Littérature d'idées
Dissertation : Littérature d'idées. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CYRIELLE.MOIROD • 14 Décembre 2021 • Dissertation • 1 941 Mots (8 Pages) • 411 Vues
DISSERTATION :
Depuis des siècles, les écrivains cherchent à instruire leurs lecteurs par le biais de leurs œuvres. Cette volonté didactique s'affirme particulièrement au siècle des Lumières, époque à laquelle la diffusion du savoir apparaît comme primordiale donnant naissance ainsi à la littérature d’idées. Cependant, pour transmettre leurs idées, certains écrivains préfèrent utiliser des personnages et des situations imaginaires, ayant ainsi recours à la fiction. Cela nous amène à nous intéresser aux raisons de ce choix et donc si l’imaginaire est le seul moyen et surtout le meilleur moyen pour faire réfléchir un lecteur sur les Hommes et leurs comportements. Ainsi nous nous demanderons comment la littérature d’idées permet au lecteur de faire évoluer sa vision du monde et surtout par quels moyens. Tout d’abord nous nous attacherons à l’emploi de l’argumentation indirecte, puis dans un second temps à l’argumentation directe.
Tout d’abord, nous allons voir que les auteures utilisent, à travers leurs œuvres, l'argumentation indirecte pour faire réfléchir le lecteur. En effet, que ce soit à propos de défauts ou des comportements humains, les auteurs de cette période préfèrent faire passer leur pensée par l'intermédiaire d'une fiction, à travers un narrateur et des personnages à qui ils font jouer le rôle de porte-parole. Ainsi l’auteur fait donc passer ses idées implicitement.
En premier lieu, l’argumentation indirecte peut-être utilisée pour dénoncer l’orgueil et la vanité humaine, soit un défaut humain très présent notamment chez la cour du roi. C’est le cas du célèbre fabuliste Jean de la Fontaine qui dans de nombreuses fables dénonce la prétention de certains. En effet, on retrouve dans la fable Le Héron une critique de l'exigence de son personnage. A travers la description physique rendant presque majestueux l’oiseau et la description psychologique du personnage montrant un animal imbu de lui-même et très orgueilleux Jean de la Fontaine fait ressortir les défauts humains. En effet à travers sa morale implicite et donc indirecte il montre et surtout dénonce que l’Homme ne sait se contenter, veut toujours plus au péril de tout perdre. Cette idée est d'autant plus renforcée que le Héron connaît une fin déplaisante où il se retrouve avec moins que rien en guise de repas.
Cependant, il ne s’agit pas de l’unique fable où l'auteur dénonce les vices humains. En effet, on retrouve dans Les deux coqs une nouvelle critique de l’arrogance humaine faite par le fabuliste. En effet, dans cette fable, La Fontaine utilise un volatile commun : le coq, symbole de la séduction extravertie et de l’orgueil pour faire passer son message. En effet, cette fable est une réécriture de la Guerre de Troie. L'intrigue repose sur la bataille de deux coqs qui souhaitent séduire une poule. Cette guerre se termine sur la défaite de l'un des deux coqs. Le perdant veut affronter une nouvelle fois son rival mais ce dernier, étant allé crier victoire sur tous les toits, s'est fait enlever par un vautour. Ainsi la fable s’organise bien comme un récit servant la thèse de la morale : l’orgueil et le manque de prudence conduisent à la perte. En utilisant des caractères interchangeables, il nous montre que tout le monde peut être victime de ce trait de caractère.
Enfin, Jean de la Fontaine dénonce de nouveau cette supériorité que s’accorde certains par rapport aux autres dans une 3ème de ces fables, La tortue et les deux canards. En effet, dans cette fable, une tortue souhaite voyager et voir du pays, ainsi, deux canards se portent volontaires pour l’aider dans son périple. Elle s’accroche ainsi à un bâton porté par les deux oiseaux. Cependant, dans sa vanité, la tortue proclame qu’elle est la reine et va donc malencontreusement lâcher le bâton et s’écraser au sol. Ainsi, La Fontaine signe donc ici un récit particulièrement réjouissant, qui met en évidence la démesure et l’orgueil d’un animal qui oublie sa véritable condition et qui en sera puni vertement.
Ce n’est pas néanmoins le seul défaut qui est critiqué par l’argumentation indirecte, en effet, certains auteurs dénoncent aussi les injustices de la société et notamment le comportement des nobles en une critique sociale très juste. Ainsi on retrouve, une nouvelle fois dans les Fables de la Fontaine, une attaque de ce genre. C’est en effet le cas dans la fable Les obsèques de la lionne, où, le roi lion a invité tous les animaux à honorer les obsèques de sa femme. Cependant un certain Cerf, contrairement à tous les autres animaux n’éprouve aucune tristesse si ce n’est de la joie face à cette nouvelle, car la défunte reine avait enlevé ses fils. Le roi s’en aperçut et voulut tuer l’animal mais ce dernier se cacha derrière une excuse et le lion lui laissa la vie sauve. Ainsi à travers sa fable à la morale implicite, Jean de la Fontaine s’inspire de la cour du roi Louis XIV pour dénoncer l'hypocrisie des courtisans en une satire de la cour et du roi.
Cependant le Fabuliste Jean de la Fontaine n’est pas le seul auteur à dénoncer l’attitude des nobles. En effet l’écrivain et philosophe Voltaire dans son œuvre Candide fait à son tour une critique de la société. Ainsi, Candide ou l'Optimisme, conte philosophique de Volatire paru en 1759, parle d’un voyage, une entrée dans le monde, une nostalgie de l'insouciance, une réflexion sur le bien et le mal, et surtout une satire de la société de l’époque à travers l’argumentation indirecte qu’emploie l’auteur. En effet, dans l'œuvre de l’auteur, Candide, un jeune garçon naïf et très optimiste va chercher les traces de sa dulcinée Cunégonde avec l’aide de Pangloss. Ainsi Voltaire critique le manque d’ouvertures d’esprit des nobles qui pense être les plus heureux dans leur château malgré leur vision très étroite du monde. Évidemment, la morale est implicite afin d’éviter de subir la censure très présente au siècle des lumières.
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