Commentaire Claude Levis Strauss

Commentaire

L’ethnocentrisme c'est rejeter les autres en considérant les siens comme référence.Claude Lévi-Strauss , philosophe du XXème siècle nous livre en 1952 dans « L’ethnocentrisme » , essai philosophique, issu de Race et histoire, une critique de la thèse racialiste de Joseph Arthur de Gobineau. Ce livre a été écrit au lendemain de la seconde guerre mondiale dans un contexte de décolonisation,

Nous allons étudier comment il rend son argumentation contre l’intolérance culturelle particulièrement efficace.

Dans un premier temps nous verrons que l'argumentation est solidement construite puis nous verrons qu'elle condamne l’attitude des hommes confrontés aux cultures différentes.

Le passage est rigoureusement organisé en trois paragraphes qui lui donne de la structure et du rythme. L'auteur utilise des connecteurs logiques comme sans doute, ainsi,or, mais... pour lier les idées et les rendre plus claires.

L'auteur consacre le premier paragraphe à sa thèse , la diversité culturelle est naturelle : « Il semble que la diversité culturelle soit rarement apparue aux hommes pour ce qu'elle est : un phénomène naturel ». Il décrit ensuite les conséquences de la non considération  des différences de cultures comme le rejet des mœurs des autres. Enfin il revient sur la définition première de la barbarie  «  le barbare c 'est d'abord l homme qui croit à la barbarie. »

Les arguments et les exemples sont soigneusement développés . Il cite des phrases prononcées couramment par les Hommes pour justifier leurs jugements d'exclusion « Habitudes de sauvages », « cela n’est pas de chez nous », « on ne devrait pas permettre cela »,

En outre ,il prend la défense des autres et boucle avec sa thèse de la normalité de la différence culturelle. Il compare les autres avec des oiseaux. On ne les comprend pas mais on ne les rejette pas :« il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l’inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui veut dire « de la forêt ».

Nous venons de voir que l'argumentation de Claude Lévi-Strauss est structurée et permet d'appuyer sa condamnation  de la thèse racialiste

Claude Lévi-Strauss condamne l'attitude des hommes confrontés aux cultures différentes et leur caractère intolérant.

Toutefois même si l'auteur critique l'attitude des hommes il explique que le rejet des cultures des autres est naturelle et s'analyse psychologiquement par la peur de l'inconnue: « L'attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides (…) dans une situation inattendue ».

Néanmoins il utilise des mots forts comme: «répudier» pour exprimer son désaccord: il qualifie les réactions des hommes de  « grossières» car ils ressentent des émotions disproportionnées : « frisson , répulsion » face aux cultures étrangères.

Finalement il donne une nouvelle définition du mot barbare afin de faire comprendre aux gens que la barbarie n'est pas ce qu'ils croient :«  Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie. »

Pour conclure je dirai que l'auteur utilise une argumentation  efficace au service de sa condamnation de l’intolérance culturelle . Cette intolérance très ancienne :«  l'attitude la plus ancienne et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides … »  existe depuis la découverte des nouveaux mondes. Trois siècles avant lui Montaigne dans ses essais écrivait :« ... sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage».

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