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La charogne de Baudelaire

Commentaire d'oeuvre : La charogne de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Février 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 141 Mots (5 Pages)  •  385 Vues

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FICHE N°2 Une charogne Baudelaire

Intro : voir fiche N°1 + problématique : comment Baudelaire renouvelle le topos du memento mori en réussissant grâce à la poésie à extraire l’or de la boue (postface aux fleurs du mal)

Présentation : Présentation : poème de 12 quatrains qui mêlent l’alexandrin en 1/3 et l’octosyllabe en 3/ 4 avec alternance de rimes masculines 1/3 et de rimes féminines 3 /4 : type de l’élégie :poème lyrique sur le thème de la mort, de la souffrance

Mémento mori : souviens toi que tu vas mourir (empereur romain, Ronsard, Mignonne allons voir si la rose)

Strophe 1/

V1/Impératif : rappelez-vous, mémento mori// Nous vîmes PS : allitération en /v/ dans tous le poème : vîmes 1, ventre-ouvrait-ventre 2, avait 3, vous-vous-évanouir 4, ventre-larves-vivants-5, vague-vague-vivait 6, vent-vanneur-van 7, rêve-venir-achève-souvenir 8, vous 10, vous-vous 11, vermine 12 , relie la vie et la mort/antithèse//mon âme : lexique mélioratif, lyrique mais liaison à la rime avec infâme : le plus haut+ le plus bas

V/2 : hypotypose : description qui permet au lecteur de se représenter un objet, une scène comme si il la voyait/ importance des déictiques démonstratifs ce, cette-ce 3, ce-ces 5, cela 6, ce 7, cette 10.

V 3/ Rupture, confrontation avec la charogne : appelée infame c’est-à-dire que l’on ne peut nommer

V4/ Lit semé de cailloux : lit : connotation : lit funéraire/lit nuptial, cailloux contraire de doux V.2

Mise en place de séries antithétiques : l’abjection : charogne-infâme 1, lubrique- suant-poisons-exhalaisons 2, pourriture 3, mouches-ventre putride-noirs bataillons-larves 5, squelette 9, horrible infection 10, moisir 11, vermine-décomposés 12  et celui de l’idéalisation, de la beauté : âme-beau-été-doux 1, soleil rayonnait-superbe-fleur-s’épanouir  3, étoile de mes yeux-soleil de ma nature-ange-passion 10, la reine des grâces 11, ma beauté-essence divine 12, ici la boue de la charogne se confronte à l’or de la femme

STROPHE II : S’il existe un réseau d’antithèse dans la strophe II est mis en place un // entre la femme et la charogne : comparaison au V.1/S2, femme désidéalisée, renvoyée à la prostitution.

Le mot ventre renvoie à une autre chaine phonique en /en/ : : les assonances en /ɑ̃/ : ventre, sentier, brulante, suant, nonchalante, rendre, centuple, grande, ensemble, puanteur, vivants, s’élançait, pétillant, enflé, multipliant, rendait, étrange, vent, mouvement, lente, seulement, épiant, moment, reprendre, pourtant, semblable, ange, sacrements, mangera, essence

La charogne comme la femme conjugue le domaine de la sexualité à celui du danger : poisson, brulante, suant, exhalaisons, elle se féminise en objet sexuel mortifère telle une prostituée « nonchalante et cynique » On ne peut ici qu’évoquer le fait que Baudelaire contracte la syphilis auprès de prostituées à l’âge de 18 ans, ici sexualité, décomposition et mort sont étroitement liés

3e quatrain : 3e quatrain : Le soleil rayonnait sur cette pourriture : le soleil, principe de vie, devient ici lui aussi principe de mort, il cuit la pourriture. Dans un mouvement de va-et-vient entre la vie et la mort, le poème avance vers la dispersion de la charogne dans la « grande nature », il lui restitue ce qui  a été vivant (l’animal), puis mort (la charogne) et qui redevient vivant dans l’union à la nature, dans une union : rendre au centuple, tout, ensemble, elle avait joint  à la mère nature « grande Nature » à noter le N majuscule.

4e quatrain : Comme la femme aimée, la charogne devient superbe : carcasse superbe (oxymore) et est comparée à une fleur qui s’épanouit, l’identification charogne = femme s’amplifie par le lyrisme du terme, à comparer avec le langage mélioratif et lyrique employé pour la femme : mon âme V. 1S1, étoile de mes yeux/soleil de ma nature V. 39/40, mon ange/ma passion, Ô reine des grâces V41, Ô ma beauté V. 45.8, pourri

La charogne décrite de manière réaliste :  poisons V6 , ventre pleine d’exhalaisons V8, pourriture V.9, carcasse V13, puanteur V.15, ventre putride V. 17, squelette V. 35, épais liquide V. 19 MAIS à l’intérieur de ce réalisme la charogne prend vie : comme une vague V. 21, comme l’eau courante et le vent ou le grain d’un vanneur V. 26, les verbes de mouvement accentuent cette impression de renaissance : sortaient V18, coulaient V. 18, descendaient V. 21, montaient V.21, s’élançait V. 22, rendait V. 25, s’effaçaient V. 29, la charogne devient vie, devient fleur, Baudelaire transmute la charogne en fleur poétique en cela il transforme la boue en or. D’ailleurs à noter que dans le mot « charogne » nous trouvons le mot « or » inversé.

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