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« À une passante », Les Fleurs du Mal (1857), Baudelaire (1821-1867)

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Par   •  3 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  671 Mots (3 Pages)  •  1 119 Vues

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« À une passante », Les Fleurs du Mal (1857), Baudelaire (1821-1867)

I) Introduction

Extrait de la section des « tableaux parisiens » des Fleurs du Mal, le sonnet « À une passante » narre la rencontre entre le poète et une majestueuse inconnue dans les rues de la ville. Comment ce poème de la rencontre se transforme-t-il en allégorie moderne ?

II) Plan détaillé I] Un croquis parisien et une apparition !: a) un incipit foudroyant (le premier vers possède une force sonore qui vaut agression. En une phrase, brève, Baudelaire évoque le bruit tonitruant de la ville. L'harmonie imitative, doublée d'allitérations en s et en r sous forme de chiasme sonore, permet au lecteur d'être pleinement frappée par la violence de la scène, dont le verbe « hurlait » en emploi figuré invite à rapporter le bruit aux cris puissants d'un animal ou à l'expression d'une profonde douleur chez l'Homme). / b) description de l'inconnue (vers 2 à 5 >> volonté de fixer une apparence et de donner une impression – termes laudatifs « majestueuse » vers 2 et « fastueuse » vers 3, et donc de reproduire le choc d'un instantanée). / c) du croquis à l'instantanée (croquis = redisposer une scène saisie sur le vif. Ici, le contraste entre mouvements lents - « soulevant, balançant » vers 4 – et mouvements rapide - « passa », vers 3, « fugitive », vers 9 – mais surtout l'énoncé métaphorique « un éclair... puis la nuit ! » vers 9 sont autant d'éléments associant la fugitivité à un éblouissement instantané. II] Relation fulgurante et violence : a) la violence de l'apparition (l'observateur en vient à être paralysé - « crispé comme un extravagant » vers 6, crispation renforcée par la comparaison avec l'attitude raidie du fou). / b) les apparences (l'inconnue respire de sensualité, de finesse, comme l'en témoigne sa description >> « noble, avec sa jambe de statue » vers 5, mais elle est sombre à l'intérieur d'elle même - « douleur majestueuse » vers 2, « Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan » vers 7 - car « en deuil » vers 2). c) la rupture (dans les deux tercets la syntaxe est volontairement rompue comme au vers 9 « un éclair... puis la nuit ! » et au vers 12 « Ailleurs, bien loin d'ici ! Trop tard ! Jamais d'ailleurs ! ». Ces effets de brisure sont de deux ordres : d 'une part pour le vers 9 suggérer voir mimer verbalement la brièveté d'une intensité, vouée à l'éclipse ; et d'autre part, pour le vers 12, avec l'abondance de la modalité exclamative, une forte valeur affective. Le poète exprime ainsi sa pleine sensibilité). III] Une allégorie de la beauté : a) un Idéal féminin (cette passante est l'allégorie de la beauté moderne selon Baudelaire, qui lui donne un statut d'Idéal de la femme avec « sa jambe de statut » vers 5, renvoyant aux statues antiques dans lequel les corps étaient parfaits et relevaient d'un Idéal). / b) la relation avec l'être admiré (la relation qui s'instaure entre l'observateur initial et la femme trahit une attente, un désir déçu. L'objet idéal sitôt offert se dérobe. Il y a là comme l'épreuve d'une frustration, que le discours du poète s'applique à commenter,

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