Vielle chanson du jeune temps de Victor Hugo
Commentaire de texte : Vielle chanson du jeune temps de Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maximina • 16 Mai 2018 • Commentaire de texte • 2 188 Mots (9 Pages) • 4 040 Vues
Vieille chanson du jeune temps
Victor Hugo - Les Contemplations - 1856
Introduction
Victor Hugo (1802 - 1885)
En 1821 il fonde avec ses frères Le conservateur Littéraire qui le fait reconnaître des milieux littéraires. Ses premiers succès poétiques lui viennent avec « Odes » en 1822. Après la mort de sa fille, il se tait, semblant préférer à la littérature une carrière politique. Le coup d'état de Napoléon Bonaparte le contraint à la fuite dans les îles anglo-normandes. Son exil nourrit l'ardeur de son inspiration, il écrit Les châtiments, Les contemplations, La légende des siècles.
Hugo fait partie du mouvement littéraire romantique.
Les contemplations sont un recueil de 158 poèmes rassemblés en 6 livres que Victor Hugo a publié en 1856. Il est considéré comme le chef-d'œuvre lyrique de cet auteur. La plupart de ces poèmes ont été écrits entre 1841 et 1855. Mais les poèmes les plus anciens de ce recueil datent de 1834. Les Contemplations sont un recueil du souvenir, de l'amour, de la joie mais aussi de la mort, du deuil.
Dans cette Vieille Chanson du jeune temps, Victor Hugo évoque une promenade dans les bois, en compagnie d'une jeune fille de vingt ans, Rose. Le poète qui n'a encore que seize ans ne saisit pas l'invitation à l'amour que lui adresse sa compagne. Et le poème s'achève sur le regret d'une occasion manquée.
Vieille Chanson du jeune temps est un poème très célèbre des contemplations. A la fois parce qu'il illustre de manière originale un thème classique, la rencontre amoureuse, et parce qu'il traduit un aspect de romantisme : rencontre d'une jeune fille dans la nature. C'est ici un lyrisme heureux, sensuel.
Les thèmes du poème sont : la nature (Rose et elle ne fait qu'un, d'ailleurs elle a le nom d'une plante), l'autodérision, la sensualité.
Ce poème est constitué de quatrains d'heptasyllabes en rimes croisées.
Ce poème est plein d'ironie.
Exemple de problématique : Quelle relation entre la poésie et la chanson ? Il s'agit de mettre en évidence le lien entre les deux et particulièrement les effets musicaux dans la poésie.
Annonce des axes
I. Un regard plein d'autodérision
1. Deux portraits contradictoires
2. Les codes amoureux
3. Une expression de regrets
II. Eloge de la nature et de la femme
1. Le registre lyrique : expression des sentiments, louanges
2. Les paysages romantiques
3. La chanson poétique
Commentaire littéraire
I. Un regard plein d'autodérision
Ce poème est un regard plein d'autodérision de Victor Hugo, l'homme mûr, sur le jeune homme encore un peu adolescent qu'il était. Ce poème est fait pour faire sourire le lecteur.
1. Deux portraits contradictoires
Le poème raconte tout simplement une histoire d'amour qui n'a pas eu lieu. Hugo dresse le portrait de deux personnages qui n'ont rien en commun et pas la maturité : Un jeune homme et une jeune femme se promènent ensemble dans un bois.
Le chiasme des deux premiers vers « Je ne songeais pas à Rose ; / Rose au bois vint avec moi ; » montre dès le début du poème la contradiction entre les deux personnages : Rose s'intéresse au narrateur, mais le narrateur ne pense pas à Rose.
Nous possédons quelques renseignements sur cette dernière : elle se nomme « Rose », sait-on dès le premier vers, elle a vingt ans (vers 14), le « bras blanc » (vers 20) et le pied « petit » (vers 27).
Rose :
Plus vieille de 4 ans que le narrateur.
Une description physique plus étendu que celle du narrateur.
- « Droite sur ses hanches » -> assurance
- « Beau bras »
- « Rose… mit… son petit pied dans l'eau pure. » -> prend du plaisir à la promenade.
- « La voyant parfois sourire »
- « Son œil semblait dire : "Après ?" » <- prouve qu'elle dans l'attente de quelque chose de la part du narrateur. Elle lui envoie des signaux.
Le narrateur :
« j'étais froid comme les marbres »
« je marchais à pas distraits » -> rêveur et non présent dans la scène, il n'est pas présent mentalement avec Rose.
« l'air morose »
« je ne vis pas… » le narrateur ne reçoit pas les messages de Rose
Le narrateur, Victor Hugo lui-même sans doute, n'a que « seize ans » (vers 13), et semble mélancolique, peu intéressé par ce qui se passe autour de lui ; il a « l'air morose » (vers 15).
Le contraste entre les deux personnages est flagrant dans les 2 vers « Moi, seize ans, et l'air morose ; / Elle, vingt ; ses yeux brillaient ». La construction parallèle de ces vers souligne l'opposition entre les personnages.
Durant toute la promenade, le narrateur parle ; il est le sujet de tous les verbes de parole : « parler » évidemment (vers 3, régit par un « nous » dans lequel, pour la seule fois du texte, Rose est intégrée ; vers 7), « dire » (vers 29).
Les propos tenus sont des banalités : « des fleurs, des arbres » (vers 7). Le vers 4 montre que les propos n'ont pas d'importance : « je ne sais plus de quoi [nous parlions]. »
Par ailleurs, le narrateur semble se déplacer sans cesse, puisqu'il est également caractérisé par des verbes de mouvement, comme « marcher » au vers 6, « suivre » au vers 30 et « sortir » au vers 34.
Le narrateur est le seul à parler et à ce discours bavard,
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