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Britannicus, Racine

Commentaire de texte : Britannicus, Racine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Janvier 2020  •  Commentaire de texte  •  1 235 Mots (5 Pages)  •  1 105 Vues

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       Cet extrait est tiré de la pièce de théâtre Britannicus rédigée par Jean Racine dont la première représentation date du 13 décembre 1669. C’est une tragédie en cinq actes, qui appartient au mouvement classicisme. Ce passage met en scène un dialogue entre Albine, la confidente d’Agrippine et celle-ci. Elles expriment chacune leurs impressions à propos de Néron. Leurs sentiments sont différents à son égard mais très argumentés. Quelle vision du personnage de Néron est représentée à travers ce dialogue argumentatif ? Dans un premier temps, nous étudierons la vision glorifiante exprimée par Albine puis dans un second temps, celle plus contrastée de sa mère par alliance, Agrippine.

      Dans un premier temps, le personnage de Néron est représenté comme ayant de nombreuses qualités. Celles-ci sont introduites par Albine de manière totalement directe, elle ne doute pas de ses vertus. Elle n’hésite pas à faire la remarque à sa propre mère afin lui rendre compte de la vérité. Ce sentiment est exprimé à travers la question rhétorique « S’il est ingrat, Madame ? » (v.23), cela n’attend évidemment pas de réponse de la part d’Agrippine qui poursuit son discours. De plus, cette façon d’être est ancrée en lui de par son éducation. Cette volonté constante de la part d’Albine d’élever Néron au rang d’être supérieur est soulignée par l’hyperbole « une âme trop instruite » (v.24). Elle est pleine d’admiration envers son souverain. Enfin, malgré sa maturité mais ne possédant pas toute la sagesse encore, il possède néanmoins de nombreuses aptitudes dans différents domaines dignes de personne ayant une expérience beaucoup plus poussée. C’est l’idée principale qui est exprimée à travers l’antithèse « Enfin Néron naissant à toutes les vertus d’August vieillissant » (v.29-30). Il n’y a pas que sur l’aspect personnel qu’Albine va réaliser l’éloge de son maître, en effet elle traitera aussi l’aspect purement symbolique, emblématique. De son point de vue, il est un dirigeant politique important et sait respecter ses engagements sur tous les fronts et quel que soit l’ennemi. Il tient à faire honneur à sa nation, comme le démontre la répétition grammaticale « qu’a-t-il dit, qu’a-t-il fait » (v.25). De plus, tous les moyens sont mis en œuvre pour faire prospérer Rome et ainsi le montrer comme le seul acteur de cette réussite et en tirer toutes les récompenses. Cette idée est exprimée à l’aide de la question rhétorique qui suit donc la citation précédente « Qui ne promette à Rome un empereur parfait ? » (v.26) comme pour réaliser la suite logique des évènements et ainsi lui rendre compte de sa puissance et de tout ce qu’il a pu apporter de bénéfique à sa nation. Enfin, il a un comportement protecteur envers la population alors que peu de dirigeants de son rang en font de même. Il se sent responsable lorsque la nation avance mais sait encaisser les défaites, mais il rebondit et ne se laisse pas dépasser par les évènements. C’est tout cela qu’Albine exprime à travers la métaphore « Il la gouverne en père » (v.29). Une relation fusionnelle et le fait que Néron sait se faire proche de ses sujets, un aspect très important pour Albine et dont elle tient à nous le faire savoir. Albine réalise exclusivement une vision méliorative de Néron du fait de son poste et de son manque de connaissances plus personnelles sur son caractère. Au contraire, la vision que nous propose Agrippine est beaucoup moins flatteuse et propose quelque chose de plus réaliste.

       

Dans un second temps, de par sa relation mère-fils qu’elle entretient, elle connait plus intimement et psychologiquement Néron. Elle devine lorsqu’un évènement se prépare, elle a une emprise réelle sur son comportement, comme le souligne la métaphore « Je lis sur son visage » (v.35). De plus, cela lui permet de savoir les états d’esprits dans lequel se trouve Néron et ainsi le faire changer d’avis et même jusqu’à lui interdire certains actes. Elle utilise le champ lexical des sentiments pour le caractériser « triste, sauvage » (v.36), « l’orgueil » (v.37) et      « la fierté » (v.37). Elle se permet notamment d’avoir recours aux origines de Néron, du milieu d’où il vient et de ses ancêtres afin de justifier de telles accusations. Enfin, elle se permet de mettre en garde Néron face à son comportement malgré des débuts très encourageants. Elle fait allusion à ce qui est arrivé à son frère maintenant mort comme pour confronter leurs deux familles à l’aide de l’antithèse « Toujours la tyrannie a d’heureuses prémices » (v.39). Afin de réaliser une conclusion et faire prendre conscience à Néron que la fin peut arriver à tout instant. De plus, la nomination de Néron au poste d’empereur marque la fin de la dynastie qui régna auparavant sur Rome. En effet, depuis de très nombreuses années, ce sont les descendants d’Agrippine qui gouvernaient sur cette terre. Mais ce mariage avec Domitius changea le cours de l’histoire, l’héritage qui revient de droit à Britannicus, son fils biologique, est détourné par Néron. Le sentiment dominant qui vient à l’esprit de cette mère est la culpabilité et le sentiment de désarroi. Elle subit la situation et essaie de dédramatiser mais en vain. C’est ce qu’exprime la question rhétorique « Que m’importe, après tout, que Néron plus fidèle d’une longue vertu laisse un jour le modèle ? » (v.43-44). Enfin, connaissant l’amour réciproque qui lie Britannicus et Junie, sa promise, elle se sent coupable de l’évènement tragique qui se déroule. Néron, par amour, fait enlever Junie pour la séparer de Britannicus et lui exerce une pression.

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