CORPUS Journal de bord de Colomb, Essais de Montaigne, Tristes Tropiques de Lévi-Strauss
Commentaire de texte : CORPUS Journal de bord de Colomb, Essais de Montaigne, Tristes Tropiques de Lévi-Strauss. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nailatrema • 23 Mai 2019 • Commentaire de texte • 612 Mots (3 Pages) • 913 Vues
Nous avons ici affaire à un corpus de 3 textes portant tous sur la découverte du Nouveau Monde en Amérique : un du XVe tiré du Journal de Bord de Christophe Colomb, un extrait des Essais de Montaigne du XVIe et un extrait de Tristes Tropiques de Claude Lévi-Strauss datant du XXe siècle. Quel regard le voyageur porte-t-il sur le monde qu'il découvre ou cherche à découvrir ?
Tout d’abord, on peut remarquer que certains voyageurs portent un regard intrigué sur le monde qu'ils découvrent ou cherchent à découvrir. C'est le cas de Christophe Colomb qui relate ses impressions lors de sa première approche avec ce peuple jusqu'alors inconnu. Il trouve au peuple des qualités physiques essentiellement puisqu'il les complimente, comme le montre l'adverbe d'intensité «très» (l.14) suivi à trois reprises de qualifications mélioratives : « bien faits »(l.14), « beaux » (l.14), « avenants » (l.14). L'éloge de leur beauté continue dans la comparaison de la chevelure des amérindiens à un tissus de qualité : « des cheveux quasi aussi gros que de la soie » (l.15). Aussi, l’anaphore du terme « d'autres » (l. 19, 21, 22) et la répétition de « certains » (l.17, 20, 21) donne un effet d'additions et de confusion, comme si l'auteur n'était pas soucieux de la qualité de ses phrases mais avait plutôt pour but de ne manquer aucun détail de ce qu'il admire. Dans le texte de Strauss, on distingue plutôt une volonté de découvrir un monde qui n'est plus. La gradation « non encore gâché, contaminé et maudit » (l.2) montre qu'il met le passé du territoire sur un piédestal au détriment de l'actuel, tant qu'il est « désespéré » (l.24) Cependant à la fin du texte, l'auteur avoue qu'il pourrait ne pas se rendre compte de la beauté de certaines choses semble se rendre compte qu'il devrait profiter de ce qui s'offre à lui et qui risque de disparaître : « un autre voyageur […] pleurera la disparition de ce que j'aurais pu voir et qui m'a échappé » (l.24/25). Il nous est donc possible d'affirmer que la découverte de ce nouveau monde suscite une certaine curiosité chez les voyageurs.
Enfin, on peut remarquer que le regard de certains voyageurs est plutôt condescendant. En effet, dans le texte de Montaigne, il prend la parole aux noms des Espagnols ayant voyagé vers le Nouveau Monde comme nous le montre l’emploi de la troisième personne du pluriel : «ils étaient des gens paisibles» (l.104), «les Espagnols» (l. 38/39), «aucuns Espagnols» (l.101/102), «ils leur conseillent» (l.112). Les Espagnols pensent que leur pays, et surtout de leur roi est le meilleur : «Roi de Castille, le plus grand Prince de la terre habitable». L’utilisation du superlatif indique que ces voyageurs ont une haute opinion d’eux-mêmes. Aussi, le peuple espagnol se positionne dès son arrivée comme une figure d’autorité en haut du système hiérarchique : l’utilisation du conditionnel «s’ils voulaient être tributaires» (l.108), suivi de la conséquence «ils seraient très bénignement traités» (l.108/109) montre que les Espagnols font du chantage aux amérindiens afin de pouvoir obtenir ce qu’ils veulent. De son côté, Christophe Colomb trouve le peuple amérindien peu instruit sur les méthodes européennes ainsi qu’en témoigne la forme emphatique «par
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