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La princesse de Clèves, Madame de la Fayette

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Par   •  30 Avril 2021  •  Dissertation  •  2 711 Mots (11 Pages)  •  923 Vues

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Baldet Taïs                1G2

Dissertation sur oeuvre

La princesse de Clèves, Madame de la Fayette

L’idée du personnage modèle dans un roman à pendant longtemps était de rigueur dans  un objectif d’éducation morale et faisant écho aux idéaux sociétales de certaines époques.  Au xviie siècle : les écrivains du classicisme cherchent à plaire et à instruire à travers leurs personnages et leurs récits. Dans cette perspective, la fin de La Princesse de Clèves est éloquente : « Sa vie, qui fut assez courte, laissa des exemples de vertu inimitables. » Un personnage de roman doit-il forcément être un modèle de vertu ?

S’impose alors ici l’idée d’un impératif moral dans la littérature, néanmoins, ce modèle est il l’incarnation d’un idéal global ou l’idée d’une morale induite par l’auteur ? La problématique s’articulant autour de la question : Le héros d’un roman doit il forcément exprimer un idéal ? Nous verrons premièrement qu’en effet un personnage romanesque doit être un objectif d’élévation pour le lecteur, une source d’admiration mais qui cependant interroge sur l’intérêt que peux lui porter le lecteur de par son manque d’authenticité.

        D’une part le personnage de roman a pour objectif l’élévation du lecteur et ceci en servant d’exemple parfait au point de susciter l’admiration du lecteur. Il serait en fait le héros idéal sur tout les points en incarnant l’archétype de la vertu aux cours des siècles. Avant tout, le modèle du personnage héroïque exposé par le roman doit dégager au lecteur un contrôle infaillible des sentiments qui pourrait être alors contraire aux principes de la bienséance et de la vertu. La princesse de Clèves malgré les tourments que lui cause sa passion pour le duc de Nemours, à aucun moment elle ne cédera à la tentation et au pêché de l’adultère. Elle restera tout au long du roman un impeccable exemple de vertu. Et ceci jusqu’a que sa passion la consume et que sa vie se termine dans ce que madame de la Fayette nommera « une austérité religieuse ». Cette fin néanmoins tragique soutient l’immanquable vertu que la princesse de Clèves aura exprimé tout au long du roman et ceci par le biais de valeurs jansénistes que sa mère lui aura inculquées dans sa jeunesses. Ces valeurs de vertu et de bienséance étant de prime dans l’éducation qu’elle eu reçu. Quand au personnage de Delphine du roman de madame de Staël, l’héroïne finit par réprimer ses sentiments envers Léonce au nom des codes de l’époque. En effet elle décrit au lecteur cet amour réprimé au nom de la vertu et pour le bien de Mathilde. Elle décide de se retirer loin de son amour à contre coeur mais tout exposant un idéal d’héroïsme et de moralité. Son retrait est pour elle un sacrifice mais exprime en réalité sa capacité de refouler son amour et met en avant pour le lecteur son exemplaire vertu.

 En outre, le héros romanesque dépeint au lecteur un modèle suprême de courage dans ses actes et dans ce qu’il entreprend tout au long de sa vie. Ses actes lui seront alors parfois mortels mais avec un courage et un héroïsme profondément influent sur le lecteur. C’est par exemple le cas de Gavroche, ce héros du roman Les misérables de Victor Hugo. Gavroche est alors l’archétype du gamin de Paris qui, malgré son jeune âge, son innocence, combat la monarchie, il incarne un héros épique, la lutte révolutionnaire pour la liberté. Son courage déjà immense par l’opposition à l’ordre contre lequel il se bat, s’additionne au fait qu’il devienne l'innocente victime des forces de répression. Sa mort extrêmement précoce est alors pour le lecteur un symbole de courage extraordinaire et un objectif d’élévation presque inégalable en comparaison de la force d’âme de ce gamin qui se condamne dans le courage de ses actes. L’enfant n’a aucune peur de la mort il l’affronte avec un courage et une désinvolture déroutante « Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l'air de s'amuser beaucoup.[...]  Il jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort ; chaque fois que la face camarde du spectre s'approchait, le gamin lui donnait une pichenette." D’autre part c’est la princesse de Clèves dans le roman de madame de la Fayette qui expose au lecteur une forme de courage admirable. En effet en renonçant à sa passion elle commet des actes à l’encontre de son coeur qui demande alors un courage inimaginable. Elle se force alors à ignorer et éviter le Duc de Nemours malgré sa souffrance et ira même jusqu’à se retirer dans une austérité religieuse. C’est grâce a son courage qu’elle réussira à réprimer son amour qui finira par causer sa perte, néanmoins dans la vertu et dans l’honneur. La princesse sait que cette passion aurait finit par la tuer mais elle a tout de même le courage de la réprimer et de ne pas s’éloigner du chemin de la vertu et ce malgré le destin tragique qu’elle se sait destinée. Les actes de la princesse sont pour le lecteur une source de courage et de rigueur personnelle suprême qui donne un exemple ultime de sacrifice. Egalement, c’est dans le roman Delphine de Madame de Staël ou son héroïne la dénommée Delphine sacrifie son bonheur et ira même jusqu’a y sacrifier sa vie afin de sauvegarder celle de Mathilde, épouse de Léonce. En effet Delphine, dans sa lettre d’adieu annonce son départ. Ce départ est pour elle une souffrance ultime car il représente la fin totale d’un avenir pour sa passion envers Léonce, et ce choix en faveur de la bienséance, et de la vertu demande alors un courage immense car il est fait a contre coeur. En effet dans cette lettre Mathilde sous entend sa mort prochaine et ceci du à se sacrifice qui entraîne donc la fin d’un possible futur heureux. L’héroïsme de Mathilde pour le lecteur est source d’inspiration car elle a beau savoir que ce sacrifice conduira à sa mort elle ne revient pas sur sa décision et ne recule pas devant son destin. Ces actes sont un modèle de courage et d’exemplarité qui peuvent mener le lecteur à agir différemment avec bien plus de courage.

 Par ailleurs un modèle de vertu romanesque permet la mise en évidence des mauvais comportements, c’est une sorte de prévention de la passion amoureuse qui peut même s’apparenter à un objectif de condamnation des passions. Par conséquent le tragique destin du vidame de Chartres illustre bien ce concept, cet homme engagé auprès de nombreuses femmes se retrouve à leur mentir effrontément ce qui mènera alors à sa perte, du à la découverte d’une lettre qui mettra fin à sa liaison avec la reine Catherine de Médicis. Le tragique destin de cet homme attire l’attention du lecteur sur les dangers de la duplicité et de l’infidélité. De plus le roman La princesse de Montpensier écrit par Madame de La Fayette blâme son héroïne et sa passion pour le Duc de Guise. Cette femme mariée au Duc de Montpensier cède à sa passion pour son amant le Duc de Guise dans laquelle elle se livre sans retenue. Celui ci finira par rapidement l’abandonner pour une autre. Ainsi s’achève le récit : « Elle aurait été la plus heureuse si la vertu et la prudence eussent conduit toutes ses actions ».  Ici Madame de la Fayette critique son héroïne qui meurt d’avoir suivit sa passion et de s’être écarté du chemin de la vertu. Une perpective de menace et d’issue obligatoirement tragique est exposée à travers le destin de ces deux personnages, l’auteure condamne le délit de céder à ses passions en exposant au lecteur une fin douloureuse et sans joie ni bonheur pour ces deux protagonistes.

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