La Chine et le monde depuis 1949.

La Chine et le monde depuis 1949

A partir de 1928, la Chine est de nouveau déchirée par une guerre civile, opposant les nationalistes aux communistes, alors dirigés par Mao Zedong. Victorieux, Mao fonde le 1er octobre 1949, la République populaire de Chine. Petit à petit et en suivant différents modèles, Mao et ses prédécesseurs conduiront la Chine vers la puissance, jusqu’à la consacrée première puissance mondiale. La puissance est la capacité d’un Etat à exercer une influence politique, militaire, économique ou culturelle en dehors de ses frontières, sur un espace plus ou moins étendu.                                                                                         Ainsi nous nous demanderons quelles ont été les étapes de la puissance chinoise.         Dans une première partie nous verrons la construction de la puissance chinoise par Mao sur le modèle communiste russe, puis sa construction en suivant sa propre voie chinoise. Et enfin sa conversion en une puissance capitaliste pour atteindre son apogée en tant que grande puissance mondiale.

La Chine s’affirme d’abord en tant que puissance communiste. Alors dévasté par la guerre, Mao cherche à relancer son pays vers la puissance en s’appuyant sur le communisme.        Depuis la proclamation de la république en Chine en 1912, le pays est confronté à une situation très instable. Dans un premier temps les nationalistes, dirigés par Chang Kaï-chek, s'opposent au Parti communiste chinois, dirigé par Mao Zedong. La guerre civile débute en 1928, s’arrête en 1945 lors de la Seconde Guerre mondiale, puis reprennent jusqu’en 1949. Après la victoire de Mao, les nationalistes se replient sur l'île de Taïwan, emportant avec eux la flotte marchande. C’est dans ce contexte que le 1er octobre 1949, la République populaire de Chine est proclamée par Mao, mettant ainsi en place un régime communiste. Les pays occidentaux ne reconnaissent pas la République Populaire et considèrent que le régime nationaliste de Taïwan est le seul régime légitime. La Chine de Mao se trouve ainsi en grande difficulté, héritant de millions d’hectars et d’un réseau ferroviaire détruits, une désorganisation administrative et une inflation galopante plongeant les chinois dans le chomage et la misère. Pour y faire face, Mao s’appuie dans un premier temps sur l’autorité incontestée du parti et sur le prestige de son armée. Mao concentre alors ses efforts sur un reconstruction intèrieure du pays tant sur le plan administratif qu’industriel, agraire ou sociale. Ainsi il fait appel à deux millions d’anciens cadres nationalistes pour l’aider à relever la Chine, ce qui passe par des nationalisations et un élargissement du secteur privé qui représente alors 40% de la production. Ou encore des réformes agraires et sociales, comme la redistribution de terres ou la fin du mariage forcé.                                                        La peur de l’isolement, la non reconnaissance internationale et l’inexpérience vont mener la Chine à se placer sous l’influence du modèle communiste par excellence, l’URSS. Ainsi Mao et Staline signent le 14 février 1950 un traité d'amitié, d'alliance et d'assistance mutuelle pour 30 ans.  Cette alliance se traduit par une aide technologique : Staline envoie des techniciens russes ; une aide financière, URSS ouvre des lignes de crédit ; une aide militaire et donc une reconnaissance internationale, la Chine participe à la guerre d'Indochine et intervient dans la guerre de Corée. Cependant Mao doit faire face à la situation catastrophique du pays. Alors que l'économie est essentiellement agricole, la productivité est très faible et la population ne cesse d’augmenter. Mao décide donc de redresser son pays en s’alignant sur le model communiste de l’URSS. Sur le plan politique, Mao rédige en 1954 une Constitution calquée sur celle de l’URSS, mettant en place une République Populaire dont le pouvoir est concentré autour de Mao qui endosse le rôle de président et de premier secrétaire du parti. Sur le plan économique, Mao poursuit l’étatisation de l’industrie, réduisant le secteur privé à 0.01% de la production et pose les bases du développement industriel de la Chine grâce à un plan quinquennal de 1953 à 1957. Mao lance également un vaste mouvement de coopérativisation des campagnes regroupant 100 à 150 familles dans des coopératives. Enfin sur le plan social, la jeunesse est encadrée dans des organisations et tout ennemi au parti est envoyé dans des camps.                                                        Cependant le modèle soviétique appliqué à la Chine se révèle être d’une grande inefficacité et Mao doit faire face à des tensions sociales et à l’intérieur du parti. Mao voit certains de ses opposants critiqués ses méthodes et sa voie brutale pour aller vers le socialisme. Pour retrouver la confiance des masses et sa place au sein du parti Mao prend les devants et lance le 2 mai 1956 « La campagne des cent fleurs » qui invite la population à critiquer le parti et les voies qu’il emprunte afin de corriger ses défauts. Alors que la parole se libère peu à peu, dénonçant l’incompétence, le sectarisme, et l’hypocrisie du parti, Mao s’aperçoit que cette campagne est l’occasion pour la droite de détruire le régime. Il réprime de façon brutale la population envoyant 550000 intellectuels dans des camps. Pour éviter d’avouer l’échec de la campagne, Mao la présente comme en fait un moyen d’éradiqués les capitalistes et d’une certaine manière réaffirmé le caractère dictatorial du régime.

Ayant pris conscience de l’inefficacité du modèle soviétique Mao entreprend une prise de distance avec l’URSS pour parvenir au socialisme par sa propre voie.                                La coopération entre l'URSS et la République Populaire prend fin dès la mort de Staline le 5 mars 1953. Elle se traduit par, en 1956, la critique chinoise de la déstalinisation et la coexistence pacifique entre l'URSS et les États-Unis. De son côté, en 1959, Khrouchtchev critiquera le Grand Bond en avant chinois. Enfin Mao affiche sa volonté d'être le nouveau leader du monde communiste et s’affirme à l’internationale en se procurant en 1964 la bombe A et en 1967, la bombe H. Cette rupture se traduit par de nombreux conflits à la frontière entre les deux pays de 1961 à 1969.                                                        Mao souhaite que la Chine devienne un modèle dans le monde communiste. Afin de mettre en place la voie chinoise communiste, il lance deux réformes, le Grand Bond en avant et la Révolution culturelle. Le Grand Bond en avant, de 1958 à 1961, vise à poursuivre la construction du socialisme, tout en accélérant le développement économique et technique et en améliorant les conditions de vie des chinois. Désormais isolée, la Chine doit marcher sur ses deux jambes, en appliquant un certain nombre de réformes. Dans un premier temps toutes les terres et les biens sont mis en commun dans le cadre des communes populaires, 26000 au total rassemblant 22000 personnes. A l’intérieur de ces communes, la population est invitée à subvenir totalement à ses propres besoins intellectuels, industriels, économiques et sociales. L'objectif des réformes est de développer l'industrialisation dans les campagnes et d'encourager la vie collective dans le monde rural. Ainsi Mao inscrit une grande campagne contre les quatre nuisibles dans un but d’améliorer l’hygiène et les rendements. Mais cette campagne s’avère être une catastrophe, qui n’a fait qu’amplifier le problème économique. Le Grand Bond en avant provoque une famine dans les années 1960-1961, ayant pour résultat la mort de 20 millions de personnes. Zhou-Enlai alors premier ministre, redresse doucement la situation en revenant sur la plupart des réformes de Mao pour atteindre en 1963, le niveau de production de 1957. Mao est de nouveau en grande difficulté, il est remplacé en 1959 par Liu Shaowu en tant que président de la république et vice-président du parti. Cependant suite à son repenti à Lushan en août 1959, Mao arrive à retrouver de son influence et convainc ainsi le comité central à entrer dans sa une nouvelle campagne de masse, le mouvement d’éducation socialiste prélude de la Révolution culturelle.                                                         La Révolution culturelle est engagée à partir de 1966. L'objectif est de mobiliser les masses et surtout la jeunesse. Encadrée par les Gardes rouges et embrigadée par le culte de la personnalité de Mao elle a pour devoir de revivifier la société chinoise. Une lutte féroce sévit contre les intellectuels et les cadres du parti, victimes d’humiliation, d’emprisonnement et d’exécution. Les principes de l'idéologie défendue par Mao sont contenus dans le Petit Livre rouge que chaque Chinois doit posséder et dont il doit être capable d'en citer des extraits. Mao reprend complètement en main la Chine, il démet en 1966 Liu Shaowu de ses fonctions et instaure en 1967des comités révolutionnaire à la tête de chaque province formée de gardes rouges, des cadres fidèles du parti et par des cadres de l’armée. Le Grand Bond en avant et la Révolution culturelle constituent les fondements de la voie communiste chinoise, et son envol vers la puissance.                                                                 La Chine reste relativement isolée au début des années 60, mais elle aspire à être la métropole du communisme. Elle reste néanmoins la 5eme puissance nucléaire mondiale et porte une grande attention au Tiers-Monde. Zhou Enlai, alors ministre des Affaires étrangères, participe à la Conférence de Bandung en 1955, la Chine signe également des plans économiques avec certains pays d’Afrique qui reçoivent alors des aides comme la Somalie ou la Guinée. Enfin la Chine commence à être reconnu par les grandes puissances mondiales, comme en 1964 par la France ou encore par son entrée au Conseil de Sécurité de l’ONU en 1971 à la place de Taïwan. Malgré la fin de l'isolement diplomatique, la Chine reste un pays très fragile au début des années 1970 : Les politiques entreprises ont provoqué la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes et désorganisé le pays. Son influence internationale et régionale est très faible. La pauvreté et les conditions de vie très précaires touchent la grande majorité de sa population et sont aggravées par l'essor démographique, qui augmente les besoins en nourriture et équipements.

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