Triste Tropiques de Claude Lévi-Strauss
Commentaire de texte : Triste Tropiques de Claude Lévi-Strauss. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Keitou Abedour • 30 Janvier 2022 • Commentaire de texte • 1 507 Mots (7 Pages) • 788 Vues
Commentaire composé : Texte de Claude Lévi-Strauss [pic 1]
Tristes Tropiques (1955)
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Fondateur de la pensée structuraliste, Claude Levi Strauss est un ethnographe et sociologue français dont les multiples travaux de recherche marquèrent le domaine des sciences humaines durant la seconde moitié du XXème. Auteur de nombreux ouvrages scientifiques, il écrivit également des œuvres de dimension plus philosophique telle que Tristes Tropiques. Publié en 1955, cet ouvrage retrace les souvenirs de voyage de l'auteur tout en permettant à ce dernier d'aborder son expérience sous un aspect philosophique des recherches qu'il avait précédemment menées dans les domaines de la sociologie, de la littérature, des mythes mais aussi de la musique. Comment Levi Strauss cherche-t-il à nous faire prendre conscience de la relativité des cultures humaines en prenant pour exemple l’anthropophagie et l’anthropémie ? Dans un premier temps nous étudierons la première approche de l’auteur face à l’antrophagie, puis sa démarche scientifique, et finalement, nous analyserons le rapport d’un sociologue.
Dans ce texte, l’auteur à une première approche de l’anthropophagie plutôt négative.
D’abord, il nous décrit l’anthropophagie ainsi que ses deux formes.
En effet, l’anthropophagie est une pratique qui consiste à consommer de la chair humaine. Il s'agit d'une forme de cannibalisme qui concerne exclusivement l'espèce humaine mais qui peut se diviser en deux pratiques. Comme le précise l’auteur, il existe des pratiques purement alimentaires et les formes plus spirituelles : « on devra d’abord en dissocier les formes proprement alimentaires[…]celles qui révèlent de formes mystique, magique ou religieuse ». La première forme est une forme de cannibalisme qui agit sur le plan nutritif : « l’appétit de la chair humaine s’explique par la carence d’autre nourriture animal », quant à l’autre forme, nous comprenons qu’elle agit davantage sur le plan religieux et divinatoire : « l’ingestion d’une parcelle de corps d’un ascendant ou fragment d’un cadavre ennemi pour permettre l’incorporation ou encore la neutralisation de son pouvoir ». Avec cette citation, nous comprenons que les mœurs des Amérindiens sont basées en grande partie sur la spiritualité, ce qui peut déranger ou étonner les occidentaux, n’ayant pas forcément connaissances de mythes sur la réincarnation par exemple.
Ces mœurs sont d’ailleurs jugées barbares par les occidentaux, et par Lévi-Strauss.
Nous comprenons, dès les premières lignes, la position de l’auteur. Il donne un jugement, dès la troisième ligne, sur l’anthropophagie :« de toutes les pratiques sauvages, est sans doute celle qui nous inspire le plus d’horreur et dégout ». Cette expression montre que, a priori, l’auteur ne cautionne pas cette pratique. Il insistera d’ailleurs sur l’horreur de cette acte avec un champ lexical de la cruauté très présent tout au long du texte qui a pour objectif de choquer le lecteur : « horreur », « dégout », « chair humaine », « cadavre », « matière organique pulvérisée », « défunt » etc…L’auteur insiste sur l’aspect répugnant mais également non éthique de cette pratique. En effet, pour un occidental, il n’est pas moral de manger ses ancêtres et Lévi-Strauss, lors de ce premier paragraphe, se met dans la peau d’un occidental devant une coutume étrangère et se permet d’avoir une première réaction assez critique, avant de nous expliquer cette tradition, toujours avec un regard assez péjoratif.
Lévi-Strauss s’intéresse à la culture également avec un avis plus neutre, externe et surtout scientifique.
En effet, le scientifique né de Lévi-Strauss a su, notamment dans le deuxième paragraphe, prendre du recul sur l’anthropophagie.
Il va tenter de comprendre cette pratique chez les Amérindiens et a quoi pourrait-elle être comparé dans un modèle civilisée. Pour cela, il va, dès le deuxième paragraphe, emmètre un argument en l’introduisant avec un modalisateur « mais surtout », qui permet au lecteur de se focaliser sur ce que va écrire l’auteur par la suite. Dans ce deuxième paragraphe, Lévi-Strauss, contrairement au premier paragraphe, va introduire des termes scientifiques, notamment le terme d’anthropémie. L’anthropémie, (mot d’ailleurs inventé par Lévi-Strauss) est un mot qu'il utilise pour stigmatiser le comportement d'une société à écarter des individus et dans cette démarche, il fait en quelque sorte le pont entre le monde occidental et le monde des Amérindiens.
L’auteur va en effet comparer et opposer l’anthropophagie et l’anthropémie.
D’abord, ces deux terme s’opposent dans leur sens : anthropophagie signifie, d’après l’auteur, le fait de manger et donc d’intégrer en soit des personnes mortes, contrairement à anthropémie, qui signifie rejeter et s’écarter d’un individu. Les sens opposés de ces mots viennent de leurs étymologie, en effet, ces termes partages le même radical « anthro-» venant du grec ἄνθρωπος / anthrôpos, être humain mais ont des suffixes totalement opposés, l’un vient de φαγία / phagía qui se rapporte à l'action de « consommer » et l’autre porte la terminaison grecque emein qui signifie vomir et donc porte l’idée du rejet. Ici, l’auteur compare deux réactions de deux sociétés différentes face à un problème qui est le même : les Amérindiens préfèrent « assimiler » le sujet, alors qu’en Europe, le système pénitencier, par exemple, préfère éloigner et écarter ces individus du groupe ce qui nous amène à une réflexion sur les groupes sociaux plus profondes voire philosophique.
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