En quoi ce préambule met en lumière le combat d’Olympe de Gouge pour l'égalité entre les sexes ?
Analyse sectorielle : En quoi ce préambule met en lumière le combat d’Olympe de Gouge pour l'égalité entre les sexes ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Paullllldkskd • 1 Mai 2023 • Analyse sectorielle • 1 127 Mots (5 Pages) • 399 Vues
Préambule Olympe de Gouge
Avec la Révolution française, les citoyens obtiennent des droits mais les citoyennes, qui ont combattu aux côtés des hommes pour l’égalité et la liberté, sont totalement oubliées. A ce titre, en 1791, Olympe de Gouges réécrit la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, rédigée en 1789 et propose une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Oeuvre inclassable, à la fois texte juridique, pamphlet, discours, elle s’adresse à quatre interlocuteurs : la reine Marie-Antoinette, les hommes, l’Assemblée nationale et les femmes. Olympe de Gouges espère influer sur la rédaction de la Constitution qui, en voie d’adoption, exclut les femmes des droits civiques et politiques. Son objectif principal est de permettre aux femmes d’obtenir une reconnaissance légale de leurs droits au sein de la société. Ne pouvant, parce qu’elle est une femme, prendre la parole directement pour s’adresser aux députés, elle dicte à son secrétaire le discours qu’elle ne peut prononcer.
En quoi ce préambule met en lumière le combat d’Olympe de Gouge pour l'égalité entre les sexes ?
I/ Une déclaration avant tout féminine (l 1 à 2)
Nous pouvons immédiatement noter une différence entre l’hypotexte : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et l’hypertexte : la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne dans la mesure où le sujet de la première phrase n’est pas le même. Alors que dans l’hypotexte, nous lisons : « Les représentants du peuple français », Olympe de Gouges choisit un sujet également au pluriel mais qui, plutôt que l’exclure, place la femme au coeur de cette Déclaration : « Les mères, les filles, les soeurs ». Cette énumération : « mères », « filles », « soeurs » tisse des liens familiaux, fraternels entre les femmes et affirme l’existence d’une union féminine. Olympe de Gouges s’inclut dans cette énumération et apparaît comme leur porte-parole. Le groupe nominal : « représentantes de la nation » (l 1) présente les femmes comme des citoyennes à part entière. Parce qu’elles font, elles-aussi, partie du peuple français, elles formulent une volonté grâce au verbe de requête : « demandent ». L’utilisation du présent montre que cette déclaration exige une lecture immédiate. Enfin, il nous faut remarquer la conjugaison au féminin : « d’être constituées en Assemblée nationale » (l 1-2) qui exprime la revendication des femmes à jouer un rôle dans la vie politique française.
II/ L’objet de la demande (l 2 à 10)
La gradation qui ouvre ce deuxième mouvement : « Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements » (l 2-3) est à observer. Nous pourrions croire qu’en remplaçant : « droits de l’homme » par « droits de la femme », Olympe de Gouges procède seulement à une réécriture au féminin. Cependant, cette modification entraîne un changement de sens puisqu’elle présente la misogynie comme l’origine même des problèmes sociaux et politiques. En effet, l’adjectif exclusif « seules » : « les seules causes » indique que les désordres de la société s’expliquent par la manière abjecte avec laquelle les hommes traitent les femmes. Ainsi, c’est à cause de cette injustice, de cette inégalité que les femmes revendiquent leurs droits. Le rythme ternaire : « les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme » (l 4-5) permet d’affirmer le principe d’égalité entre hommes et femmes et la négation lexicale, déjà présente dans l’hypotexte : « inaliénables » précise que ces droits ne peuvent être niés, retirés. Il nous faut remarquer que cette deuxième phrase est extrêmement longue. Trois propositions subordonnées circonstancielles de but : « afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs », « afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes (…) en soient plus respectés », « afin que les réclamations des citoyennes (…) tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs, et au bonheur de tous. » dépendent de la proposition principale et montrent la dimension argumentation de ce préambule. Nous pouvons remarquer que, dans ce deuxième mouvement, Olympe de Gouges procède à quelques changements par rapport à l’hyotexte. « Le pouvoir des femmes et ceux du pouvoir des hommes » (l 6-7) remplace « du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif ». L’écrivaine met en lumière la domination masculine via la répétition du substantif « pouvoir ». De plus, elle féminise « les réclamations des citoyens » en « réclamations des citoyennes ». Par ce geste, elle fait entendre une revendication féminine qui ne demande que l’égalité des sexes. Les adjectifs : « simples et incontestables » (l 9) montrent que la demande qu’elle formule est claire et, surtout, absolument légitime. Le rythme ternaire : « au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs, et au bonheur de tous. » (l 9-10)révèle que mettre fin à la discrimination féminine, c’est offrir un ordre social aux français, une nation équilibrée. Enfin, nous pouvons constater que le pronom indéfini : « tous » n’est pas remplacé par « toutes ». De la sorte, Olympe de Gouges fait la promesse d’un bonheur pas seulement féminin mais universel.
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