Le théâtre n'est-il que pure illusion ?
Dissertation : Le théâtre n'est-il que pure illusion ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anais Zampieron • 4 Mai 2021 • Dissertation • 1 754 Mots (8 Pages) • 469 Vues
Le théâtre nous vient de Grèce Antique, d’abord tragédie, puis comédie. Il évolue de siècle en siècle, jusqu’à nos jours. Pourtant un point commun demeure, le théâtre est représentation où l’art de l’artifice domine. Certains procédés au théâtre paraissent peu naturels (aparté, monologue, etc.) mais le théâtre est-il seulement un art de l’artifice et de l’illusion ? Ainsi cette perpétuelle illusion propre au théâtre, ne permet-elle pas aux spectateurs d’accéder à une certaine vérité ?
Nous verrons dans un premier temps l’omniprésence de l’illusion dans une pièce de théâtre, puis nous envisagerons ensuite que la part de réalisme y est tout aussi importante. Enfin nous mettrons en évidence que le genre théâtral possède une dimension tout à fait paradoxale ou l’illusion permet aux spectateurs d’accéder à la vérité.
Le théâtre est un genre littéraire fondé sur l’illusion, la scène prend vie grâce à de nombreux artifices et plonge le spectateur dans l’univers de l’auteur.
La scène, les costumes, les décors ont a eu seul une grande part d’illusion lors de la représentation théâtrale. La scène représente un lieu imaginaire, les costumes peuvent parfois être loufoques exubérants, c’est le cas d’Harlequin, personnage emblématique de la Commedia Dell Arte, inoubliable de part son masque et son costume à damiers coloré, il est complètement impensable de se vêtir de la sorte dans la vie réelle. Les décors sont en cartons, en bois, parfois suggestifs ou figuratifs, comme dans la représentation de La farce de Maitre Patelin ou seules des caisses en bois suggérent aux spectateur les étals de marché.
Les jeux de lumières ont aussi une grande importance lors de la représentation, c’est le cas dans la pièce de Rhinocéros d’Eugène Ionesco qui utilise des lumières vertes pour suggérer la présence de rhinocéros sur scène.
Par ailleurs, les acteurs donnent vie à leur personnage lors de la représentation, ils vivent des aventures fictives, parfois extraordinaires. Et quand bien même l’acteur met en scène un personnage réel, elle n’en reste pas moins une interprétation jouait par l’acteur. Quand un personnage meurt, le comédien demeure bien heureusement vivant à la fin de la représentation. C’est le cas dans la pièce Ruy Blas de Victor Hugo, l’acteur simule l’ingestion du poison et la mort du personnage. Les comédiens ne sont pas les personnages, mais des personnes à part entière, ce qui nous semble une évidence à notre époque pouvait poser question dans l’Antiquité ce qui explique que les comédiens portaient des masques lors de leurs représentations. Les femmes n’étaient pas non plus admises sur scène, de jeunes adultes jouaient ainsi les rôles féminins donnant l’illusion de part leur petite taille et leur voix juvénile de la présence de femme lors de la représentation.
Enfin, les dialogues sont peu naturels, souvent surjoués. Les acteurs sont amenés à parler fort à faire de grands gestes, multiplier les déplacements sur scène afin de capter l’attention des nombreux spectateurs présent lors de la représentation ou de capter l’attention du chaland lorsque les représentations se faisaient sur la place publique. Le plus souvent les pièces de théâtre du dix-huitième siècle sont écrites en prose ou en vers, rendant les dialogues harmonieux, agréables à l’écoute. Ils participent également à faciliter l’apprentissage de leur texte aux comédiens mais cette manière de s’exprimer demeure bien loin du naturel. C’est le cas des pièces de Corneille comme le Cid ou les pièces de Voltaire tels que Œdipe, Zaïre etc.
Ainsi, tous ces artifices, subterfuges, mise en scène, permettent aux spectateurs de s’imprégner de l’atmosphère de la pièce, d’intégrer l’univers de l’auteur. Pourtant, celui-ci sous couvert d’illusion pourrait nourrir à l’instar des spectateurs d’autres desseins.
Le théâtre peut s’approcher de la réalité du spectateur, de la réalité de ses émotions. Une certaine réalité au cœur de l’illusion.
Les auteurs des comédies de l’époques classique émergeant au cours du dix-septième siècle, écrivent des pièces collant avec l’époque actuelle. Les décors se veulent réaliste et représentent souvent l’intérieur des maisons bourgeoises ou du vrai mobilier est utilisé afin de s’approcher le plus possible de la réalité de l’époque. C’est le cas de la représentation de la pièce du Jeu de l’Amour et du Hasard de Marivaux. Les costumes suivent les codes de la société et permettent aux spectateurs d’identifier facilement le rôle de chacun grâces à des costumes appropriés, la livrée de domestiques de Ruy Blas métamorphosé en Don César par un nouveau costume dans la pièce de Victor Hugo. Cette vraisemblance permet aux spectateurs une meilleure compréhension de la pièce.
De plus les auteurs suivent des intrigues tout à fait d’actualité, de manière à ce qu’il soit facile pour le spectateur de s’imprégner de l’histoire. Les pièces de théâtres regorgent de mariages arrangés tel que le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux, qui sont monnaie courante dans les familles bourgeoises de l’époque, d’amours impossibles tel que Ruy Blas de Victor Hugo, de scène de la vie courante comme dans La farce de Maitre Pathelin où l’intrigue finalement ne revêt aucun attrait extraordinaire. Il en va de même pour les humoristes contemporains qui s’inspirent de l’actualité afin de susciter le rire chez le spectateur.
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