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Les Fausses Confidences, Marivaux

Dissertation : Les Fausses Confidences, Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Novembre 2022  •  Dissertation  •  3 770 Mots (16 Pages)  •  2 265 Vues

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                                                                                                                               Arthur Ocana 1B[pic 1]

La pièce de théâtre Les Fausses Confidences est une comédie écrite par Marivaux, écrivain français né en 1688. Il est surtout connu pour ses œuvres théâtrales souvent fondées sur le travesti et la séduction et son attachement aux comédiens italiens. Il est aussi connu pour avoir créé un style, le marivaudage qui désigne en général la séduction avec des échanges de paroles raffinées et recherchées. Cette pièce les Fausses Confidences parue en 1737, pendant le siècle des lumières, rencontra un succès immédiat auprès du public. Elle respecte la règle des trois unités du théâtre ainsi que les règles du classicisme. Le jeu théâtral devient plus souple et plus dynamique. Les idées des lumières sont mises en avant par les pièces de théâtre de Marivaux. A cette époque, on observe un véritable chamboulement dans les classes sociales qui deviennent moins strictes et moins séparées. Cette pièce met en scène un stratagème organisé par le valet Dubois qui va permettre à son ancien maitre Dorante, homme de bonne famille, au physique agréable mais ruiné, de faire la conquête de la riche veuve Araminte.                                                                                                                             On se demandera donc si la pièce, Les Fausses Confidences, présente le triomphe de l'amour ou bien le triomphe du mensonge ?                                                                                       Dans une première partie, nous verrons la place importante que prend le mensonge tout au long de la pièce. Puis dans une deuxième partie, nous observerons l’omniprésence de la séduction et du désir amoureux que rencontrent les personnages.

Dès le début de la comédie, on imagine que la pièce va être construite autour de nombreux mensonges de la part des différents personnages.                                                                                  Déjà, le titre « fausses confidences » nous interpelle. C’est un oxymore. En effet fausses et confidences sont deux mots juxtaposés de sens contraire. Une confidence est généralement un secret que l’on communique à quelqu’un de confiance. Cela implique donc une relation d’intimité et de respect entre les deux personnages. Si, comme le dit le titre, cette confidence est fausse, alors on peut supposer la présence d’un mensonge. Ce titre suggère donc que la manipulation est au cœur de l’intrigue.                                                                                    Dès le début de la pièce on remarque aussi que les personnages sont masqués. Ils dissimulent leurs véritables sentiments et leurs façons d’agir. Ces attitudes prennent la forme de mensonge. Dans la scène 2 de l’Acte I, Dubois explique son stratagème à Dorante mais le dissimule, ils sont donc les seuls au départ à le connaitre. On le voit grâce aux citations de Dubois : « Il est essentiel que les domestiques ici ne sachent pas que je vous connaisse » (l.8-9) ; « Vous n’avez rien dit de notre projet à monsieur Remy votre parent ? » (l.11). Dubois, malgré sa fonction de valet peu importante, va être l’élément clé de la pièce, il est celui qui va mettre en scène toute l’intrigue. Toujours dans cette même scène, on observe que Dorante dissimule ses sentiments pour Araminte. Même si ces deux personnages appartiennent à la même classe sociale, la bourgeoisie, le fait que Dorante soit ruiné et qu’Araminte fortunée, ne le met pas en confiance. Il se sent inférieur sous prétexte qu’il possède une fortune moins élevée qu’Araminte. De plus, cela pourrait déranger l’ordre social. La citation suivante le prouve : « Cette femme-ci a un rang dans le monde ; elle est liée avec tout ce qu’il y a de mieux : veuve d’un mari qui avait une grande charge dans les finances ; et tu crois qu’elle fera quelque attention à moi, que je l’épouserai, moi qui ne suis rien, moi qui n’ai point de bien ? » (l.32-35). Enfin, Araminte dissimule son amour naissant pour Dorante. Dès leur première rencontre, le physique avenant du jeune homme l’a attirée mais elle ne veut pas se l’avouer. Au fil de la pièce l’amour d’Araminte pour Dorante ne cessera de grandir. Elle essaie sans cesse de le dissimuler et se ment à elle-même.

Dans sa comédie, Marivaux fait le choix d’impliquer directement ou indirectement la plupart des personnages de la pièce dans des stratagèmes ou des fausses confidences.                              Le stratagème est au départ une ruse de guerre, un plan, qui a pour but de tromper l’ennemi. Au théâtre il permet de faire avancer l’action ou d’aider un personnage à arriver à ses fins. Il a pour but de faire émerger la vérité des sentiments, le plus souvent par le mensonge et la tromperie. Dans les Fausses Confidences, Dubois est un véritable stratège, un véritable chef d’orchestre. À l’aide de sa ruse et de son intelligence, il sert la passion de son maître. Son stratagème principal est de faire le bonheur de son maître, donc de tout faire pour qu’Araminte tombe amoureuse de lui. Le stratagème s’avère nécessaire, il montre qu’il est impossible pour un homme sans argent d’épouser une femme riche de manière simple et honnête. C’est aussi l’occasion pour Dubois de prendre une revanche sur sa condition sociale. Dubois a grande confiance en ses projets on le voit grâce aux citations suivantes : « je sais mes talents, je vous conduis, et on vous aimera » (l57) « Quand l’amour parle, il est le maître, et il parlera : adieu. » (l.61). Même si Dubois est le grand stratège de cette pièce, d’autres personnages ont aussi un objectif précis et utilisent pour cela un stratagème. On peut prendre comme exemple madame Argente qui ment à sa fille Araminte, en voulant qu’elle épouse le comte Dorimont. Cela lui permettrait, par l’intermédiaire de sa fille, de s’élever au statut social de la noblesse. La citation dans la scène 10 de l’acte I le prouve : « mais madame la Comtesse Dorimont aurait un rang si élevé, irait de pair avec des personnes d’une si grande distinction […] je serai charmée moi-même d’être la mère de madame la Comtesse Dorimont » (l.32-36). On peut prendre comme autre exemple Marton qui ment à sa maitresse en lui recommandant d’épouser le comte. Pour elle, l’intérêt dans ce mariage serait la récompense que lui a promis le compte. Elle l’assure dans la scène 11 de l’acte I : « c’est que monsieur le Comte me fait présent de mille écus le jour de la signature du contrat » (l.14-15). Ces stratagèmes servent donc à donner une vision très critique d’une société dont les rapports sont dominés par l’appât du gain et des considérations matérielles.                                                                                    

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