Olympe de Gouges, Postambule : Comment le discours d’Olympe de Gouges parvient-il à convaincre et à persuader les femmes de lutter pour leurs droits ?
Fiche : Olympe de Gouges, Postambule : Comment le discours d’Olympe de Gouges parvient-il à convaincre et à persuader les femmes de lutter pour leurs droits ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maxime Chassaing • 2 Avril 2023 • Fiche • 1 153 Mots (5 Pages) • 319 Vues
Lecture linéaire 1 :
Comment le discours d’Olympe de Gouges parvient-il à convaincre et à persuader les femmes de lutter pour leurs droits ?
Le texte se divise en trois temps, que l’on découvre dans le postambule. Ce discours relève d’une tonalité polémique. Préambule et postambule se font échos.
Œuvre inclassable, elle n’appartient à aucun genre (pastiche) [dédicace à la reine, préambule, postambule forme un tout inclassable]. L’unité du texte vient du fait que le texte soit adressé à une tribune.
Mouvements :
L1 à L9 : elle exhorte les femmes
L9 à L21 : Aveuglement des femmes
L21 à fin : Changer la mentalité en mobilisant leur intelligence.
1er mouvement :
Le texte commence par deux impératifs présents « réveille toi » et « reconnais ». Elle impose dès le début son discours et invite les femmes à se mobiliser. Elle poursuit en apostrophant ses congénères « femme ». On poursuit avec une formule comparé/comparant où « Tocsin » est le comparant et la « raison » le comparé. « Tocsin » est un mot court, qui frappe en deux syllabes. Cela donne vie dès le début aux valeurs de l’auteure. “le tocsin de la raison ” associe une métaphore et une forme d’allégorie. La raison est ici personnifiée et viendrait elle-même, en personne, tirer la sonnette d’alarme. L’emploi de l’impératif « réveille » est une métaphore à double sens. Dans un premier temps, « Tocsin » et « réveille » sont du même registre et appelle au réveil de la femme. Ensuite, le discours hyperbolique « dans tout l’univers » fait écho aux idées des Lumières et a un réel fondement. L’exagération avec « reconnais tes droits » a une connotation humoristique car le lecteur pourrait se demander de quels droits parle-t-on ? L’énumération de termes péjoratifs « préjugés, fanatisme, superstition, mensonges » rappelle le combat des Lumières contre la monarchie absolue. O de Gouges utilise le complément du nom nature qui fait référence à ce qui est possible, qui est naturel « le puissant empire de la nature ». Puis, la négation totale « n’est plus environné » désigne ce que les femmes ne veulent plus. Il est ici question de tous les termes négatifs de l’énumération. On observe un parallélisme de construction avec « le flambeau de la vérité » et le « Tocsin de la raison ». « Flambeau » et « nuages » forment une antithèse où les nuages sont en réalité une métaphore de l’obscurantisme. Le déterminant « tous » (les nuages) impose la force de conviction requise des femmes pour ce combat. Mais, elle rappelle que la révolution des idées n’est pas en train de se faire mais elles peuvent s’en octroyer le droit avec le passé composé à valeur d’accomplie « dissipé ». Elle enchaîne ensuite par un oxymore homme » / « esclave » qui illustre que la femme a aidé l’homme à se libérer de ses chaînes et elle réclame donc ses droits. Elle refuse donc d’être l’esclave de ces hommes républicains. On a donc une métaphore filée de l’esclavage appuyé par un oxymore entre « devenu libre » et le lexique de l’esclavage. Elle finit le premier mouvement par l’emploi du terme compagne qui est un terme qui renvoie à la fraternité, l’égalité.
2nd mouvement :
Le second mouvement se distingue du premier avec la mise au pluriel de « femmes ». L’onomatopée « O femmes » marque un ton plus solennel, plus marqué, plus emphatique. La question rhétorique « quand cesserez-vous d’être aveugles » invite les femmes à se révolter, à sortir de l’isolement. Elle répond à la deuxième question rhétorique qui suit « Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ?» en insistant sur des termes péjoratifs dénonçant la supériorité des hommes avec « un mépris plus marqué, un dédain plus signalé », « votre empire est détruit, que vous reste-t-il donc ? ». On fait ici référence aux biens du père et on réclame ce qui paraît naturel. Ensuite, l’auteure fait référence à un épisode du nouveau testament « les noces de cana » . La parole de Jésus est ici associée à la toute puissance de l’homme qu’on ne peut remettre en cause. O de Gouges emploie une périphrase « nos législateurs français, correcteurs de cette morale ». Ici, l’emploi du déterminant démonstratif « cette » a une valeur péjorative. « morale » fait référence à la morale des noces de cana, morale de soumission. Puis, la métaphore du végétal « longtemps accrochée aux branches… plus de saison » invite à comprendre l’histoire autrement et que les lois comme les fruits ne sont plus de saison. L’adverbe d’opposition « mais » poursuit la démarche employée par l’auteure question+réponse catégorique. « Tout » illustre la réponse de la femme qui doit être catégorique tellement cela paraît évident. Enfin, le conditionnel présent « Auriez-vous à répondre » montre une invitation très forte à détruire la parole imposante de l’homme pour détruire la DDHC et détruire les réticences des femmes.
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