De l’URSS à la Russie.
Cours : De l’URSS à la Russie.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar AstraX • 13 Décembre 2021 • Cours • 1 537 Mots (7 Pages) • 1 233 Vues
Jalon 2 Quelle puissance conserver après la perte d’un empire ? De l’URSS à la Russie.
Si l’URSS est née après avoir détruit la Russie des tsars (Révolution d’Octobre de 1917), elle en a repris tout l’empire continental. De 1922 à 1991, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques a réuni, sous le contrôle du Parti communiste et du peuple dominant russe, plus d’une centaine de « nationalités » (ou peuples non russes, ex : d’Europe, du Caucase, d’Asie centrale, de Sibérie) dans un immense Etat fédéral multiethnique et multiculturel (donc : Union = empire soviétique). Même si les 15 républiques de l’Union avaient obtenu leur administration locale, les « nationalités », russifiées par les tsars, puis par le Parti communiste, se sentaient colonisées par ces pouvoirs autoritaires (de plus le communisme imposait l’athéisme). Comment l’URSS multiethnique a-t-elle évolué vers son éclatement ? Comment la Russie, principale héritière de l’URSS, se reconstruit-elle en tant que puissance internationale ?
I : L’éclatement de l’URSS : des années 1980 à 1991 :
En 1990, les républiques de l’Union réussissent à s’auto - proclamer indépendantes à l’issue de 2 séismes politiques, qui portent un coup fatal à l’URSS déjà très affaiblie. L’URSS est complètement déstabilisée à l’issue de l’échec des réformes de 1985-1989 (« perestroïka » de Gorbatchev), qui visaient pourtant à la revigorer. En 1989, elle perd son influence sur le « bloc de l’Est » (les « révolutions de 1989 » balaient les PC au pouvoir dans les pays d’Europe centrale et balkanique, que l’URSS contrôlait et réprimait durant la guerre froide 1947 – 1990). La perte du bloc de l’Est est symbolisée par la chute du Mur de Berlin (1989). Un an à peine après la fin de la guerre froide (1990) – dont l’URSS sort grande perdante - la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine constatent que l’Union n’existe plus ; naît la Communauté des Etats Indépendants (accords de Minsk 1991). Gorbatchev doit démissionner, l’URSS a implosé, l’idéologie communiste (basée sur l’égalité sociale) décline dans le monde.
II : La Russie et ses ambitions de puissance depuis 1991 :
Née en 1991 comme la principale héritière de l’URSS, la Fédération de Russie n’en conserve cependant plus le 2e rang de la puissance mondiale. Son histoire, de 1991 à nos jours, est celle d’un Etat qui, tout en cherchant à enrayer le déclin amorcé déjà par l’URSS, reconstruit la puissance mondiale perdue – en tous cas, qui s’active à conserver un rôle de 1er plan dans le monde multipolaire actuel. Sa stratégie de puissance a connu 2 grandes périodes depuis 1991.
A : Durant les années 1990, l’objectif majeur de Moscou est d’enrayer le déclin économique pour retrouver la puissance sous sa forme économique. Et cela par la transition brutale du communisme au capitalisme (disparition de beaucoup d’entreprises d’Etat, hyperinflation, chômage, bref abandon du système économico-social qui a soutenu l’URSS pendant 70 ans pour passer à un système complètement opposé, fondé sur la liberté d’entreprise et la concurrence). Mais cette « thérapie de choc » menée par B. Eltsine, au lieu de provoquer un redressement, conduit à une récession durable (= fort recul de la croissance) et à une aggravation tragique de la pauvreté et des inégalités sociales. Elle a fait douter de la capacité de la Russie à retrouver sa puissance.
B : Depuis les années 2000, en revanche, la Russie de V. Poutine progresse dans le rétablissement de sa puissance mondiale – non sans provoquer des tensions. Cette reconstruction s’appuie essentiellement sur la modernisation de son hard power militaire. Depuis 2008, son réarmement a fourni à la Russie une armée modernisée (à 70%), de professionnels (à 80%) et très mobile (2e rang mondiale en 2021). Parce qu’elle fait aussi partie du seul trio qui détient la triade nucléaire (dissuasion à partir de la terre, de la mer et des airs), la Russie participe au G8 (les 8 Etats aux hard powers les plus puissants). Se percevant toujours comme une « citadelle assiégée », la Russie a verrouillé ses façades les plus menacées (du grand Nord à la mer Noire, en passant par la mer Baltique ; sans oublier celle de l’Arctique). Et tous ces bastions militaires sont situés face à ses grandes rivales actuelles : l’OTAN (E-Unis et Europe de l’Ouest) et l’Union Européenne.
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