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Les chômeurs constituent-ils un groupe social en France?

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Par   •  22 Mars 2019  •  Commentaire de texte  •  1 913 Mots (8 Pages)  •  850 Vues

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Dissertation

Sujet : Les chômeurs constituent-ils un groupe social aujourd’hui en France ?

La France est aujourd’hui en pleine crise économique ; un groupe d’individus, les « gilets jaunes », manifestent contre la hausse constante des taxes qui affectent aussi bien les salariés que les chômeurs.

Considérés comme sans emploi et à la recherche d’un emploi, les chômeurs pourraient faire partis d’un groupe social.Si tel est le cas, ils doivent alors avoir conscience d’appartenir à ce groupe de chômeurs, être reconnu comme étant membres du groupe et être en interaction avec eux.

Mais les chômeurs constituent-ils réellement un groupe social aujourd’hui en France ?

Nous verrons donc dans un premier temps qu’effectivement, les chômeurs ont des caractéristiques communes puis nous verrons si ces caractéristiques communes sont suffisantes pour les qualifiés de groupe social.

        Les chômeurs possèdent effectivement des caractéristiques communes.

Ces caractéristiques communes sont principalement liées à la classe sociale des chômeurs.

        Tout d’abord, nous pouvons voir dans le document 1 que les chômeurs sont principalement des individus âgés de 15 à 24 ans, en effet selon l’Insee le chômage évoluerait et augmenterait continuellement depuis 1975 à 2015. Selon une enquête faîtes par l’Insee environ 24 % des jeunes seraient au chômage en 2015, cela correspond à 6 fois plus qu’un individu âgé de 25 à 49 ans.Selon Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, cela s’expliquerait dans un premier temps par la qualification de l’individu effectivement les jeunes entrant dans le milieu du travail sont peu qualifiés et manquent d’expérience.Le chômage ne cessant d’augmenter, la main-d’œuvre disponible est par conséquent abondante, les entreprises chercheront donc à employer des individus peu qualifiés et déjà opérationnels n’ayant pas besoin d’être formés, les jeunes sont donc mis à l’écart. Dans un second temps Mathieu Plane explique que « Les entreprises se débarrassent d'abord des CDD, intérimaires... Donc des jeunes » en effet les jeunes sont en contrat précaire donc un contrat déterminé, durant peu de temps.Les jeunes peuvent alors être considérés comme étant la variable d’ajustement du marché du travail.

Bien que la qualification des jeunes jouent un rôle important dans l’augmentation du chômage pour les individus âgés entre 15 et 24 ans, la pauvreté est également un problème pour les chômeurs.

        En effet, les chômeurs sont d’autant plus caractérisés comme étant des individus potentiellement pauvres. Comme le montre le document 2, 38,3 % des chômeurs vivent en dessous du seuil de pauvreté en France Métropolitaine en 2016 contre 6,4 % des salariés et 17,5 % des indépendants. Soit une augmentation de 0.7 points de pourcentage par rapport à 2015. Ils représentent donc en France 1,093 millions d’individus pauvres sur un total de 8783 individus. Le fait que les chômeurs soient essentiellement pauvres s’explique dans un premier temps par le minima sociaux , c’est-à-dire le revenu minimal que touche une personne ou une famille étant dans une situation de précarité, ce sont des prestations sociales qui sont versées sans contrepartie de cotisations, parmi le minima sociaux, il y a le RSA .En effet le chômeur est dans une situation instable et indéfini, le fait qu’il touche donc le minima sociaux montre bien qu’il est considéré comme pauvre, que son niveau de vie est donc inférieur au seuil de pauvreté.

La pauvreté et l’âge ne sont pas les seules caractéristiques qui lient les chômeurs mais le niveau de diplôme aussi est l’un des points communs entre eux.

        Les chômeurs sont des individus qui ont en effet un niveau faible de diplôme voire pas de diplôme du tout. Selon les données de l’Insee en 2015 dans le document 3 le chômage serait très élevé pour les ouvriers non qualifiés, celui s’élevant à environ 23 % est par conséquent 23 fois plus élevé qu’un exploitant agricole. L’ouvrier non qualifié ayant peu de diplômes voit son taux de chômage augmenter contrairement à l’exploitant agricole qui a un très bon de diplôme voire de nombreux a au contraire un très faible taux de chômage atteignant 1 %. Avoir un bon diplôme permet donc d’accroître les chances d’exercer un métier rapidement.

Les chômeurs sont donc essentiellement des individus dotés d’un très faible diplôme et sont potentiellement jeunes, cela impact également la vie sociale des chômeurs qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Ils ont de nombreuses caractéristiques communes mais certaines sont d’autant plus évidentes que celles vues précédemment.

        Les chômeurs ont des caractéristiques du groupe social.

La caractéristique commune restant la plus évidente pour un chômeur est la conscience d’appartenir au groupe des « chômeurs », se reconnaître soi-même comme tel.En effet, les individus prennent conscience d’être chômeur à partir du moment où ils s’inscrivent à Pôle Emploi dans le but de rechercher un emploi. Qu’ils réalisent chacun d’entre eux autant leur situation professionnelle que personnelle. Le RSA les aident aussi à avoir conscience qu’ils sont au chômage car s’ils cessent de rechercher du travail,d’être chômeurs actifs, ils voient alors leurs revenus de solidarité actifs être suspendus par l’État pour non respect de la loi.

Les chômeurs ont une autre caractéristique du groupe social, non seulement ils savent se reconnaître comme chômeurs mais ils sont d’autant plus reconnus par les autres comme étant chômeurs.

        C’est durant les manifestations que les chômeurs sont reconnus par les autres comme tel. En effet lorsqu’ils se rejoignent ils cherchent à défendre les mêmes centres d’intérêt, ils se reconnaissent donc entre eux mais aussi par les autres.Lors des manifestations ils se regroupent pour les mêmes raisons et causes défendus, c’est une forme d’appartenance dans lequel les points communs entre eux renforcent leurs liens.Par exemple ayant un revenu faible, les chômeurs auront tendances à dépenser et consommer beaucoup moins qu’un salarié ce qui mène donc à créer presque naturellement une entente entre les chômeurs sur leurs conditions de vies.

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