Médias et opinions publiques dans les grandes crises politiques en France dans l’affaire Dreyfus

 THEME2 : Idéologies et opinion publique en Europe de la fin du XIXème à nos jours.

Chapitre 3 : Médias et opinions publiques dans les grandes crises politiques en France dans l’affaire Dreyfus.

A la fin du 19ème, sous la 3ème République, la presse connaît son apogée. Au 20ème, les médias se diversifient, acteurs essentiels de la vie démocratique, ils jouent un rôle majeur dans les grandes crises politiques en contribuant à informer les citoyens mais aussi à construire/ influencer une opinion publique. Tout au long du 20ème, l’État cherche à contrôler ce nouveau pouvoir.

Opinion publique : ensemble des jugements, valeurs et convictions partagées par la majorité d’une population.

Média : outil permettant la diffusion massive et publique d’informations (presse, actualité cinématographique, radio, télé, internet).

Comment médias et opinion publique interagissent-ils dans un régime démocratique ? Face aux crises politiques, quel rôle les médias jouent-ils auprès de l’opinion publique ?

I. Médias et opinion publique des années 1890 à 1940 (=Troisième République).

        A. Un contexte favorable à la naissance de l’opinion publique.

Activité : Un contexte favorable à la naissance de l’opinion publique

1. Pourquoi la loi de 1881 est-elle importante pour la démocratie ? (doc 2 p. 133)

→ Elle est importante car elle reconnaît la liberté de la presse

2. Quelles limites sont prévues ? (doc 2 p 133)

→ La loi Gayssot (1990) interdit le négationnisme et la diffamation (2004).

3. Quels éléments permettent favorisent un essor de la presse ? (doc 3 p. 133, doc A)

→ La machine rotative apparaît et permet une production plus rapide et la diminution des coûts. De plus, la révolution industrielle permet l’apparition des chemins de fer et donc la diffusion des journaux partout et les lois de Jules Ferry, 1881, 1882 mettent en place la gratuité et l’obligation de l’école.

4. Quel rôle est ici assigné à la presse ? (doc 3 p. 133)

→ Former le citoyen pour bien voter.

Il y a une apparition de presse d’opinion : presse engagée qui défend des valeurs et des idéaux et qui participe aux débats politiques. Ex : journal d’extrême droite : l’Action Française, extrême gauche : l’Humanité.

Entre 1880 et 1914, en France le nombre de titre de journaux existant est passé de 281 à 312 et le nombre de tirage de 3 millions à 9 millions.

        B. L’affirmation de l’opinion publique avec l’affaire Dreyfus.

Opinion publique et affaire Dreyfus

1. Quand l’affaire Dreyfus est-elle révélée ? Par qui ? Relève dans le texte les expressions montrant que le journaliste est antisémite et patriote.

→ La libre Parole a révélé le nom de Dreyfus en 1894. Un petit peu avant l’affaire a été révélée par Le Figaro.  Dreyfus est juif et alsacien donc n’est pas considéré comme un vrai français. Ce journal est anti Dreyfusard et antisémite. La presse se scinde est 2 parties. A l’époque, presque 90 % des journaux sont antisémites.

2. D’après le document suivant, pourquoi la presse diffuse-t-elle cette « affaire » ?

→La presse a rependu cette affaire pour faire vendre des titres et donc accroître les profits.

3. A qui s’adresse Emile Zola ? Quel moyen est employé ? Quel rôle joue-t-il dans cette affaire ? (2 docs)

→ Emile Zola s’adresse au président grâce à un ton autoritaire et sec dans une lettre ouverte publiée dans l’Aurore en 1898. Il veut qu’un procès soit réouvert. Le vrai coupable est Esterhazy. La presse relance l’affaire, un procès à lieu en 1899 et il sera à nouveau condamné et envoyé sur l’île du Diable en Guyane.

4. Quels effets cette affaire a-t-elle sur l’opinion publique ?

→ Chacun à un avis différent et la population se divise entre Dreyfusard qui sont pour la justice, la vérité et anti-dreyfusard qui sont antisémites, patriotes. Républicains vs anti-Républicains. Peu de gens parlent de cette affaire.

5. Comment évoluent les opinions émises par la presse sur l’Affaire ?

→L’opinion publique change au fur et à mesure de l’affaire, le nombre de titres anti-dreyfusard passe de 80 % à 50 %.

L’affaire Dreyfus est une affaire lancée par la presse : le « Figaro» puis « La libre Parole», en 1894 Le capitaine Dreyfus, alsacien et juif, est condamné en 1895 et exilé sur l’île du Diable, en Guyane. La presse couvre l’évènement car elle y voit un fait divers vendeur. L’affaire est relancée par Emile Zola qui publie son article « J’accuse » dans la Une de l’Aurore en 1898, permettant la révision du procès (Il est à nouveau condamné en 1899, gracié par le président (Emile Loubet), réhabilité en 1906).  La presse devient durant ces quelques années le lieu où s’affrontent les intellectuels antidreyfusards (défense de l’armée, antisémite, nationaliste) et dreyfusards (justice et vérité = valeurs de la république) par l’intermédiaire d’articles et surtout de caricatures. La bipolarisation de la presse alimente celle de l’opinion et contribue à surmonter la crise avec la réhabilitation de Dreyfus en 1906 et la victoire des Dreyfusards.

-Durant la première Guerre Mondiale, la presse essaye de rassurer la population. La priorité est de gagner la guerre avec une union sacrée, la presse exerce donc un bourrage de crâne avec de fausses informations → désinformation pour faire gagner la guerre. Pendant la 1ère guerre mondiale, la presse est soumise à la censure. 90 % de la presse fait un bourrage de crâne mais certains journaux tels que le Canard Enchaîné en 1915 militent pour la vérité d’informations. A la fin de cette guerre, il y a une perte de confiance envers la presse.

...