Le combat d'Olympe de Gouges se résume-t-il au féminisme ?

          Sujet : Le combat d'Olympe de Gouges se résume-t-il au féminisme ?

          Les Lumières sont un mouvement de philosophe du XVIII siècle qui a pour but d'éclairer le peuple contre l'ignorance, l'obscurantisme et le fanatisme religieux. La raisons, le savoir et la pensée, le progrès, et le bonheur sont les valeurs des philosophes. L'Encyclopédie, l'œuvre phare des Lumières a été écrite par 80 contributeurs et dirigée par Diderot et d'Alembert. Parmi ces philosophes, on compte bien sûr Voltaire, Rousseau et Montesquieu mais il faut aujourd'hui ajouter une femme, figure oubliée de la Révolution française, Olympe de Gouges. Marie Gouze de son vrai nom naît en 1748 à Montauban. À 17 ans, elle est mariée de force à Louis-Yves Aubry dont elle a un fils, Pierre. Elle se retrouve veuve ce qui lui permet de bénéficier d'une grande liberté. Elle adopte un pseudonyme, devient la maîtresse de Jacques Biétrix de Rozières, et quitte Montauban pour Paris. En décembre 1792, plaidant pour une monarchie constitutionnelle, elle propose de défendre elle-même le roi Louis XVI lors de son procès, ce qui lui vaut d'être violemment menacée par des sans-culottes. Elle est arrêtée en juillet 1793 pour s'en être prise à Robespierre. Elle meurt sur l'échafaud le 3 novembre 1793. En 1791, elle publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne qui reprend les articles de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 pour y associer nommément les femmes. Dans cette déclaration, elle revendique les droits et les libertés que doivent avoir les femmes. On peut alors se demander en quoi d’autres le combat d’Olympe de Gouges peut se résume à part le féminisme. Nous pouvons répondre à cette question en étudiant d'une part ce qui peut semble parler de  féminisme et d'autre part sur ce qui ne l’est pas.

          D'une part, le combat d'Olympe de gouges peut sembler se résumer au féminisme lorsqu'elle parle d'égalité entre homme et femme, de mariage forcé et de libertés politiques pour les femmes.
          Tout d'abord, Olympe de Gouges réclame une égalité entre homme et femme qui est naturelle. En effet, elle estime, dans la préambule de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne de 1791, que l'égalité entre la femme et l'homme est inscrite dans la nature, ce qui lui donne un caractère inaliénable. Dans l'article 5 de cette œuvre, elle évoque les lois de la nature et de la raison alors que cette mention est absente dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Dans l’article 17, elle exige que les propriétés, vrai fortune de la nature, soient à ce titre partagées entre l’homme et la femme. Au XVIIIème siècle, on considérait que la nature créait des différences entre les deux sexes, en fonction de critères comme la force physique. Or, pour Olympe de Gouges, la nature est placée sous l'auspice d'une autorité, l'Être Suprême, rationnelle et juste, qui est préoccupé de légalité entre homme et femme. Donc elle pense que c'est tout à fait naturel pour la femme d'être égaux à l'homme depuis la naissance.
          Ensuite, Olympe de Gouges dénonce le mariage qui fait souffrir la femme. Effectivement, dans le postambule de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges affirme que le mariage est le tombeau de la confiance et de l'amour. Une femme pouvait être abandonnée par son marie si ce dernier était déjà engagé. Elle pouvait également être abandonnée si elle vieillissait car elle n’est plus belle. Elle souhaite donc remplacer ce sacrément religieux d'une alliance afin que les relations entre époux soient fondées sur un contrat, une sorte de pacte civil qui donne à la femme une place digne dans son foyer et dans la société. Dans la Forme du contrat social de l’homme et de la femme, elle exige que les veuves ou femmes abandonnées puissent recevoir une indemnités à partir de la fortune de l’homme. Elle réclame donc que le mariage soit fondé sur un contrat.
          Enfin, Olympe de Gouges revendique des libertés politiques pour les femmes. En effet, elle exige des libertés que les femmes doivent avoir dans les articles de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Olympe de Gouges revendique le droit à l’échafaud pour mieux justifier celui de monter à la tribune. Elle met en valeur le rôle politique des femmes et réclame dans l’article 10 la liberté d’expression pour tous. Elle souhaite également, dans l'article 13, que les femmes soient intégrées à l’administration et aux charges publiques importantes, qu’elles aient un rôle décisionnaire dans la répartition de l’impôt, symbole de l’appartenance à la nation. Olympe de Gouges va plus loin dans l’article 16 en défendant le rôle actif des femmes dans la  rédaction de la Constitution. En tant que corps de la Nation, les femmes doivent pouvoir assumer tous les rôles politiques et parcourir tous les échelons des emplois publics.

          D'autre part, elle parle de sujet qui n'apparente pas au féminisme comme l’esclavage, les enfants illégitimes et l'humanisme.
          Tout d'abord, Olympe de Gouges dénonce l'esclavage. Effectivement, dans le postambule de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle apparente la situation de la femme à celui de l’esclave pour non seulement dénoncer les hommes qui achète les femmes mais aussi la traite des noirs. En outre, dans la Forme du contrat social de l’homme et de la femme de cette œuvre, Olympe de Gouges dénonce encore l’esclavage en désignant les colons d’inhumains car ils dominaient et tuaient des hommes dont ils sont liées, liées car ils sont également humains et non des animaux. Elle critique ces colons barbares en qualifiant de calamités la violence qu’ils utilisaient pour opprimer toute résistance des esclaves noir. Elle explique que seule la loi a le droit de réprimer la liberté d’une personne et que cette loi doit être égale pour tous.

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