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L'enracinement de la république

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Par   •  8 Juin 2017  •  Dissertation  •  6 318 Mots (26 Pages)  •  1 034 Vues

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L’enracinement de la république: 1870-1914IntroductionLe régime républicain s’installe définitivement mais difficilement avec la IIIe République, dont la constitution est votée en 1875. La IIIe République est d’ailleurs secouée de crises politiques qui mettent son existence en danger, mais elle saura affronter le première guerre mondiale et ne prendra fin qu’avec la mise en place du régime de Vichy dirigé par le maréchal Pétain.1 La naissance difficile de la IIIe République: 1870-18791.1 Une République née dans la guerreUn gouvernement de la Défense nationale s’installe, il est composé de 11 députés républicains qui ont écarté les plus extrémistes. Certains sont modérés comme Jules Favre, Jules Ferry, Arago, d’autres plus radicaux comme Gambetta et Rochefort. Ce gouvernement est présidé par Trochu, un officier catholique et royaliste, gouverneur de Paris.La première préoccupation de ce gouvernement est de repousser l’envahisseur. Gambetta est chargé de mobiliser des hommes et du matériel pour continuer la guerre. Le but de Gambetta est de délivrer Paris dont le siège dure 4 mois. Les conditions de vie sont difficiles et l’agitation se développe pour réclamer l’élection d’une Commune et une action militaire plus vigoureuse. Le gouvernement provisoire organise une consultation au cours de laquelle la majorité des Parisiens lui apporte un large soutien.Devant la dureté de la situation, alors que les vivres et le combustible s’épuisent, Jules Favre négocie un armistice avec Guillaume II qui a été proclamé empereur le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces (voir leçon 8) : indemnité de200 millions, désarmement et occupation des forts, élection d’une assemblée nationale qui décidera de la paix ou de la guerre. Les élections ont lieu dans la confusion et donnent une large majorité à la droite qui s’est prononcée pour la paix. La nouvelle assemblée installée à Bordeaux désigne un président, Jules Grévy et nomme Thiers chef du pouvoir exécutif. Celui-ci forme un gouvernement d’union, des républicains modérés aux monarchistes. Le traité de Francfort (10 mai 1871) instaure la paix avec l’Allemagne au prix de la perte de l’Alsace et dela Lorraine et du paiement de 5 milliards au vainqueur. Puis l’assemblée s’installe à Versailles, laissant en suspens la nature du nouveau régime.1.2 La République est née en luttant contre la Commune de Paris (mars-mai 1871)La Commune de Paris est un épisode historique violent, complexe et controversé. Il est né de la souffrance des Parisiens lors du long siège de Paris et de ladéception née de la défaite attribuée à une assemblée composée de notables. Lepoint de départ est le refus des Parisiens de rendre les canons de la Garde nationalequi se trouvaient à Belleville et à Montmartre (18 mars). Les officiers chargés deles récupérer sont fusillés.

Des élections municipales ont lieu le 26 mars pour élire un conseil général de la commune, assemblée composite qui regroupe des républicains modérés, des radicaux, des socialistes et des anarchistes et où progressivement les révolutionnaires dominent. Sociologiquement, elle est composée à 70 % d’ouvriers et d’artisans. La commune a pris peu de mesures concrètes, faute de temps. Elle a adopté symboliquement le drapeau rouge et le calendrier révolutionnaire et décidé de mesures concrètes comme la prorogation des échéances, la suppression des amendes et retenues sur salaires, la remise des loyers. Toute son énergie a été concentrée dans la guerre contre l’armée des Versaillais.En effet, dès le début d’avril 1871, le gouvernement dirigé par Adolphe Thiers a décidé de reconquérir Paris. L’armée entre dans Paris le 21 mai et, du 21 au 28 mai, c’est la « semaine sanglante » avec des combats de rues, l’incendie de bâtiments publics (Hôtel -de-ville, Tuileries...), des exécutions sommaires. On compte 1 200 morts chez les Versaillais et plus de 30 000 chez les communards, 36 000 arrestations, 270 condamnations à mort dont 29 effectives, 400 déportations à Nouméa en Nouvelle-Calédonie.La Commune a-t-elle été une sorte de répétition avortée de la Révolution française ou bienmarque-t-elle le début des révolutions prolétariennes comme Karl Marx l’a pensé ? Elle a eu une postérité immense dans la réflexion politique des socialistes, au niveau national et international. En tout cas, l’opposition révolutionnaire est brisée pour dix ans ; mais les bourgeois et les paysans commencent à avoir confiance dans une République capable de maintenir l’ordre.1.3 Un régime incertain : monarchie ou république ?Nommé président de la République en attendant que l’assemblée rédige une constitution, Thiers réorganise les finances et l’armée. Il réussit, grâce à des emprunts souscrits à des conditions avantageuses, à payer l’indemnité de guerre et donc à faire évacuer tout le territoire avant la date prévue. Dans la tradition jacobine et napoléonienne, il conserve intact le rôle des préfets contre les monarchistes qui voulaient une plus large décentralisation pour étendre leur influence. Sensible à l’arrivée en politique de la petite bourgeoisie et des classes moyennes représentées par Gambetta, qui donne à l’instruction primaire obligatoire etlaïque une place primordiale pour le progrès social, Thiers penche de plus en plus vers une république conservatrice. En 1872, il prend d’ailleurs nettement position pour un régime républicain, ce que les députés monarchistes et bonapartistes lui reprochent. Après la démission de Thiers, les députés élisent le maréchal Mac-Mahon à la présidence de la République. Le maréchal Mac-Mahon est royaliste et catholique. Il choisit des ministres royalistes et un bonapartiste. Il s’appuie sur l’Église qui organise de grands rassemblements de fidèles comme à Lourdes ou à Chartres. L’édification du Sacré-Cœur sur la butte Montmartre est destinée à montrer le repentir des Français qui n’ont pas su empêcher la Commune. C’est dans ce climat qu’une tentative de restauration monarchique est menée. Elle échoue en raison du refus de l’héritier

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