Le pouvoir des fables
Commentaire de texte : Le pouvoir des fables. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar FOFO1b • 26 Juillet 2021 • Commentaire de texte • 1 170 Mots (5 Pages) • 386 Vues
Séq 1 LL1 : « Le pouvoir des fables »
Le 2ème recueil de La Fontaine intitulé « Fables choisies » dont la fable que nous avons à étudier est extraite, est publié en 1678 et dédié à Mme de Montespan alors maitresse du roi Louis XIV. La Fontaine est à cette époque pensionnaire chez Mme de La Sablière qui reçoit dns son salon écrivains, savants et philosophes... Sous cette influence, La Fontaine donne une tonalité plus grave à ses fables qui retranscrivent son observation de la nature humaine sous les thèmes de la satire politique et sociale, le destin, les apparences trompeuses, la religion, la philosophie entre autres. Le fabuliste s’assigne la fonction d’un pédagogue « je me sers d’animaux pour instruire les hommes » dira -t-il dns sa dédicace à Louis de France. Le pouvoir des fables consiste donc à transmettre 1 vérité qui engage le lecteur dans une recherche de sens.
L’extrait à étudier est la 4e fable du livre VIII « le pouvoir des fables » dont ns traiterons la 2ème partie, la 1ère constituant une adresse à M. de Barillon (dédicataire cette fable), ambassadeur de France en Angleterre, pour l’enjoindre dans l’exercice de ses fonctions à convaincre en faisant preuve d’adresse. Dans la 2eme partie de cette fable, La Fontaine illustre cette dimension en mettant en scène 1 orateur grec qui appelle le peuple à défendre sa patrie en danger.
Nous analyserons les 2 démarches de l’orateur pour convaincre le peuple de réagir puis nous nous intéresserons à la réflexion du fabuliste.
Lecture
Etudions tout d’abord la stratégie de l’orateur
-Dès 1er vers : déictiques spatio-temporels : lieu » Athènes qui est le berceau de la fable dns l’antiquité et de temps « autrefois » , servent de cadre à 1 peuple réduit de façon métonymique à sa bêtise et son inconsistance par 2 adj péjoratifs « vain et léger » qui s’opposent à la rime du v 2 avec « patrie en danger ».
Ains l’inconséquence de ce peuple est pointée du doigt par l’orateur qui intervient pour les sensibiliser.
-Son comportement excessif et théâtral est montré par le verbe du v3 « courut à la tribune » ou par sa gestuelle « air tyrannique » qui sonne en antithèse avec le terme « république » du v4.
-L’isotopie de la violence jalonne son élocutio avec « v3 air tyrannique », v4 « forçant les cœurs », v5 « parla fortement » ou l’enjambement v 6-8 recourut à ces figures violentes pour exciter les âmes les +lentes ». Ses actions présentées au passé simple s’opposent à l’inertie du peuple, consacrée par l’imparfait descriptif « on ne l’écoutait pas » v6 où l’indéfini « on » montre l’inefficacité de sa parole et l’unanimité du désintérêt ressenti.
-Les effets dramatiques du discours de l’orateur rendus par la prosopopée du v9 « il fit parler les morts » ou le verbe hyperbolique « tonna » traduisent 1 démarche frontale d’intimidation immédiatement désamorcée par le v 11 « Le vent emporta tout ; personne ne s’émut ». La scansion du vers à l’hémistiche fonctionne comme 1 effet de cause à conséquence. Ici le style est inefficace.
-La périphrase « l’animal aux têtes frivoles » caractérise d’ailleurs cette foule qui manque de discernement et qui est animalisée. On peut y voir 1 référence à l’hydre de Lerne qui justifierait ici le danger que représente un tel peuple qui v 12 « ne daignait l’écouter ».
Le pronom collectif « tous » du v 13 « tous regardaient ailleurs » montre 1 refus collectif de traiter une cause sérieuse « les paroles » au profit d’un motif dérisoire « des combats d’enfants ».
La question rhétorique du v 15 « que fit le harangueur ? »(à prendre ici au sens de grand parleur, faiseur de remontrances) donne à entendre un retournement de situation qui annonce un subterfuge annoncé par « un autre tour ».
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