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Les Aveugles, Extrait Des " fleurs Du Mal ", Baudelaire

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Par   •  20 Décembre 2014  •  1 554 Mots (7 Pages)  •  2 621 Vues

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Sujet : commentaire composé du poème “Les aveugles” extrait des

Fleurs du Mal

De Ch. Baudelaire (1821-1867)

Au XIXe siècle, la poésie symboliste marque un tournant dans l'histoire de la poésie française. Ch. Baudelaire appartient à ce mouvement symboliste. C'est un grand poète, connu pour sa vie de bohème. Auteur tourmenté, il a publié de son vivant une seule Oeuvre Les Fleurs du Mal. C'est dans cette mouvance, qu'il convient de situer les Aveugles (1857), un poème extrait de ce célèbre recueil. Le texte proposé, se présente sous la forme d'un sonnet, de forme classique avec deux quatrains et deux tercets, est écrit dans le courant romantique, tout en n'étant pas propre au genre de l'époque. Le poète évoque son état d'esprit dans chacun de ses poèmes, et ici il le fait dans le dernier tercet. Il aborde la tragédie de l'existence des aveugles et fait une comparaison avec la psychologie de l'homme. Baudelaire finit ce poème par une méditation sur lui-même.

En quoi cette vision tragique de l’aveugle donne lieu à une comparaison avec l’homme et sa nature, et par la suite, sur une méditation sur Baudelaire ?

Nous allons, tout d'abord, décrire cette vision tragique et cruelle de l'aveugle. Puis nous expliquerons en quoi ce poème est une comparaison à l'homme. Enfin nous montrerons que Baudelaire médite sur lui même à la fin du poème.

Tout d'abord, dans ce sonnet, comme l'annonce le titre, Baudelaire nous parle des aveugles. Mais leur description est surprenante, paradoxale dans ce sens qu'il va à l'encontre de l'opinion courante. L'auteur semble insensible au malheur des aveugles. Il les décrit avec des adjectifs péjoratifs qui ne laissent, à priori, transparaître aucune compassion : “vraiment affreux”, “ridicules”, “terribles”. L'adjectif “affreux”, à la fin du premier vers, est renforcé par l'adverbe “vraiment” et l'allitération en “r” que l'on retrouve dans les vers 2 et 3 :”vraiment affreux ! Pareils aux mannequins, vaguement ridicules ; terribles (...)”. Cette façon d'attirer l'attention est d'autant plus surprenante que le poème commence par le verbe “contempler”: “Contemple-les, mon âme”. Ce verbe amène le lecteur à attendre quelque chose de beau, d'admirable. L'antithèse “contemple” et “affreux” met en avant, par l'effet de contraste, l'adjectif “affreux”.

Ensuite, l'auteur s'étend sur quelques caractéristiques des aveugles. Il parle de leur démarche hésitante “comme les somnambules”, qui prête à rire “vaguement ridicules”. On comprend ainsi sa référence aux “mannequins” dans le vers 2. Baudelaire les compare à des statues articulées que l'on trouve dans les ateliers d'artiste et dont les mouvements sont saccadés. Cela est souligné par le rythme syncopé des trois premiers vers du premier quatrain : “Contemple-les, mon âme, ils sont vraiment affreux ! Pareils aux mannequins ; vaguement ridicules ; Terribles, singuliers comme les somnambules ;”. Puis Baudelaire fait référence à un élément essentiel dans le poème : le regard des aveugles. De fait, on relève le champ lexical de la vue dans ce sonnet : “globes ténébreux”, “yeux”, “regardaient”, “le noir”, “vois !”. Le substantif “leurs yeux” est mis en relief par sa place au début du vers 5.

Baudelaire nous présente, dans ce sonnet, une description paradoxale des aveugles. Néanmoins, cette approche ne découle pas d'une cruauté gratuite. Le lecteur comprend, dans les vers suivants, que les aveugles prennent une dimension symbolique.

Puis, Baudelaire, met l'accent sur la dimension symbolique dans sa description des aveugles, et s'attache à mettre en évidence ce qu'ils ont en commun : une démarche “disloquée” et le regard levé vers le ciel. L'article défini du titre, Les aveugles, renvoie aux aveugles vus dans leur généralité. Toute la compréhension du poème se concentre sur la manière qu'ont les aveugles de diriger leur regard vers le ciel. Ainsi, on observe que cette spécificité est mise au premier plan par le renvoi de “au ciel”, dans le septième vers : “restent levés, au ciel ;”. Ce renvoi, au milieu du sonnet, vers 7, souligne l'effet d'élévation du regard des aveugles. Cependant, dans le dernier vers du poème : “Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ? ”, le lecteur est convié à une relecture symbolique du sonnet. Il faut souligner l'emploi de la majuscule à “Ciel” dans le vers 14, alors que “ciel” est en minuscule dans le vers 7. Il y a là le passage évident du matériel au spirituel. Pour Baudelaire, ce mouvement physique du visage des aveugles vers le ciel révèle, en profondeur, une quête spirituelle. La fin du quatrain nous fait franchir un pas important : elle nous fait passer de la pure description physique des aveugles à l’interprétation

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