Analyse de texte - Hannah Arendt

Ma Fda Castro Lobo

TES

À rendre : 05/07/2017

Est-ce qu'il existe aucun fait qui soit indépendant de l'opinion et de l'interprétation ? Des générations d'historiens et de philosophes de l'histoire n'ont-elles pas démontré l'impossibilité de constater des faits sans les interpréter, puisque ceux-ci doivent d'abord être extraits d'un chaos de purs événements (et les principes du choix ne sont assurément pas des données de fait), puis être arrangés en une histoire qui ne peut être racontée que dans une certaine perspective, qui n'a rien à voir avec ce qui a eu lieu à l'origine ? Il ne fait pas de doute que ces difficultés, et bien d'autres encore, inhérentes aux sciences historiques, soient réelles, mais elles ne constituent pas une preuve contre l'existence de la matière factuelle, pas plus qu'elles ne peuvent servir de justification à l'effacement des lignes de démarcation entre le fait, l'opinion et l'interprétation, ni d'excuse à l'historien pour manipuler les faits comme il lui plaît. Même si nous admettons que chaque génération ait le droit d'écrire sa propre histoire, nous refusons d'admettre qu'elle ait le droit de remanier les faits en harmonie avec sa perspective propre ; nous n'admettons pas le droit de porter atteinte à la matière factuelle elle-même.

Hannah ARENDT

   Hannah Arendt pose ici le thème de l’opinion et l’interprétation par rapport à l’historien. La thèse qu’entend défendre cette femme politique du XXème siècle est que l’historien est incapable de transcrire notre passé tel qu’il s’est vraiment produit.

   C’est ainsi qu’elle se demande non seulement en quoi il est vrai qu’il y a un fait historique ? Mais encore, en quoi celui-ci est-il différent du fait réel ? L’histoire comme science ne devient-elle pas très inexacte ? Pourquoi si elle est aussi inexacte on la comptabilise comme aussi importante ?

   Il est incontestable que l’auteur au début de son texte, cherche à poser sa thèse, établir un fait réel contre l’histoire. Mais, il ne semble pas absurde de dire qu’Arendt ne néglige pas l’encadrement des historiens. Ce n’est donc pas rare de constater, qu’à la fin l’auteur se repose sur l’historien dans son présent pour illustrer toute son explication précédante.

   Nous constaterons que dans un premier temps, un débat se pose par la question au début du texte. Hannah nous présente deux obstacles entre l’histoire et son objectif de raconter le passé tel quel : l’opinion, c’est-à-dire méconnaissance des faits et l’interprétation, ou perception subjective sur une chose.

   L’auteur cherche à accréditer sa thèse, l’historien n’est pas capable de transmettre le vrai passé, mais celui-ci selon sa vision. En histoire il y a bien des faits, mais ils ne sont pas compatibles en grande partie avec les faits réels. Surtout parce que c’est le passé duquel on  pas de certitude qui est étudié. En effet, en histoire sont pris des évènements singuliers et uniques. Au contraire des sciences expérimentales où une expérience peut être répétée plusieurs fois et en dégager une conclusion ou une loi pour l’expliquer. Par exemple, on peut mélanger plusieurs fois deux liquides, contrairement à la bataille de Waterloo qu’on ne peut pas reproduire  comme elle a vraiment eu lieu. La philosophie de l’histoire montre qu’une interprétation est inévitable, un point de vue politique, économique, temporel, etc… fera toujours parti de la rétrospection.

   Un des aspects les plus importants par rapport à l’influence des historiens est le choix des faits. Certains de ces choix sautent aux yeux comme La Guerre Froide, tandis que d’autres ne deviennent pas immédiatement ou jamais des faits historiques. Dans ces conditions, le fait historique n’est pas constater, mais construit par l’historien. En plus normalement, l’historien doit aller plus loin que les évènements dans son regard rétrospective pour leur trouver une explication, cela peut entrainer plus de dissocions. Bergson dit que les historiens sélectionnent les faits qui leurs permettent d’expliquer le présent. De surcroît, l’historien peut construire un récit de ce qui servira ces intérêts.

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