Les petites vieilles, Baudelaire
Commentaire de texte : Les petites vieilles, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LOUISE.BOURGEOIS • 6 Mai 2018 • Commentaire de texte • 892 Mots (4 Pages) • 16 070 Vues
Les petites vieilles, Charles Baudelaire
Introduction
Auteur : Charles Baudelaire est un auteur du 19ème siècle, né en 1821 et mort en 1867. Il a longtemps mené un vie dissipée, de bohème, et a beaucoup voyagé pendant sa jeunesse. Il devient plus tard critique d'art mais laisse tomber sa carrière car il abuse des drogues.
Oeuvre : C'est en 1857 qu'il publie Les Fleurs du Mal, recueil qui raconte sa descente aux enfers et ses désillusions. La section "Tableaux Parisiens" constituée de 18 poèmes lui permet de se libérer du spleen et de s'intéresser aux autres. Ce thème nouveau et moderne est à contre-courant du mouvement romantique, ce qui lui vaut pas mal de critiques. Dans cette section, Baudelaire montre et décrit la détresse morale et physique des personnes qui l'entourent mais aussi ses échecs et la solitude qu'il ressent.
Poème / Problématique : Dans le poème "Les petites vieilles", Baudelaire nous offre un portrait des vieilles à la fois repoussant et touchant et nous montre par un regard compatissant son dégoût de la vieillesse et sa peur de vieillir.
Lecture du poème
Annonce du plan : Baudelaire nous montre dans un premier temps des êtres aux apparences trompeuses (I), puis des êtres intemporels (II) mais surtout symboliques (III).
Lecture analytique
- Des êtres aux apparences trompeuses
A. De la décrépitude...
- des êtres singuliers, indéfinis, pas reconnus en temps que femmes, désignés par le pronom "ils"
- des "monstres", terme présent plusieurs fois dans le poème (répétition)
- des "vieilles", terme générique qui les désigne comme un ensemble
- retranche aux petites vieilles une partie de leur humanité -> "brisées" "bossues" "tordues" -> sorcière, déformation / vers 6-7 en enjambement qui allonge la déformation et insiste sur la permanence : idée de dislocation
- appartenance à l'espèce animale : "rampent" "trottent" "flanc" "animaux"
- n'appartiennent plus à l'univers des humains : "démons" "marionnettes" "pantins désarticulés"
- "se trainent" rabaissement, rapprocher les petites vieilles du sol, elles sont proches de la mort, plus proches du sol que du ciel
Transition : Laideur apparente (termes péjoratifs) que Baudelaire atténue.
B. ...à la beauté
- "même l'horreur tourne aux enchantements" B. extrait la beauté du mal
- ajoute des éléments mélioratifs: "petit sac brodé de fleurs" , insiste sur ce qui reste de leur féminité
- "yeux divins" rapport au ciel
- "êtres fragiles" redonne de l'humanité
- "Eponnine ou Laïs" sont de très belles femmes (comparaison)
- "petite fille" rapport à la jeunesse, B. leur rend un côté humain
- formule injonctive "aimons-les" -> leur donne de l'importance, leur redonne vie
- v.8 "jupons, danses, rires" il ne faut pas oublier qu'elles ont été de belles femmes, qu'elles ont existé, qu'elles ont vécu (des émotions).
Transition : B. A d'abord vu les vieilles, il les a regardées au-delà des apparences.
- Des êtres intemporels...
A. ... Inscrits dans la mort...
- la mort les marque déjà (stigmates), elles en sont proches
- elles portent des reliques : le sac à mains : "jadis, décrépit, vieilles" : vestiges
- des êtres qui se détruisent et meurent à petit feu : "rampant" : monde des enfers, mort, tombe : le mouvement horizontal comme dans une pierre tombale
- "cercueil, mise en bière"
- CL de la mort
Transition : même proches de la mort, elles retournent à une forme d'innocence
B. ...mais retournant à une forme d'innocence
- "retrécissement des membres, cercueil" : berceau, associé au monde de l'enfance, les petites vieilles (titre du poème)
- des lumières : opposition entre "luisant" et "nuit" : le cycle de la vie est associé à la lumière
- CL de la lumière : divin, reluit, pailletta, perçant, regard qui s'éclaire d'une lueur
- le poète dépasse les apparences : puits : il faut puiser en elles pour voir la beauté que leur corps ne propose plus
- associé au langage amoureux
- le poème est un blason, éloge de la femme
Transition : B. érige les petites vieilles en symboles.
- Des êtres symboliques
A. Représentatifs de tous les rejetés
- valorisation : elles représentent tous les vieux de ce monde, pronom "ils" -> tous les vieillards
- comprendre et accepter le monde et le temps qui passe, la finitude de l'être humain
- tous les marginaux qui méritent notre compassion : nous sommes les vieillards de demain
- les petites vieilles portent le secret de la vie, elles ont déjà tout vécu
Transition : malgré leur faiblesse physique, elles dégagent une grande force du fait de leur expérience de la vie.
B. Porteurs d'un message sur le temps qui passe
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