La charogne, Baudelaire

        Charles Baudelaire est un poète français , né en 1821 et mort en 1867 à Paris. Il est l’un des poètes les plus célèbres du XIXème siècle. Il est aussi celui qui a popularisé le poème en prose. Aujourd’hui, il est reconnu comme un écrivain majeur de l’histoire de la poésie mondiale, Baudelaire est devenu un classique. Il a écrit un recueil, Les Fleurs du Mal, en 1861. il choisit ce titre car cela signifie qu’il va parler du mal alors que le mot « fleur » signifie qu’à partir du mal il va rechercher, cultiver quelque chose de bon. Le recueil a plusieurs sections : Spleen et idéal, Fleurs du mal, la Mort, le Vin, Tableaux Parisiens, Récolte. On va étudier le poème « la charogne » issu de la section Spleen et idéal. La problématique qu’on va étudier est : En quoi le texte est-il capable de surprendre le lecteur ? Pour cela , on va étudier les axes suivants : la comparaison de la femme et la charogne, une déclaration d’amour ironique ?.

I. La comparaison de la femme et la charogne.

  a. Associations de l’érotisme et la mort (Éros et Thanatos)

Il y a des allusions à connotations sexuelles « jambes en l’air, femme lubrique » (vers 5). Le mot « brûlant » a un double sens, d’abord celui de la fièvre puis aussi celui du feu du désir. « son ventre » montre la sensualité de la femme. Il y a enfin une impudence des associations verbales qui désigne l’amour « manger des baisers » (vers 46).

  b. faux éloges romantique, la vraie comparaison cynique.

D’abord, il y a une multiplication des apostrophes et des désignations romantiques et élogieuses qui célèbre la beauté de la femme : « reine des grâces, soleil de ma nature, mon ange, étoiles de mes yeux ». Baudelaire reprend des expressions traditionnelles comme un beau parleur. Enfin, il fait opposition au langage cru de la comparaison avec la charogne : « vous serez semblable à cette ordure, à cette horrible infection » (vers 37 et 38).

II. Une déclaration ironique ?

  a. un couple uni ?

Le poème débute par l’inscription du couple : le poète s’adresse directement à elle par l’emploi de « vous », l’appel au souvenir commun « rappelez-vous l’objet que nous vîmes ». La femme est également désignée dans le poème de façon méliorative : « mon âme »(vers1), « étoiles de mes yeux, soleil de ma nature » (vers 39), «  Vous mon ange et  ma passion » (vers 40). On voit dans ces citations l’usage de la métaphore des astres mise en valeur par le parallélisme de construction. L’usage du pronom personnel « nous » et l’adjectif possessif « mon » ou « ma » associé à des termes comme « passion » au vers 40, montre un lien affectif.

  b. L’ironie au sujet de stéréotypes amoureux.

Cependant, cette figure féminine est trop associé à la charogne pour que sa vision ne soit pas ironique.Ainsi, au vers 37, le poète compare cette femme à la charogne en ravalant la femme au rang d’ordure : « et pourtant vous serez semblable à cette ordure ». Dès les vers 39 et 40 ne peuvent s’entendre que sur me mode ironique, d’autant plus que « passion » est lié à « infection » par la rime et même par la diérèse. Dans les vers 41 à 44, le poète insiste sur l’antithèse entre « reine des grâces » et « moisir parmi les ossements ». dans la dernière strophe, on observe un glissement du motif de l’amour à celui de la mort d’Éros à Thanatos, puisque ce sont désormais les vers qui embrasse la femme aimée. De ce fait, l’amour lui-même semble mort dans le dernier vers : « de mes amours décomposés ! ». En réalité, l’adresse à la femme aimée, suit, dans les trois dernières strophes, le mouvement de dégradation que l’on avait déjà dans les strophes consacrées à la charogne : la femme devient semblable à l’« infection », puis disparaît sous terre, dévorée par la vermine. Ces éléments montrent l’aspect parodique de la déclaration d’amour à la femme. L’ironie montre cependant une réflexion sur l’art poétique.

...