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La princesse de Clèves, une lutte sociale ?

Dissertation : La princesse de Clèves, une lutte sociale ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Janvier 2022  •  Dissertation  •  2 215 Mots (9 Pages)  •  1 028 Vues

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Dissertation : La Princesse de Clèves :[pic 1]

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Sujet :  « La princesse de Clèves symbolise bien la lutte violente, épuisante, d’une femme qui se libère des entraves de la société masculine et acquiert son autonomie. » En quoi cette citation éclaire t-elle votre lecture de l’oeuvre ? 

  Dès sa parution en 1678, La Princesse de Clèves est une réelle révolution, en se détachant notamment des longs romans précieux qui la précédaient. Cet ouvrage est publié de manière anonyme par Madame de La Fayette, qui est une célèbre femme de lettres française du XVII ème siècle. Elle appartient au mouvement classique des précieuses. Le classicisme se caractérise par le souci de la perfection, l’imitation des anciens, la recherche de l’équilibre, à travers le culte de la beauté et la raison. Ce livre est composé en quatre parties qui racontent l'histoire de Mlle de Chartres, qui s'est mariée avec le prince de Clèves, sur les conseils de sa mère. Elle respecte son mari, mais elle ne l'aime pas. Leur relation resta comme telle jusqu'a ce que la princesse de Clèves tomba follement amoureuse du duc de Nemours lors d’un bal. Malgré les avances du duc de Nemours, elle va les repousser en raison de sa fidélité envers son mari. Mais pour autant, la jalousie maladive du prince de Clèves va lui coûter la vie. « La princesse de Clèves symbolise bien la lutte violente, épuisante, d’une femme qui se libère des entraves de la société masculine et acquiert son autonomie. » Cette citation est parfaitement en valeur, un des messages évoqués par cette œuvre, qui est celui du féminisme. En effet, la Princesse de Clèves est considérée par de nombreux historiens de la littérature comme l’un des premiers romans féministe. Madame de Clèves s’affirme en temps que femme tout au long du roman de part ses diverses décisions.

Nous pouvons alors nous demander en quoi La Princesse de Clèves par ses combats, est un modèle féministe, face à une société patriarcale du XVI ème siècle ?

Dans un premier temps, nous observerons les combats violents et épuisants de l’héroïne. Puis dans un second temps, nous réfléchirons sur la thématique de la libération de cette femme seule face à la société.  

   En premier lieu, Madame de Lafayette, contrairement à certains auteurs de son époque, met en avant des personnages féminins dans ses récits. En effet, dans ces deux oeuvres à succès que se soit La Princesse de Montpensier ou bien La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette, a pour héros deux femmes dans chacun des ouvrages. Mademoiselle de Mézières ou la Princesse de Montpensier dans l’oeuvre qui a pour titre le même nom. Et Mademoiselle de Châtres ou la Princesse de Clèves dans l’oeuvre qui a également pour titre le même nom. Le fait de mettre pour titre à l’époque, un personnage féminin est une réelle volonté de mettre la femme en avant. Ces deux femmes sont les héroïnes de leurs propres histoires et vont-être par conséquent confrontées à toutes sortes de combats violents et épuisants, notamment la princesse de Clèves.

     Tout d’abord, dans La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette souligne dès le début de son oeuvre, les traits d’une femme noble, belle, vertueuse, voire frôlant même une certaine forme de perfection. En effet, en outre les premières pages du roman où il est présenté tous les personnages de la cour avec leurs traits de caractères ainsi que leur défaut. Par exemple, la relation entre la duchesse de Valentinois et Mme d’Étampes montre les défauts importants que ces personnages rencontrent : « Mme d’Étampes avait une jalousie violente contre Mme de Valentinois ». La présentation de certains personnages contraste fortement avec la scène d'ouverture qui suit, où la princesse de Clèves arrive à la cour. Effectivement, l’arrivée de la jeune Mademoiselle de Chartres est décrite telle une femme parfaite dans tous les domaines. Que ce soit par sa grande beauté : « Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l’on doit croire que c’était une beauté parfaite » et par ses traits physiques : « La blancheur de son teint » symbolisant la pureté et « ses cheveux blonds » pouvant la comparer à la déesse Vénus, déesse de la beauté et de l’amour. Ou bien son éducation parfaite donnée par sa mère, Madame de Chartres. Mais également par la grande richesse de sa famille : « Cette héritière était alors un des grands partis qu’il y eût en France ». Tous ces facteurs démontrent la grande noblesse de  la femme, malgré son jeune âge. Cette classe sociale est pourtant un réel combat pour Mademoiselle de Chartres tout au long du récit. Sa mère lui impose tout d'abord son mariage avec un homme d’un certain statut pour lequel elle n’éprouve aucun sentiment, le Prince de Clèves. Elle est mariée sans même savoir ce qu’est l’amour. Cet amour non réciproque, va pousser l'héroïne à un combat contre son statut d'épouse et de femme noble, notamment dans la célèbre scène de l’aveu. La princesse, décide d'avouer à son mari qu'elle n'éprouve pour lui et qu'elle aime un autre homme, le duc de Nemours. Mais même confrontée à de telles situations, comme dans tout le roman par ailleurs, elle adopte une modestie extrême. Elle est une jeune fille obéissante puis épouse pleine « d’estime et de reconnaissance » Et rappelle à son fiancé son devoir de bienséance : « une personne où l’on ne pouvait atteindre ». La princesse de Clèves, donc, tout en gardant certaines manières de la noblesse, arrive à se détacher de certains inconvénients de la vie de femme noble du XVII ème siècle.

    Par la suite, les combats de la princesse de Clèves face à un destin tragique et donc à une fatalité à laquelle elle est impuissante, l’oblige à acquérir une grande autonomie. Ce grand combat d'une femme face à la fatalité de son destin, se rencontre dans le début du récit, lorsque Madame de Clèves tombe gravement malade. Peu avant la maladie, la princesse de Clèves lors d'un bal était tombée follement amoureuse du duc de Nemours. Sa mère l’avait bien remarqué et lors d’une discussion avec sa fille quelque jours avant sa mort. Elle lui conseille de s'éloigner au plus vite de la cour : « Retirez-vous de la cour, obligez votre mari de vous emmener », afin que la passion qu'elle entretient pour le duc de Nemours n’entache pas sa relation avec le Prince de Clèves. À seulement seize ans, sans n'avoir rien pu faire, la princesse de Clèves se retrouve seule dans un monde de la cour qu'elle connaît encore trop peu, face à des situations amoureuses complexes, qui vont avoir des conséquences tout aussi fatales. En effet, le prince soupçonne sa femme d'entretenir une autre relation. Celui-ci lui explique avoir vu deux nuits de suite le duc de Nemours s’introduire dans le jardin, le prince pense aussitôt que sa femme lui a été infidèle. Le soir-même, il est pris d’une fièvre qui l’emporte peu de temps après. Le lecteur assiste à l’engrenage tragique qui a mené à cette issue fatale. L’aveu de Coulommiers creuse un fossé entre le mari et son épouse, qui entraînera la mort du prince, causée par une jalousie immense. Malgré son honnêteté reconnue par le prince et l'application des conseils de sa mère, cela n'a pas empêché la mort du prince et la destruction de cette union artificielle. Le décès de ces deux personnages particulièrement proches de l'héroïne, procure un effet comme si l'autonomie par la solitude de la princesse était inévitable. À travers la lecture de l'œuvre, le lecteur développe une impression d'une femme devant faire ses preuves.

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