La beauté / Baudelaire
Commentaire de texte : La beauté / Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jean Pierre Largilliere • 15 Novembre 2021 • Commentaire de texte • 919 Mots (4 Pages) • 2 169 Vues
Fiche de révision n°1
OBJET D’ETUDE/La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle
Œuvre : Les fleurs du mal de C. Baudelaire 1857/61
TEXTE n°1 : la Beauté tiré de SPLEEN et IDEAL
Introduction
Baudelaire (1821-1867), poète, critique d’art, traducteur des œuvres de Poe
Publication fleurs du mal 1857/1861, œuvre controversée à l’époque pour immoralité.
Visée du poète dans la préface : « extraire la beauté du mal »
La Beauté est un sonnet qui entre dans la partie Spleen et Idéal, il est composé de 2 quatrains et 2 tercets
LECTURE
Problématique : En quoi ce poème définit-il le lien qui attache le poète à la Beauté. Dans un premier mouvement qui relie les deux premiers quatrains, nous essaierons de définir la beauté selon Baudelaire et dans un deuxième mouvement nous développerons le lien qui unit le poète à la Beauté.
PREMIER MOUVEMENT
Dès le premier vers du premier quatrain la beauté parle en son propre nom (prosopopée), c’est elle qui se définit, en apostrophant les mortels Ô mortels Ô lyrique), le verbe être indique l’essence même de la beauté dans une tautologie la beauté est belle, mais aussi par extension avec la comparaison : « comme un rêve de pierre », le rêve renvoie à l’imaginaire et la pierre à la réalité, l’immobilité, la dureté, la froideur presque sous forme d’antithèse. L’aspect dur et froid est filé par les termes meurtri, éternel, muet, matière, la beauté est mortifère, elle est liée à la mort donc paradoxalement immortelle. Son côté féminin-maternel (mon sein) est quasiment nié par les meurtrissures qu’elle inflige à chacun. Le poète lui voue un d’amour mais un lien froid et difficile à définir car il est « muet ». Les assonances en /é/è/ font lien avec d’un côté la beauté/é/ et le poète/è/ elles sont renforcées par les allitérations en /r/ qui amplifie le côté rude de ce lien. Dans le second quatrain, la beauté trône d’où son caractère supérieur, dans le domaine de l’azur c’est-à-dire de l’idéal, son aspect énigmatique est évoqué par l’image du sphinx, animal dangereux qui dévore la jeunesse en leur posant des énigmes, la difficullté à comprendre la beauté est marqué par le terme « incompris », elle n’est pas accessible au commun des mortels. Son côté mortifère est à nouveau souligné par les deux termes « un cœur de neige et la blancheur du cygne » la neige renvoie à la froideur et la blancheur au linceul, le cygne est lieu un symbole de la beauté par son caractère majustueux. La beauté hait le mouvement en cela elle est hors du vivant, hors du temps et de l’espace, deux notioons fondamentale pour l’homme, elle se situe hors du domaine du vivant, elle n’a aucun sentiment, évoqué dans le // ne pleure jamais, ne rit jamais.
La beauté est donc une notion idéale, mortifère, impossible à définir ou à circonscrire, elle est du domaine du concept, elle sidère et pétrifie telle Méduse.
DEUXIEME MOUVEMENT : le lien avec le poète
Dans les deux tercets, Baudelaire développe le lien qui unit le poète à la beauté. Le premier lien développé est celui de l’étude, c’est-à-dire celui du savoir, qui serait un chemin pour aboutir à la beauté mais le terme « consumeront » renvoie ici la combustion, à la mort au côté infernal que peut prendre la beauté. Cet aspect infernal est développé par la fascination qu’inspire la beauté au poète, la fascination sous-entend le malheur crée par le charme, mais aussi l’impossibilité pour le poète d’en détacher ses yeux, il est maîtrisé par le regard de la beauté, en cela il n’est plus libre, il en dépend, il est quasiment son esclave (dociles amants). Car, dans le texte qui nous livre une explication, la beauté a pour pouvoir de rendre les choses plus belles, et en cela elle est fascinante, elle renvoie une image améliorée du monde (plus belles) mais si elle délivre un monde meilleur elle enferme le poète dans le monde des miroirs l’envers de la réalité et la porte de la folie. Les yeux de la beauté sont l’arme absolue qui contraint le poète, c’est par les yeux de la beauté qu’il peut voir le monde mais quand il se résout à la quitter c’est sans doute le spleen qui l’envahit.
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