La princesse de Clèves Madame de la Fayette
Commentaire de texte : La princesse de Clèves Madame de la Fayette. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar JulJul1302 • 27 Octobre 2018 • Commentaire de texte • 1 336 Mots (6 Pages) • 580 Vues
Texte 1 : La princesse de Clèves Madame de la Fayette
Le roman de la Princesse de Clèves est considéré par certains critiques contemporains comme « l’acte de naissance du roman français moderne ». Tournant dans l’histoire du roman, l’ouvrage s’inscrit au sein de la période la plus riche de la création classique (1654-1679) qui a vu se multiplier les analyses les plus aiguës des passions humaines.
Si le personnage de roman est toujours le reflet d’un monde, transfiguré par la poésie de son écrivain, la lecture de l’extrait proposé nous permettra de découvrir l’univers romanesque de madame de La Fayette.
L’extrait proposé à notre étude constitue l’incipit du récit de la Princesse de Clèves. Les pages qui précèdent sont en effet une galerie de portraits dont la visée est de tisser la trame historique, de créer le cadre spatio-temporel du roman, l’écrivain plante le décor de la cour du Roi Henri II à travers un exposé de généalogie, celle des gens de cour. Dans ce passage, surgit l’héroïne du roman et cette entrée en scène est l’élément fondateur de l’intrigue romanesque : mademoiselle Chartes parait à la cour. Le monde de la fiction rejoint ici celui des lecteurs : en même temps que la Cour, nous découvrons un personnage, celui qui donnera bientôt son titre au roman : la Princesse de Clèves.
Il est donc pertinent de se demander qui est cette « beauté » présentée aux yeux de « tout le monde » comme une énigme séduisante ?
Dans un premier temps nous verrons que nous pouvons lire ce passage avec un regard d’enfant, comme si nous lisions un conte de fées. Puis nous découvrirons que la narratrice prépare ici, son héroïne à devenir un personnage de tragédie.
- Cet extrait propose un portrait idéalisé dans un cadre idyllique et historique
- Les lieux, l’action et le sujet de l’action pourraient être ceux d’un conte
Les lieux sont définis par :
- Un nom « la cour » => lieu historique, cadre des contes de fées
- Une périphrase « un lieu où l’on était accoutumé à voir de belles personnes » => lieu avec uniquement de la beauté, cadre définie de manière idéale, lieu esthétique + voc précieux
L’action :
- « il parut alors une beauté » => évènement énigmatique. Construction du vrb : impersonnelle + connote une entrée en scène merveilleuse => dimension théâtrale => presque apparition d’une ange, d’une fée. Le sujet réel : Une « beauté » => métonymie d’un concept laudatif + esthétique : la beauté
- La phrase annonçant le récit donne une impression énigmatique et merveilleuse : un perso hors du commun se dévoile à nos yeux
- Le personnage ressemble à une héroïne de conte
- Répétition de mots pour la désigner + procédé d’insistance + modalisateur élogieux : « une beauté », « une beauté parfaite », « une grande beauté ». => présence de la narratrice dans le récit : anime son perso et le voile de mystère
- Double point de vue : externe (« elle est vue par tout le monde ») + omniscient (présence et jugements de l’auteur) => portrait argumenté, dominance du registre épidictique
- Portrait physique dressé : « blancheur de son teint », « ses cheveux blonds », « traits », « personne » => portrait flou. Son âge : « seizième année » => grande jeunesse
- Personnage délicat, innocent, // princesse de conte de fées => idéalisation héroïque + portrait précieux
- Le personnage reste singulier car il résiste à toute forme de représentation réaliste
- Object de séduction, d’étonnement : « elle donna de l’admiration » + « attira les yeux de tout le monde » => Grande intensité dans l’idéalisation, vocabulaire superlatif
- Histoire de sa famille incarnant sa représentation : // tous les autres persos, elle présente sa généalogie => personnage illustre
Description : « une des plus grandes héritières de fr » + « c’était un des grands partis » => idée de personnage illustre, convoitée
TR : la fonction de l’exposé généalogique est double : il justifie la vraisemblance du portrait, achève de transformer le personnage en héroïne, au sens de personnage hors du commun et il permet d’introduire une digression sous la forme d’une analepse (=figure de style : retour en arrière) : l’histoire de sa famille et de son éducation.
- Un double portrait qui achève de façonner le personnage éponyme
Cet extrait est surtout l’occasion pour Madame de La Fayette de raconter l’histoire de mademoiselle de Chartres, par un retour en arrière qui est une digression et une explication. Celui-ci, raconté au plus que parfait, est la clé de lecture qui permet de comprendre la construction psychologique et morale du personnage de la Princesse de Clèves. Il tient d’ailleurs la place la plus importante du passage : lignes 4 à 18.
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