éléments associés au Spleen « ciel » (ver3 1), « terre » (vers 5), « pluie » (vers 9). Il y a ainsi une correspondance entre le paysage extérieur et l’état moral du poète.

b) dans la strophe 4 ,après la montée du malaise, c’est l’éclatement de la crise associée à une véritable hallucination auditive.

c) Après la crise, c’est l’échec définitif, la défaite avec la dernière strophe:c'est la victoire du spleen.

L'emprunt par Baudelaire du mot «spleen» à la langue anglaise (très familière à ce traducteur d'Edgar Poe) pour donner un nom à son mal est par ailleurs significatif, «spleen» est en effet intraduisible en français si ce n'est par un jeu de périphrases aux accents du deuil et de la souffrance.

En anglais le mot "Spleen" signifie la rate et correspond à la croyance médicale depuis l'Antiquité selon laquelle le foie secrétait une "humeur" responsable de la mélancolie,la bile(se faire de la bile).C'est ce mot que Baudelaire utilise pour désigner l'Ennui,c'est à dire l'angoisse existentielle,terme très fort chez Baudelaire.C'est un état à la fois physique et psychologique de mal-être existentiel.

I.Premier mouvement:les trois premières strophes:

La montée de l'angoisse et l'évocation de l'emprisonnement et de l'enfermement du poète.

La première strophe est construite sur deux propositions subordonnées (complétives) circonstancielles de temps introduites par la locution «quand» et «que» qui s'amassent et créent dès le départ un effet de lourdeur, de poids, de pesanteur .

La strophe débute par un élément météorologique "le ciel" qui évoque un mouvement ascensionnel mais immédiatement neutralisé par une impression de lourdeur et de pesanteur présente dans le champ lexical de la pesanteur du premier vers "bas et lourd" "pèse" accentuée encore par allitération en "b""p"..Puis, la comparaison «comme un couvercle» (v. 1) permet de renforcer cette impression de pesanteur par une impression d'enfermement,d'emprisonnement,de claustration.L'espace se rétrécit.Le mot "couvercle" est un terme du langage courant ,caractéristique de la modernité poétique de Baudelaire.

Le vers 2 met en correspondance une condition météorologique et l'état d'âme du poète,c'est un paysage état d'âme: le complément de lieu « sur l’esprit gémissant » mis en valeur par l’enjambement, fait apparaître la relation entre le domaine matériel et le domaine spirituel:l'esprit ne peut s'envoler,il se "traîne" à terre:le champ lexical de spleen domine ce vers avec le verbe "gémissant" qui renvoie à une sensation audtive qui connote la souffrance et le mot"ennuis" au pluriel,terme très fort chez Baudelaire.L'idée de longueur"longs ennuis" indique que cette souffrance est encore accentuée par le fait qu'elle perdure dans le temps.

Le vers 3 renforce l'idée d'enfermement avec l'image du "cercle".L'horizon qui évoque habituellement l'ouverture sur l'infini est ici limité.

Au vers 4 l'idée d'obscurité mise en valeur par l'oxymore "un jour noir" renforce encore l'idée d'enfermement.Le comparatif de supériorité hyperbolique et la personnification "plus triste que les nuits" établit à nouveau cette correspondance entre le payasage et l'état d'âme du poète."nuits" en effet rime avec "ennuis".La métaphore créée par le verbe "verse" introduit l'idée d'humidité;le jour n'est plus lumineux mais devient une matière boueuse..La présence du pronon personnel «Nous» (v. 4) montre que le poète associe sa condition à celle de l'humanité. .

La seconde strophe, repose sur la même construction syntaxique que la première:elle est composée d' une proposition subordonnée circonstancielle de temps et évoque le même sentiment, la même atmosphèreque précédement citée.

Elle fait apparaître un autre élément naturel "la terre".La comparaison au v. 5, introduite par le verbe «est changée» perpétue l'idée d'emprisonnement et d'humidité avec le groupe nominal «cachot humide».La terre associée à l'humidité renvoie une fois encore à l'image de la boue.Cet élément est associé à l'état d'âme du poète dans les vers 6-7-8.

Aux vers 6 et 7 «L'Espérance» personnifiée par la majuscule (on peut même parler d'allégorie), est comparée à une chauve-souris, animal nocture

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