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Acte 2, scène 6, Britannicus, Racine

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Par   •  15 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  855 Mots (4 Pages)  •  17 815 Vues

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Lecture analytique : Britannicus

Acte 2 scène 6

Introduction :

Britannicus est une tragédie écrite en 1669 par Racine. Son courant littéraire est le classicisme. Cette pièce de théatre est composée en vers, plus précisément en alexandrins. Elle parle d’amour et de politique.

L’acte II de cette pièce est marquée par l’entrée en scène de Néron, jeune empereur attiré par les pouvoirs politiques et familiaux. Cet acte va montrer Néron comme un « monstre naissant », un homme tyrannique. Néron fait enlever Junie à Britannicus car il tombe amoureux d’elle.

Dans la scène 6 de l’acte II de cette œuvre, Britannicus et Junie sont réunis.

Dans un premier temps nous parlerons du malentendu tragique de la scène, puis nous aborderons l’ironie tragique que traverse Britannicus.

Effectivement, dans la première tirade de Britannicus, on retrouve un torrent verbal. Britannicus s’adresse à Junie en l’appelant « Madame », comme s’il voulait mettre un peu de distance avec elle. Cette première longue tirade interrogative montre que Britannicus désire également que Junie lui affirme son amour : « Ma Princesse, avez-vous daigné me souhaiter ? » (v705). Après l’avoir appélé ‘Madame’, il ose l’appeler ‘Ma Princesse’.

Il lui dévoile et réaffirme encore son amour

Il parle de ‘bonheur’ (v693) de se rapprocher d’elle, de pouvoir lui parler. Il souhaite avoir un entretien ‘doux’ avec elle. Il exprime également la douleur de l’avoir perdue. Il souhaiterait tant la récupérer.

En réponse à cette longue tirade, Junie parle peu. Britannicus lui reproche : « vous ne me dites rien ? » ; « quel accueil ! » (v707). Puis, il la qualifie de ‘glace’ : « quelle glace ! » (v707). Il voudrait tant qu’elle parle. Britannicus veut la persuader de leur amour encore et a peur d’être trahi par Junie. Seulement, la scène est bâtie sur la crainte et la terreur de Junie que Néron entende ce discours.

Nous pouvons dire que le véritable obstacle aux amours de Britannicus et Junie est le pouvoir de Néron. Sa force, sa tyrannie, sa menace pèsent sur leurs amours. (v721)

4) En ce qui concerne l’ironie tragique de la scène, on peut relever certains propos de Britannicus. Au début de la 1ere tirade, il faire comme s’il doutait de l’amour de Junie pour lui. Il attend qu’elle lui réponde, qu’elle lui fasse une déclaration car pour lui leur amour était vraiment réel. Et là, il s’étonne de la froideur de Junie et de son manque de réponse. Alors il la sollicite : « ma princesse, avez-vous daigné me souhaiter ? » (v705) insiste et se met en danger car Néron écoute la scène. Devant la froideur de Junie, il est déçu. Il lui rappelle alors les amours passés : « faut-il que je dérobe, avec mille détours, un bonheur que vos yeux m’accordaient tous les jours » (v697-698). Britannicus est naïf et crédule. C’est cette naïveté qui va le conduire à sa perte. Toute la scène montre l’énorme déception de Britannicus. D’un auter côté, par ses propos, il attise la jalousie de Néron : « qu’est devenu ce cœur qui me jurait toujours ? » (v717). De ce fait, Britannicus joue aussi sa propre perte.

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