« A une passante », Les Fleurs du Mal, Baudelaire
Cours : « A une passante », Les Fleurs du Mal, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar SofiaTOURE • 10 Octobre 2021 • Cours • 1 465 Mots (6 Pages) • 562 Vues
« A une passante », Les Fleurs du Mal, Baudelaire
Objet d’étude n°3 : La poésie du XIXème au XXIème siècle
Introduction
Le symbolisme est un mouvement littéraire apparu en France au 19ème siècle. Il a pour but de revenir à une approche plus sensible du réel. Le poète cherche un idéal poétique fondé sur le pouvoir évocateur du langage. Baudelaire, né en 1821 et mort en 1867, est un poète symboliste. Il est essentiellement connu pour son recueil Les Fleurs du Mal, publié en 1857.Le poème que nous allons étudier est « A une passante ». Il est tiré de la section tableau parisien et a été publié dans l’édition de 1861 des Fleurs du Mal. Ce sonnet a pour sujet la rencontre du poète avec une inconnue aperçue brièvement dans Paris.
Nous nous demanderons donc comment se sonnet dépeint un coup de foudre vécu par le poète.
Nous verrons que le poète commence par décrire la femme qu’il rencontre, puis qu’il évoque sa stupeur avant d’entamer une plainte élégiaque.
Plan détaillé
- Description de la femme
- Evocation du contexte spatio-temporel
- Description de la passante
- La stupeur du poète
- La sidération
- La syllepse de la boisson
- Le regard
- La plainte élégiaque
- Allocution
- Allégorie de la beauté poétique inaccessible
- Constat d’échec
Conclusion
Dans ce sonnet, Baudelaire évoque à la fois un coup de foudre qui s’est produit dans la rue tout en rendant possible une seconde lecture allégorique sur un idéal qu’il entrevoit sans jamais s’y installer définitivement. Ce thème de l’inspiration qui s’échappe, s’enfuie, est aussi repris dans « Le Fou et la Vénus » avec la métaphore de la femme statue.
Développement
I- La Description de la femme
a) Evocation du contexte spatio-temporel
- V1
- « Rue assourdissante »
- Les gens et les activités humaines font du bruit
- Métonymie + hyperbole
- Déshumanise, montre que dans ce contexte toute autre présence humaine que la passante est négligeable
- « Moi »
- On parle bien du poète
🡪 Contexte : A Paris en plein jour, contexte citadin et bruyant, mais comme si le poète était seul avec la passante
b) Description de la passante
- V2
- « Longue, mince, en grand deuil,… »
- Enumération, les adjectifs sont placés avant le sujet
- Créé un effet d’attente
- « En grand deuil »
- Champs lexical du deuil
- Sens physique et morale : habillée en noir, caractère triste et mélancolique
- « Douleur majestueuse »
- Périphrase de la femme à effet d’oxymore
- Décalage de la caractérisation
- Ici, c’est la femme qui est majestueuse et non la douleur
- Champs lexical de la richesse (majesté)
- V3
- « main fastueuse »
- Champs lexical du luxe, de la richesse (faste)
- Décalage de la caractérisation
- V4
- « Soulevant, balançant »
- En action, passage à une description en mouvement
- « Feston »
- Désigne un motif floral mais aussi les couronnes de fleur sculptées en pierre en architecture
- Début de la métaphore de la statue
- V5
- « Agile et noble »
- Passage du vers 4 au vers 5 par un enjambement
- Le vers mime le mouvement de la femme
- Caractérisation de la passante comme élégante
- Champs lexical de la richesse et de la noblesse
- « Jambe de statue »
- Poursuite de la métaphore de la statue
II- La stupeur du poète
a) La Sidération
- V6
- « Crispé comme un extravagant »
- Opposition entre le mouvement de la passante et l’immobilité du poète
- Attitude extravagante, anormale
- Coup de foudre
b) La syllepse de la boisson
- V6
- « Moi je buvais »
- Sens littéral : boisson (café)
- V7
- « Dans son œil »
- Métaphore
- Double boisson, syllepse (association du sens concret et du sens figuré)
c) Le regard
- V7
- « Son œil »
- Synecdote (regard)
- Croisement des regards
- Insiste sur l’importance du regard
- « Ciel livide ou germe l’ouragan »
- Périphrase de l’œil et métaphore
- « Ciel »
- Connotation d’immensité qui s’oppose à la petite taille de l’œil
- La passante est présentée comme un univers à part entière, univers à explorer et à conquérir
- Montre l’importance de la femme par rapport à l’univers, la femme devient le ciel de son amant
- « Livide »
- Pâleur, tristesse, revient au deuil (regard rempli de larmes)
- « Ouragan »
- Force de toutes les passions contenues dans ce regard
- V8
- « La douleur qui fascine et le plaisir qui tue »
- Présent de vérité générale
- Paradoxe
- Plaisir amoureux qui fait renaître
- V9
- « Un éclair, puis la nuit ! »
- Mise en abyme de tout le texte.
- Eclair = rencontre, Nuit = disparition
III- La plainte élégiaque
a) L’allocution
- V9
- « fugitive beauté »
- Allocution (s’adresse à quelqu’un qui n’est pas là)
- Changement de situation d’énonciation
b) Allégorie de la beauté poétique inaccessible
- V10
- « Dont le regard… »
- Retour au thème du regard
- « Renaître »
- Mort suivie d’une renaissance (Reviens au vers 8)
- V11
- « Ne te verrais-je plus que dans l’éternité ? »
- Question rhétorique aveu d’échec
- 2 sens
- Femme : se revoir après la mort ?
- Beauté artistique : Idéal après la mort ?
- V12
- « Ailleurs, bien loin d’ici ! Trop tard ! Ne jamais peut être ! »
- Evoque la possibilité d’une autre rencontre, mais de plus en plus désespérée
c) Constat d’échec
- V13
- « Car j’ignore ou tu fuis, tu ne sais où je vais »
- Effet de parallélisme et d’antithèse : J’ignore/ tu ne sais, ou tu fuis/ou je vais
- Opposition de je et tu
- V14
- « O toi que j’eusse aimée, o toi qui le savais »
- Alexandrin construit par le parallélisme
- « O »
- Lyrisme
- « aimée »
- Première évocation directe de l’amour
- Effet de chute caractéristique de la fin d’un sonnet
- « Toi qui le savais »
- La passante a compris mais n’a pas réagi
- Reste une hypothèse
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