Le héros

Jugé futile et frivole à l’époque classique, le roman d’un genre mineur, semble avoir pour finalité première de plaire et de divertir. Qui dit roman dit en effet personnages hors du commun, à la destinée tumultueuse, à l’intrigue captivante. C’est ainsi que dans le langage courant, l’adjectif romanesque en est venu à s’employer pour caractériser une personne « capable et digne de figurer dans un roman par son caractère singulier, peu banal ou par son destin atypique ». Peut-on alors dire qu’un personnage médiocre ne pourrait mériter le statut de héros de roman? Dans les aprioris, le mot médiocre et héros ne sont pas compatible. Toutefois la notion de héros n’est pas imposé d’une certaine manière puisque comme l’a écrit Albert Camu : « Le roman fabrique du destin sur mesure » ainsi le héros tout à fait médiocre peut prend une toute autre dimension. Nous pouvons donc nous demander si l’on peut obligatoirement parler de héros en ce qui concerne les personnages de roman. Par conséquent examinons d’abord si le personnage de roman doit être un héros positif. Demandons-nous par la suite : le personnage de roman doit être un héros négatif ? Enfin, interrogeons-nous sur le fait que le personnage de roman est forcément manichéen.

Le jugement du lecteur concernant des personnages est un élément crucial pour estimer la valeur d’un ouvrage. Les héros et les héroïnes incarnent les manières d’être et les valeurs d’un milieu, d’une société, d’une époque. Ils affectent la sensibilité d’un lecteur qui projette en ces personnages des désirs, des rêves, des angoisses. En effet, le personnage va devenir une sorte de modèle, un héros exceptionnel, presque irréel. Elite d’une société, il se donne en exemple et nous transmets des valeurs qui généralement font rêver de différentes manières et nous sont positives. Souvent issu d’une société enjolivé ou créer par l’écrivain comme La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette, qui est une héroïne exemplaire par l’incarnation d’une esthétique trop parfaite. Emma, héroïne de l’ouvrage Madame Bovary est un personnage positif à partir du moment où celle-ci est rêveuse, où elle pense que la vie est extraordinaire comme dans les romans de chevalerie, chose identifiable par un lecteur ; il s’identifie alors à cette jeune femme qui avec ses romans s’imagine un monde merveilleux. La rêverie se traduit aussi par des héros qui suscitent des réactions intenses chez le lecteur ; comme Les Liaisons Dangereuses de Laclos dont certains personnages comme la Présidente de Tourvel, ont une morale conventionnelle par rapport à d’autres personnages qui justement n’en n’ont aucune. Le roman de Philippe Claudel Les âmes grises suscite également de vivent réactions car les sentiments et les personnalités bien différentes des personnages se dévoilent, le lecteur a alors accès à la psychologie des protagonistes qui le plonge dans une intrigue hors du commun. Par ailleurs, un héros positif peut-être aussi un héros auxquels on ne veut justement pas s’identifier par sa banalité. Comme dans Le diable au Corps, dont Marthe est une héroïne insolite car elle sort des conventions habituelles donnés au personnage de héros, elle se soucis peu de l’image qu’elle renvoie d’elle-même ; Manon Lescaut est aussi originale car dans

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