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Fleurs du mal - Baudelaire

Commentaire de texte : Fleurs du mal - Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Juin 2016  •  Commentaire de texte  •  4 772 Mots (20 Pages)  •  6 144 Vues

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Analyse « Le voyage »

Le poème « Le Voyage » extrait de la section « La Mort » décrit l’inutilité de l’évasion face au désespoir humain. Certains hommes partent pour fuir leur passé ou leur quotidien ou pour oublier un amour déçu (« Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, le cœur gros de rancune et de désirs amers» (Vers 5,6), « Les uns joyeux de fuir une patrie infâme ; d’autres, l’horreur de leurs berceaux » (Vers9, 10). D’autres partiront pour s’ouvrir vers d’autres horizons ou parce qu’ils éprouvent un besoin de liberté.(« Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent pour partir »(Vers 17), « Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues »(Vers 21). Mais la déception attend le voyageur. («Amour...gloire... bonheur ! Enfer c’est un écueil ! » (Vers 36)) Baudelaire nous rappelle que le voyage n’empêche pas l’ennui («Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! « (Vers 111) « Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui ! »(Vers 114)) et ne nous permettra pas d’échapper à notre destinée qui est la mort certaine et qui souvent hante l’auteur (« Ô Mort, vieux capitaine il est temps levons l’ancre ! »(Vers 139)). A tel point qu’à la fin de l’œuvre le poète nous fait ressentir l’espoir qu’il met dans l’au-delà. (« Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! » (Vers 143).

Ici Charles Baudelaire démontre la vanité du voyage. Il conclut son recueil Les fleurs du mal par le thème de la mort, le voyage suprême. Ce poème, Le voyage, a été écrit en 1859.

Il résume ses thèmes essentiels et achèvent l'oeuvre sur une promesse (mort : promesse de l'âme). Dans ce poème, nous nous intéresserons à la tentative de l'homme d'échapper au temps puis nous verrons comment la mort apparaît comme l'ultime échappatoire du temps, de l'ennui.

 

            1). Tentative d'échapper au spleen, au temps.

 

Le voyage terrestre est source de désenchantement et de déception. Les deux métaphores du monde : « un oasis d'horreur dans un désert d'ennui » révèle que l'horreur devient, pour échapper à l'ennui le refuge vers lequel nous tendons.

La métaphore du temps infâme (un gladiateur que l'on fuit) marque le combat inégal entre le temps et les hommes. De plus, Baudelaire par le biais de la personnification du temps, lui associe une dimension humaine. Le temps est présenté comme un « ennemi ». Pour échapper à l'ennui, il faut agir : « partir » ou bien « rester ». Le terme « enfin » résonne ici comme un signe d'espoir. La défaite de l'homme est le signe d'un nouveau départ. C'est un paradoxe.

 

           

2). Echec de la fuite.

 

L'investigation : « hélas ! » montre bien que tous les efforts ne servent à rien, sont vains. Il est impossible de se délivrer de l'ennui, et du temps. Thème du temps que l'on peut retrouver dans l'Horloge. Le temps est le principal ennemi du poète.

  

            1). L'échappatoire comme libérateur.

 

L'emploi du futur : « embarquerons » exprime ici l'allégresse. De plus, l'emploi du pronom personnel sujet pluriel : « nous » marque l'interpellation direct de Baudelaire à son lecteur. Il invite son lecteur dans son voyage, un voyage poétique. Ici, ce fruit va permettre l'oublie de tous les maux terrestres à l'origine du spleen. Face à l'ennui, l'homme est curieux de découverte, de nouveau. La curiosité est ainsi l'ultime explication de la mort, mort qui annonce le renouveau : il faut tenter l'aventure.

 

            2). Mort, curiosité nouvelle.

 

Baudelaire, à travers le choix de la « Chine », terre qui à l'époque évoque l'infini géographique et qui va attirer la curiosité de son lecteur. L'interpellation de la mort, qui est une allégorie de la mort : « Ô mort ! » introduit le thème du mystère, le mystère de la mort. L'antithèse de la voix des sirènes : « charmantes », « funèbres » renforce ce sentiment mystérieux, mais attirant : c'est cette fascination qui attire les hommes.

 

‘’Le voyage’’ est donc divisé en huit parties, procédé que Baudelaire avait utilisé aussi dans ‘’Les petites vieilles’’, poème publié en septembre 1859, mais sans coupure au milieu des vers. C’est un poème en quatrains d’alexandrins à rimes croisées. Il contraste ainsi avec les cinq sonnets qui le précèdent .

Première partie : Le poème débute par un merveilleux andante où est évoquée la naissance du goût des voyages chez l’enfant, du fait d’une fascination qui avait bien été celle de Baudelaire lui-même : «Glorifier le culte des images, ma grande, mon unique, ma primitive passion», écrivit-il dans ‘’Fusées’’. Mais l’élan du désir de découvert du monde du vers 3 est aussitôt contredit par la restriction du vers 4, ce double mouvement annonçant bien celui qui est imprimé à l’ensemble du poème.

Puis, à la strophe 2, Baudelaire évoque le départ de voyageurs. Ils ont «le cerveau plein de flamme» (vers 5), c’est-à-dire d’enthousiasme, d’exaltation, mais ils ressentent aussi de l’amertume (vers 6). L’idée exprimée avec une extraordinaire densité dans le vers 8, «Berçant notre infini sur le fini des mers», est paradoxale.

Baudelaire dessine ensuite différents types de voyageurs, mentionne les raisons qui peuvent les pousser.

Deuxième partie : Par ce «Nous» du début, qui inclut tous les êtres humains, Baudelaire montre l’instabilité de chacun (la «valse» et les «bonds» de «la toupie» et de «la boule»), qui est animé par, ce qu’on découvre au-delà de l’enjambement des vers 26-27), «la Curiosité» qui le jette en avant, en des aventures périlleuses. La belle image de l’«Ange cruel qui fouette des soleils» sur laquelle aboutit la strophe paraît cependant, par sa dimension cosmique, tout à fait démesurée par rapport au comparé, la pauvre petite curiosité de l’être humain.

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