Lecture analytique Britannicus, Racine

NATION ET ETAT-NATION, LA CONSTRUCTION NATIONALE

L’État Nation est une notion récente forcée au début du 19ème siècle pour désigner des phénomènes économiques et sociaux dans lesquels l’État coïncide avec la nation, la communauté d’appartenance.  

La Nation est proprement imaginaire, elle n’existe pas dans la réalité. C’est une notion qui permet de penser le peuple comme un groupe humain unis et cohérant, c’est-à-dire similaire qui aspire à vivre ensemble, car il a la même histoire, la même langue... Cette notion implique un projet politique. La nation est présentée comme étant soudée par une histoire commune et on dit qu’elle est rassemblée par des liens affectifs. C’est pour cela que les individus ont un destin commun. On justifie une organisation politique administrative. Il n’existe aucune définition unanime de la nation.  

1. La nation, une conception politique

Conception indique que c’est une construction, il peut en avoir plusieurs. On en propose deux dites opposées, une Française et une Allemande. La conception Française repose sur l’adhésion volontaire des membres de la nation, la conception biologique (et culturelle) Allemande repose sur ‘idée que la nation est fermée, exclusive, on ne la choisit pas, on né dans une nation et on y reste. Dans chacun des cas on ne va pas répondre de la même manière à ce qu’est une nation.

1. La conception biologique Allemande

Les racines de cette conception se situes dans la seconde moitié du 18ème siècle et elle sera au cœur de nombreux mouvements nationalistes qui se sont développés le siècle suivant, au 19ème et au 20ème.

Ce que cette conception implique :

🡺 La nation est vue comme l’extension de la communauté familiale, la nation est vue comme composée de membres d’un même groupe = langue commune, une « race », le sol de naissance.

Conséquence : l’appartenance à la nation est héritée, elle n’est pas choisie et elle ne peut pas se retirer. Ça a pu justifier des conquêtes, la revendication de certains territoires (ex : Alsace Lorraine). La culture s’exprime dans une langue nationale, elle est elle aussi transmise de générations en générations. La nation est une communauté dont les membres sont unis par une certaine ressemblance donnée.

Origines : Cette conception a ses origines dans le romantisme, c’est un mouvement culturel ou le temps qui passe a une place importante, cette conception romantique s’est construite contre la tradition des lumières. Car au 18ème siècle les lumières étaient associées à la France dont à l’influence de la culture Française en Europe, le Français était la langue des élites.

A partir de là certains penseurs Allemands appellent à redécouvrir la culture Allemande originel au sein des couches plus populaires. On oppose cette idée mythologique de la nation, cette redécouverte des origines au mouvement des lumières.

1. La conception élective Française

Elle est associée à Ernest Renan et notamment on la retrouve dans un texte, un discours, qui s’appelle « qu’est-ce qu’une nation », tenu à la Sorbonne en 1882. Il y a en réalité une conception élective de la nation un peu avant avec Sieyès en 1789 qui défend le fait que le vote de chaque ordre devait se faire proportionnellement à sa représentativité. Il est favorable au tiers État qui représente la majorité des Français. Il ne donne pas une définition explicite de la nation mais parle d’un corps d’associés qui vivent sous une même loi et sont représentés par la même législature. Il y a déjà cette idée d’adhésion volontaire à un groupe.

La nation née de la volonté des individus d’adhérer à des lois communes.

Renan était religieux et est devenu laïque par la suite. Il est philosophe, historien, homme de lettre. Il s’intéresse à l’histoire des religions et l’origine du christianisme. Il est sous la troisième République et créé la polémique de l’état car il dit qu’il faut étudier les religions comme n’importe quel objet, que la bible est un texte comme tous les autres. Le gouvernement de l’époque le suspend de son cours au collège de France, il sera rétabli par la suite sous la troisième république et il s’intéresse alors en 1870 à la nation. Cela est car il y a la guerre Franco-Prussienne, la France est face à l’Allemagne, il arrive pour défendre la France et son attachement à l’Alsace et à la Lorraine pour dénoncer l’ennemie, il expose la conception Française de la nation en 1882.

(La Prusse prend la direction de tous les États Allemands et déclare la guerre contre la France en 1870. Napoléon III capitule peu après et durant cette guerre il y aura la naissance de la troisième république. La France sera défaite au tout début de l’année 1871, il y aura la naissance de l’empire Allemand.  C’est là que la France va perdre l’Alsace et la Lorraine.)

QU’EST-CE QU’UNE NATION ?

Ce n’est pas un texte sociologique. Il veut discréditer la notion Allemande de nation. Il s’intéresse à comment définir la nation. Il dit qu’il y a une diversité de groupements dans l’histoire et dans le monde et que la nation est une forme de groupement qui est différent de la race et de tous groupements ethnographiques. Il fait une différence entre race et nation et dit que la nation est une conception récente dans l’histoire.

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