Lettres Persanes, Montesquieu, 1721
Fiche : Lettres Persanes, Montesquieu, 1721. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Janys276 • 8 Mars 2021 • Fiche • 1 045 Mots (5 Pages) • 607 Vues
Lettres Persanes, Montesquieu, 1721
Intro :
La lettre 161 est la dernière lettre des Lettres persanes, roman épistolaire écrit par Montesquieu au XVIIIème siècle. Elle est signée par Roxane, favorite du sultan Usbek. Cette dernière a été surprise dans les bras de son amant qui a été tué. Elle décide de mourir, à son tour, en s’empoisonnant. Malgré l’approche imminente de la mort, elle se révolte contre la tyrannie de son maître et défend sa liberté. Pour cela, nous étudierons dans un premier mouvement l’aveu de la tromperie de la ligne 1 à 8 et la lettre d’une femme libre de la ligne 8 à 20.
I) L'aveu de la tromperie
- L'extrait débute par oui donc aveu de la tromperie
- Héroïne provocatrice, qui montre à quel point elle a fait preuve d’habileté et de manipulation (ligne 1&2) « je t’ai trompé ; j’ai séduit tes eunuques ; je me suis jouée de ta jalousie ; et j’ai su de ton affreux sérail faire un lieu de délices et de plaisirs. » rythme quaternaire [pic 1][pic 2]
- Le champ lexical de la supercherie qui montre la provocation : « trompé », « séduit », « jouée de »
- Pronom personnel « je » dans 4 phrases qui montre la supériorité de Roxanne qui est à l'origine de chaque action
- Antiphrase : qui montre l’ingéniosité du personnage féminin qui est parvenu à métamorphoser le harem d’un tyran en un endroit agréable : « affreux sérail / lieu de délices et de plaisirs »
- l3 qui montre que le sort de Roxanne est scellé : par du présent à futur proche, « Je vais mourir »
- En choisissant l'instant de sa mort, elle défie Usbek, visible grâce à l’allitération en V qui appuie la détermination de Roxanne : « vais / va / veines »
- Périphrase pour expliquer la mort de son amant qui est la raison de son suicide : «le seul homme qui me retenait à la vie » l3&4
- Modalité interrogative montre que sans lui sa vie n'a plus de sens : « car que ferais-je ici »
- Elle évoque son propre décès via une métaphore poétique : « mon ombre s'envole » [pic 3]
- Elle annonce également à Usbek qu'elle a tuer les meurtriers responsable du meurtre de son amant grâce à un euphémisme : «je viens d’envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges, qui ont répandu le plus beau sang du monde. » (l 4-5)
- question rhétorique pour dévoilé l'aveuglement d'Usbek : « Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule pour m’imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ? » (l 6-7)
- Humilie Usbek en lui disant « tu te permets tout » (l 7)
II/ La lettre d’une femme libre (l 8 à 20)
- « Non » l8 montre le cri d'une femme refusant la soumission à un homme et affirme sa liberté
- Basculement du discours de Roxanne grâce à la conjonction de coordination « mais » accompagné du point virgule, « j’ai pu vivre dans la servitude ; mais j’ai toujours été libre » (l 8)
- Verbe d'action : « réformer » (l 8) dessine le portrait d'une femme intelligente, ingénieuse et qui a changé les règles du sérail, lieu politique et religieux.
- L9, elle explique et met l'accent sur la comédie qu'elle a joué à Usbek en faisant de ce personnage le sujet des deux propositions principales des lignes 9 et 13 : « Tu devais », « Tu étais étonné »
- elle montre sa fidélité feinte grâce au verbe « paraître » utilisé plusieurs fois : « je me suis abaissée jusqu’à te paraître fidèle », « ce que j’aurais dû faire paraître » (l 9-10)
- adverbe : « lâchement », elle se sent méprisable vis à vis de tous les moments de mensonges qu'elle a passé avec.
- La modalité négative totale indique qu’il a été littéralement aveuglé, convaincu de posséder Roxane alors qu’elle n’a ressenti que du mépris : « tu étais étonné de ne point trouver en moi les transports de l’amour » (l 13
- Hyperbole « la violence de la haine » (l 14) Elle désire lui montrer qu’elle l’a manipulé.
- Ironie pour montrer la jubilation de la manipulation :« Nous étions tous deux heureux ». (l 15-16), elle se moque de la naïveté d'Usbek
- Inversion des pronoms personnels pour accentuer sa puissance : « tu » et « je »
- Cette dernière lettre est l’occasion de faire éclater la vérité, de montrer que, malgré la soumission physique, la liberté intellectuelle de Roxane n’a jamais été mise à mal.
- Dernière pique : « « Serait-il possible qu’après t’avoir accablé de douleurs, je te forçasse encore d’admirer mon courage ? » (l 17-18)
- « Serait-il possible qu’après t’avoir accablé de douleurs, je te forçasse encore d’admirer mon courage ? » (l 17-18)
- Verbe de soumission « forcer » pour renverser les rôles
- En se donnant la mort, elle empêche Usbek de se venger, elle le prive de son pouvoir tyrannique.
- L’allitération en M rend audible un murmure : « le poison me consume, ma force m‘abandonne ; la plume me tombe des mains ; je sens affaiblir jusqu’à ma haine ; je me meurs. » (l 18-19)
- Même si sa mort est tragique, elle apparaît comme un accomplissement, comme une ultime victoire du personnage féminin
Conclusion
La question des femmes et de la différence des sexes est un sujet qui a fortement intéressé Montesquieu. Philosophe des Lumières, il choisit de mettre à l’honneur Roxane dans l’excipit de son roman. Grâce à elle, il dénonce l’hypocrisie, les préjugés et l’abus de pouvoir des Hommes de son temps.
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