Analyse: Le Pouvoir des fables
Commentaire de texte : Analyse: Le Pouvoir des fables. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar subzero • 22 Juin 2016 • Commentaire de texte • 689 Mots (3 Pages) • 2 862 Vues
I-Une représentation de l’apologue : la mise en abyme
1)le choix du cadre antique : un choix moraliste
-le cadre antique : donne du crédit à la fable : époque d’autorité, qui fait sérieux. Athène = lieu de la démocratie et de la république, figure de modèle.
-Mais en plus d’être le berceau de la démocratie, c’est aussi le berceau de la fable : La Fontaine revendique explicitement sa filiation à Esope.
- mêle déjà l’antiquité au moderne dans la première partie : référence à l’hydre par ex. trait classique mais aussi moraliste : tous les temps se rejoignent (« nous sommes tous d’Athène en ce point »).
2)une situation politique délicate
-La fontaine use de la rhétorique dans la première partie pour demander à l’ambassadeur de sauver la France du péril qui la menace.
Dans la fable :
-bêtise du peuple, masse informelle stupide : «l’animal aux têtes frivoles » renvoie à « l’hydre » de la première partie, dégradation qui indique un mépris : le monstre mythologique est devenu une bête (pour pointer du doigt sa bêtise). Registre polémique. L’orateur seul contre tous. « on ne l’écoutait pas » : pronom indéfini qui accentue l’isolement de l’orateur. Parallélisme syntaxique (on/l’orateur en début de vers et en début d’hémistiche) vient renforcer, grâce à l’effet de la métrique, la séparation entre les deux.
3)une structure redoublée
-structure de fable enchâssée : deux parties dans la fable (discours + fable de l’orateur) qui correspond à la structure de la fable enchâssée (discours de l’orateur puis fable)
-une situation inversée : La Fontaine s’adresse à l’ambassadeur (le fabuliste vers le politicien) alors que l’orateur s’adresse au peuple (le politicien vers le peuple). Mais un usage semblable de la rhétorique et de la fable : le rhéteur comme le fabuliste ont le même rôle, c’est que la fable a au fond la même fonction que la pure rhétorique.
-même expérience de lecture dans les deux structures : dans la fable, la première partie est plus ennuyeuse que la deuxième avec l’orateur ; de même dans la fable enchâssée, la deuxième partie est plus divertissante aux yeux du peuple.
II-Le divertissement, un moyen au service du sérieux
1)la légèreté de la fable
Satire du peuple qui ne s’intéresse qu’aux divertissements et non aux choses sérieuses
-l’exagération = une fable satirique ?
« … il en vit s'arrêter / A des combats d'enfants, et point à ses paroles. »
-dans la première partie : « contes vulgaires », « grâces légères » : pas de noblesse.
-la fable enchâssée, ridicule ?
=>à l’inverse de la rhétorique d’abord utilisée par l’orateur : pas de figure de style, un rythme haché, des sonorités maladroites (répétition du [an]).
D’où
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