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Hannah Arendt la condition de l’homme moderne commentaire de texte

TD : Hannah Arendt la condition de l’homme moderne commentaire de texte. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Mars 2020  •  TD  •  2 186 Mots (9 Pages)  •  2 341 Vues

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Dans cet extrait de la Condition de l’homme moderne paru en 1958, Hannah Arendt évoque le bouleversement sociétal que pourrait entraîner l’affranchissement du travail promis par l’automatisation. Elle soutient que la libération du travail dans ce contexte de modernité n’est pas une bonne idée. Cette thèse est contestable au regard de l'importance du progrès technique, qui depuis le XVe siècle se donne dans le but de libérer l’homme du travail, se fardeau qu’il porte depuis la Genèse : “maudite soit la terre (...), quand tu y travailleras…, elle ne te rapportera que des ronces et des épines, tu mangeras ton pain à la sueur de ton front”. Pourtant, Arendt démontre que la société moderne n’encourage pas seulement l’affranchissement du travail mais entraîne également la revalorisation de ce dernier. Ces agissements tout à fait contradictoires dans les faits, pourraient donc être selon la philosophe la raison d’une véritable catastrophe sociétale.

Ainsi, peut-on considérer l’automatisation des sociétés et le remplacement progressif des travailleurs comme une réelle source de progrès social permettant à l’homme de se libérer définitivement du joug de la nécessité ? Ou ne s’agit-il en réalité que d’une apparence qui dissimulerait une catastrophe pour la société moderne qui conduirait l’homme à l'inutilité ?

Arendt mets en parallèle avec une référence antique, l’espoir que représente l'avènement de l’automatisation dans la quête de l’homme de se libérer du travail (l.1 à 9). Puis, elle montre que cet espoir n’est en réalité qu’une simple apparence en exposant le contraste notable qui existe entre la conception du travail antique et moderne. Elle en tire alors ses premières conclusions (l.10 à 15). Enfin, elle dénonce l’absurdité de l’homme moderne qui, d’un côté place au centre de la société le travail et de l’autre, souhaite le supprimer (l.15 à 23).

Tout d’abord, Arendt explique que l’automatisation de la société moderne rend l’espoir de l’homme de se libérer du travail tout à fait accessible, postulat qu’elle met en parallèle avec la conception antique du travail.

Selon l’auteure, “C’est l'avènement de l’automatisation qui en quelques décennies, probablement videra les usines et libérera l’humanité de son fardeau le plus ancien, le plus naturel, le fardeau du travail, l’asservissement à la nécessité”. Ici, l’automatisation des sociétés est présentée comme le remède qui saurait délivrer l’homme de la contrainte : la contrainte de devoir subvenir à ses besoins biologiques et à ceux de la communauté. L’homme serait ainsi libérer du travail, cette activité cyclique épuisante, qui telle une boucle sans fin toujours recommence et exige la répétition infini de sa satisfaction. Il pourrait alors laisser cette tâche aux machines, se libérant ainsi, à tout point de vue, de son “asservissement à la nécessité”, de son “fardeau le plus ancien” et “le plus naturel”. Ses besoins seront donc satisfaits par des machines nécessitant une supervision moindre, provoquant alors la fin de son asservissent á la nécessité. Toutefois, la philosophe précise que cette soif de liberté à l’égard du labeur n’est en rien propre à la modernité. En réalité, dès l’antiquité “le fait même d’être affranchi du travail [...] comptait [jadis] parmi les privilèges les plus solidement établis de la minorité”. A cette époque l’accès aux loisirs, permis par l’affranchissement de l’homme au travail, constituait l’un des plus hauts privilèges de la minorité aristocratique. Ainsi délivrée de la contrainte, celle-ci avait le loisir de se consacrer à d’autres activités tels que la politique ou la philosophie. Dès lors l’esclavage, reconnu par Aristote comme l’un des deux seuls moyens de libérer l’homme de la nécessité (au même titre que la machine), occupait un rôle centrale dans la société. Néanmoins, bien que l’esclavagisme représentait en parti l’opinion que les “citoyens” avaient du travail, à savoir une tâche grossière, sale et honteuse, Arendt démontre dans un autre extrait de la Condition de l’homme moderne, que c’est fondamentalement parce que l’asservissement est inhérent aux conditions de la vie humaine, que l’aristocratie grec, qui avaient alors compris cette réalité, s’est trouvées astreinte à dominer ceux qu’elles soumettaient à la nécessité (donc les esclaves) pour pouvoir s’affranchir elles-même. Jamais n’auraient-elles donc penser à mettre en avant “un travail bien fait” ou à placer la réalisation de l’homme dans et par le travail.

Dans ce premier moment du texte apparaît donc l’idée que l'avènement de l’automatisation permettra à la société moderne “d’accomplir ce dont toutes les époques avaient rêvé sans jamais pouvoir y parvenir” : libérer l’homme du travail. Cependant, si l’homme est en effet affranchit du labeur, que reste t-il à l’homo faber ? Sera t-il capable de ce contente de l’oisiveté et de se réaliser dans cette dernière ?

Dès lors, selon Arendt apparaît le premier paradoxe de la société moderne, qui autant qu’elle rejette le travail et tente de l’éradiquer, le revalorise et semble même le glorifier, en théorie.

Intéressons nous d’abord à la phrase : “l’époque moderne s’accompagne de la glorification théorique du travail et elle arrive en fait à transformer la société tout entière en une société de travailleurs”. Cette glorification théorique du travail évoquée par l’auteure est propre au monde moderne et structurelle de notre société dans laquelle, le labeur est devenu la tâche la mieux considérée des activités humaines. Ce processus de glorification du travail commence quand Locke découvre qu’il est la condition fondamentale de toute revendication de l’homme à la propriété, rompant ainsi avec la conception du labeur formulée par Aristote, qui plaçait celui-ci comme une simple réponse aux besoins inhérent à la vie humaine. Le travail devient alors la légitimité de toute appropriation : tout objet modifié par tel ou tel individu lui appartient. Cette ascension de la place du travail se poursuit quand Adam Smith le définit comme une source de richesses et d’échanges. Celui-ci incarne ainsi “la mesure réelle de la valeur échangeable de toute marchandise”. Le labeur ne réponds donc plus simplement à un besoin naturelle, il devient un moyen d’échange inscrivant l’homme dans l’économie de la société. Le gain du travail, l’argent, lui donne la possibilité d’acheter ou de vendre, de consommer des biens vers lesquelles se portent son intérêts et dont il n’a pas nécessairement

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