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Les formes poétiques dans les Contemplations de Victor Hugo

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Par   •  15 Décembre 2021  •  Synthèse  •  1 722 Mots (7 Pages)  •  524 Vues

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Correction du commentaire littéraire n°1 – « Dans la rue », Marceline Desbordes-Valmore

Observation du texte :

1èr quatrain :

  • Il est introduit par une indication : « la femme », qui signale que ce qui suit est son discours. Desbordes-Valmore incarne sa revendication. Ce n’est pas sa parole que l’on entend directement, c’est celle d’une femme concernée par les événements. Mais l’on devine que la poétesse épouse les sentiments de ce personnage qui parle.
  • Une seule personne qui parle, mais au nom de plusieurs, comme l’indique le premier mot du quatrain : « nous ».
  • Le poème commence sur l’idée d’absence d’argent, argent nécessaire pour les funérailles. Dénuement qui inscrit d’emblée le poème dans le registre pathétique.
  • « nos » morts : adj. Poss marque l’affectivité des femmes, l’amour qu’elles éprouvent pour les êtres qu’elles ont perdus.
  • v.2 qui suscite la surprise. Rien de surprenant à la présence du prêtre dans la rue, et en début de vers, en revanche la suite du vers, qui fait entendre particulièrement le participe présent « marquant » (en contre-rejet), le montre dans une activité vénale, intéressée. Aucune compassion, aucun réconfort. On sent ici l’indignation de la poétesse.
  • v.3 : permet de brosser un tableau sinistre, le lecteur peut s’imaginer le spectacle sordide des morts qui jonchent le sol.
  • Desbordes-Valmore choisit  de montrer les cadavres (euphémisme de « corps étendus »), expression moins choquante, pourtant suivie d’un détail horrible : la cause de leur mort : « troués par les mitrailles », (que l’on entend particulièrement grâce à la répétition du son « tr »)
  • Enjambement au vers 5 qui met en valeur le verbe « attendent » (dont le sujet est au vers précédent : « les corps étendus »), et  une énumération en rythme ternaire : Trois COD qui précisent l’attente, ultimes revendications de ces gens qui se sont révoltés.
  • V.5, l’énumération se termine sur le mot « remords », celui dont ne font pas preuve les meurtriers, signifiant leur absence de scrupules, leur légèreté.

2e quatrain : strophe qui s’intéresse aux responsables du massacre et à ceux qui l’ont accompli.

  • « Le meurtre se fait roi »: métaphore polémique qui signale un bouleversement des valeurs d’une société. L’attaque contre le pouvoir qui a envoyé l’armée est féroce, à peine déguisée. Formule choc, courte, lapidaire. Césure à l’hémistiche très marquée par le point.
  • 2e hémistiche du vers 6 montre les soldats dans une attitude désinvolte, légère, gaie (gros contraste avec la tristesse de celles qui restent). Choix du singulier pour désigner l’armée, comme s’il ne s’agissait que d’un seul homme. Attitude unique, uniforme.  choix des verbes « siffler » (connotation de gaité). « passer », peut signifier qu’il ne s’agissait ici que d’une mission parmi d’autres, et qu’on ne va pas s’éterniser.
  • V.7 : « Où va-t-il » : volonté de la part de la poétesse de susciter l’intérêt du lecteur grâce à cette vraie question. La preuve, la réponse suit, et elle surprend autant qu’elle révolte, puisqu’elle signale qu’il ne s’agissait pour eux que d’un travail : « Au trésor, toucher le prix du sang ». Elle permet des brosser le tableau d’une société cupide (chp lex argent). Comme pour le prêtre, la motivation des soldats est l’argent.
  • V.8 « Il en a bien versé ! » : formule faussement admirative à l’égard des soldats qui se sont bien acquittés de leur mission, qui évoque leur zèle à tuer.
  • Le deuxième hémistiche du vers 8 propose une synecdoque qui met en valeur la « main » qui a tué plutôt que le soldat a qui elle appartient. Effet produit : enlève l’identité du tueur réduit à sa main. Cette moitié de vers intrigue aussi le lecteur qui se demande pourquoi cette main n’est pas lasse. L’explication vient au vers suivant comme l’annoncent les deux points en fin de vers 8.
  • L’explication est une fois de plus révoltante, si le soldat n’est pas fatigué, c’est qu’il n’a pas eu à se battre contre les gens qu’il a tués. Le vers dit la facilité du massacre accompli. Vers très rythmé par les virgules qui ménagent l’horreur qui réside dans le verbe « égorgé » et sa victime, désignée ici par « le passant », ce qui dénote son innocence.

3e quatrain : strophe très pathétique qui revient sur les morts

  • v.10 : 2 X la présence de « Dieu », témoin impuissant, qui ne peut qu’accueillir les victimes. Début de strophe qui semble menaçant à l’égard de ceux qui ont perpétré le massacre. Promesse implicite d’un châtiment (divin).
  • V 10 et 11 : comparaison méliorative et pathétique des victimes qui deviennent ici des « fleurs », ce qui vient les valoriser et montrer en même temps leur fragilité, et le pp « froissées », qui suggère leur état physique. Les vers suivants développent le COD du verbe « cueillait » : « les femmes, les enfants […]/ Les hommes » l’enjambement aux vers 11 et 12 montre l’ampleur du nombre des victimes.
  • V.10 et 11 : allitération en consonnes sifflantes [f] et [v], qui fait entendre une certaine douceur, et la tendresse de l’auteure pour ces gens qui montent aux cieux (+ Choix du verbes « s’envolaient »)
  • V.12 : aposiopèse : les points de suspension marquent ici une pause, une incapacité à parler,  une émotion qui monte à la gorge, ce qui renforce l’émotion et le sentiment d’horreur.
  • V.12, à la douceur des vers précédents succèdent l’horreur de cette hyperbole « les voilà dans le sang jusqu’aux yeux ». Contraste
  • V.13 : une autre incapacité est exprimée ici, celle des âmes des morts à partir (métaphore de « l’air qui balaye »).
  • V.13 : « tant d’âmes ». Insistance sur le nombre. Desbordes Valmore n’évoque plus les corps, dans cette strophe, comme dans la première, mais les âmes.
  • Fin du quatrain sur l’idée de colère.

4e quatrain :

  • suite de la strophe précédente. Le « Elles » reprend les « âmes courroucées » (BIEN FAIRE ATTENTION AUX PRONOMS ET CHERCHER QUI ILS DESIGNENT). De nouveau est signalée l’incapacité des âmes à partir, ce qui suggère l’injustice qui leur a été faite. Impression aussi d’une volonté encore exprimée, et donc d’un reste de vie.
  • Les trois vers suivants reprennent strictement les vers 2, 3 et 4 : renforce le pathétique, puisque les choses n’ont pas changé depuis la quatrième strophe, les morts attendent toujours.

5e quatrain :

  • v. 18 : antithèse qui signale les conséquences, ou mieux, qui permettent de montrer l’atmosphère mortifère, et qui signale le danger encore présent
  • v. 19 « sentinelle soldée », épithète détachée de « la mort » au vers suivant, qui rappelle que certains font encore le guet pour tuer. Le terme « soldée » rappelle le salaire qu’ils touchent.
  • V.19 : « au milieu du chemin », cc de lieu qui développe l’idée de barrage, d’empêchement.
  • V.20 : « la mort est un soldat » : allégorie qui vient incarner la mort et lui donner le visage du soldat. Ou réduire le soldat à la figure de la mort. Dans les deux cas, c’est pas très sympa (que ce soit pour la mort, ou pour le soldat). Polémique.
  • Enjambement v. 20 et 21. Fin du vers 20 : « délivre », verve qui semble assez étonnant, voire positif. Le vers 21 permet de comprendre qu’il ne s’agit là que d’un synonyme de tuer. Idée de menace permanente.

Dernière strophe : Elle est introduite par « les femmes », indication qui fait écho au début du poème. Du singulier, nous sommes passés au pluriel. C’est désormais un chœur de femmes qui parlent d’une seule voix que fait entendre Desbordes-Valmore. Effet d’amplification de la douleur. Pathétique.

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